![Siemens vend Innomotics pour 3,5 milliards d'euros. (photo d'illustration)](https://static.latribune.fr/full_width/2373473/photo-d-archives-du-logo-de-siemens.jpg)
Siemens continue de se séparer de ses filiales industrielles. Le groupe allemand a annoncé ce jeudi la vente de Innomotics, spécialisée dans la fabrication de grands moteurs et entraînements, pour 3,5 milliards d'euros au fonds américain KPS.
« Le conseil d'administration et le conseil de surveillance ont approuvé la vente d'Innomotic (...) à KPS Capital Partners », a-t-il indiqué dans un communiqué. Cette filiale emploie environ 15.000 salariés dans le monde, pour un chiffre d'affaires annuel de 3,3 milliards d'euros.
Siemens se déleste de nombreuses activités
Le groupe munichois, longtemps producteur d'équipements lourds pour l'industrie et de turbines, se réoriente depuis plusieurs années vers le numérique et l'automatisation des usines, se délestant de nombreuses activités industrielles. L'entreprise s'est notamment séparée en 2020 de son emblématique filière énergie, Siemens Energy, introduite en Bourse dont elle ne détient plus que 17% des parts.
Le conglomérat allemand a aussi annoncé en 2020 la vente de sa filiale spécialisée dans les composants industriels, Flender, au profit du fonds d'investissement américain Carlyle, pour un montant de 2,025 milliards d'euros.
En 2022, sa division « poste et colis » a subi le même sort. Siemens l'a vendu à son compatriote Körber pour 1,15 milliard d'euros. Puis ce fut au tour de l'équipementier de sa filiale dédiée à la livraison de services et composants pour véhicules électriques commerciaux, racheté par l'américain Meritor, pour 190 millions d'euros.
Recul des bénéfices au deuxième trimestre
Ce jeudi paraissent par ailleurs les résultats du groupe. Siemens a subi au deuxième trimestre de son exercice décalé 2023/2024 un recul de ses bénéfices, en raison d'un effet comptable mais également d'un recul de l'activité, notamment dans le numérique et en Chine.
Entre janvier et mars, le bénéfice net part du groupe a ainsi chuté de 38%, à 2,2 milliards d'euros, a-t-il indiqué ce jeudi dans un communiqué, justifiant cette baisse par la comparaison avec un gain exceptionnel à la même période l'an dernier, lié à « l'annulation d'une dépréciation » de parts dans Siemens Energy.
Mais le groupe a également connu un recul de son chiffre d'affaires, qui a baissé de 1%, et de ses commandes, qui ont plongé de 13% sur un an, alors que ces deux indicateurs augmentaient depuis plusieurs trimestres. Le conglomérat a aussi enregistré une chute de 2% de son bénéfice d'exploitation, à 2,5 milliards d'euros.
Industrie numérique en baisse
Pour mémoire, Siemens subit depuis plusieurs mois les conséquence du déstockage de marchandises de plusieurs de ses clients, ayant accumulé des stocks au sortir de la pandémie de Covid-19 pour éviter les pénuries. L'entreprise souffre également d'une forte baisse de ses activités en Chine, un marché majeur. Là-bas, Siemens a connu une baisse de 25% de ses commandes et de 20% de ses revenus au deuxième trimestre.
La division « industrie numérique », d'habitude moteur de sa croissance, comprenant notamment les logiciels et l'automation des usines, souffre de cette conjoncture, avec une baisse du chiffre d'affaires de 14%.
Dans la division « Smart Infrastructure », qui connecte des systèmes d'énergie pour bâtiments et sites industriels, le chiffre d'affaires a, lui, résisté, avec une augmentation de 10%. Sa filiale mobilité, productrice de trains a connu une hausse modeste de 6% de ses revenus, mais enregistre une chute de 49% de ses commandes.
(Avec AFP)
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