Ahold a fait état mardi, comme attendu, d'un ralentissement de la croissance de son chiffre d'affaires au troisième trimestre, conséquence de la baisse des prix alimentaires et de la tendance des consommateurs à se tourner vers des produits meilleur marché, notamment aux Etats-Unis.

Le groupe néerlandais de grande distribution, propriétaire d'Albert Heijn, première enseigne aux Pays-Bas et qui réalise en même temps plus de la moitié de ses ventes sur le marché américain, affiche une hausse de 4,3% de son chiffre d'affaires sur le trimestre juillet-septembre, à 6,04 milliards d'euros. Les estimations des 12 analystes interrogés par Reuters s'échelonnaient de 5,9 à 6,2 milliards, donnant une moyenne de 6,08 milliards.

En revanche, les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an, hors carburants, sont plus nettement inférieures aux attentes du marché, avec en baisse de 0,4% pour l'enseigne néerlandaise Albert Heijn et, aux Etats-Unis, des hausses de respectivement 0,7% et 1,5% pour Stop & Shop et Giant-Landover. Les analystes anticipaient une croissance de 1,3% pour Albert Heijn, de 1,5% pour Stop & Shop et de 1,8% pour Giant-Landover.

Vers 8h05 GMT, le titre Ahold , qui a déjà sous-performé de 20% l'indice regroupant les valeurs de la distribution europeénnes depuis le début de l'année, perdait 2,80% à 8,540 euros alors que l'indice sectoriel cédait 0,13%.

"Même si la faiblesse du dollar et le durcissement des conditions d'exercice de l'activité amènent certains à s'inquiéter sur l'évolution des résultats, nous pensons que ces craintes ont déjà été intégrées dans les cours", ont souligné les analystes de Credit Suisse dans une note de recherche.

Malgré la baisse des ventes d'Albert Heijn à magasins constants, la première depuis quelque six ans selon des analystes de Barclays, une porte-parole a souligné que l'enseigne néerlandaise avait enregistré sur la période sa plus forte croissance en volumes depuis le début de l'année.

"Au troisième trimestre, Ahold a affiché une croissance en volumes sur tous ces marchés. Les ventes ont été affectées par la déflation et par la tendance des consommateurs à descendre en gamme tandis qu'une activité promotionnelle intense a été maintenue, notamment aux Etats-Unis", a déclaré ahold dans un communiqué.

Aux Etats-Unis et en Europe, les groupes de distribution ont dû faire face à une baisse de la consommation des ménages induite par la crise économique, évolution exacerbée ces derniers mois par un phénomène d'inflation à l'oeuvre sur certains produits alimentaires.

Jeudi dernier, Carrefour, numéro deux mondial de la distribution, a fait état d'une baisse de 3,8% de ses ventes à magasins comparables au troisième trimestre tandis que le groupe américain Safeway a vu son bénéfice reculer de 36% sur cette même période. Ahold , qui opère plus de 3.500 magasins dans 11 pays, avait pris un certain avantage sur ses concurrents en se lançant dès 2006, bien avant la crise, dans une vaste réorganisation avec notamment un accent mis sur prix bas.

Le groupe a publié ses résultats au lendemain de l'annonce d'une consolidation du secteur de la distribution aux Pays-Bas, avec le rachat de Super de Boer, filiale à 57% de Casino, par Jumbo, un concurrent local non coté, pour 522,5 millions d'euros.