Casino : la note de sa dette relevée à CCC+ par l'agence Fitch grâce à la restructuration

L'agence de notation Fitch a relevé ce mardi de « RD » (Défaut Restreint) à « CCC+ » la note de la dette à long terme de Casino. Une décision prise « suite à la finalisation de la restructuration » du groupe, actée fin mars, bien que l'organisme relève et prévient que le distributeur « devra encore faire face à des défis importants en 2024 ».
Le groupe s'était vu attribuer la note « RD » (qui signifie défaut restreint), soit le niveau le plus bas après « D » (défaut) en août 2023.
Le groupe s'était vu attribuer la note « RD » (qui signifie défaut restreint), soit le niveau le plus bas après « D » (défaut) en août 2023. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Bonne nouvelle pour Casino. L'agence de notation Fitch a relevé ce mardi de « RD » à « CCC+ » la note de sa dette à long terme. Le groupe s'était vu attribuer la note « RD » (qui signifie défaut restreint), soit le niveau le plus bas après « D » (défaut) en août 2023, au moment où, lourdement endettée, il n'avait pas encore débuté sa procédure de sauvegarde accélérée, qui avait démarré en octobre. Celle-ci est depuis terminée et l'entreprise est passée fin mars sous le giron d'un consortium réunissant le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, le français Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds d'investissement Attestor.

« La note "CCC+" reflète notre opinion selon laquelle le risque d'exécution lié au redressement des performances commerciales de Casino et à l'absorption des flux de trésorerie qui s'ensuivra, l'emportera dans un premier temps sur la réduction de l'endettement de l'entreprise après la restructuration, l'amélioration de la liquidité et les produits attendus des cessions », explique Fitch dans un communiqué.

Pour rappel, Fitch, comme les autres agences de notation financière, évalue la fiabilité financière des entreprises - mais aussi des États, des villes ou de toutes autres collectivités. Ces évaluations servent d'indicateur sur la solvabilité de ces différentes entités, c'est-à-dire sur leur capacité à rembourser les dettes contractées au regard de leur performance économique.

À 13h30 ce mercredi, l'action Casino progressait de 1,41% à la Bourse de Paris, restant néanmoins à un niveau extrêmement bas, à un peu moins de 3 centimes d'euros.

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Encore d' « importants » défis

Si cette amélioration de la note de la dette de Casino est une bonne nouvelle, cela ne signifie pas pour autant que les difficultés financières font déjà partie de son passé.

« Nous pensons que Casino devra encore faire face à des défis importants en 2024 et nous continuons à avoir une visibilité limitée sur le montant des liquidités qui seront absorbées par la relance de l'entreprise », indique ainsi Fitch dans un communiqué.

Dans le cadre de sa restructuration financière, la dette du distributeur doit être ramenée de 7,4 milliards d'euros à fin 2023 à un peu plus de 2,6 milliards d'euros, avec des échéances de remboursement allant de janvier 2027 à fin mars 2028. La restructuration se met en place en parallèle d'une réduction de son périmètre d'activité. Les effectifs français du distributeur vont passer de 50.000 fin 2022 à 28.212 après cession de nombreux magasins à ses concurrents Intermarché, Auchan et Carrefour. Par ailleurs, Casino n'a quasiment plus de présence à l'international.

Casino mise désormais sur la proximité

La nouvelle direction du groupe a d'ailleurs très bien conscience que les prochains mois ne seront pas faciles. Casino n'est « pas encore hors de danger » a reconnu fin mars son nouveau directeur général du distributeur, Philippe Palazzi, prévenant qu'il y aura « sans doute un plan de départs volontaires ».

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Pour redresser la barre, Philippe Palazzi a expliqué son ambition de faire de Casino un champion de la « proximité ». Parmi les pistes pour faire revenir les clients dans les magasins, notamment dans les Franprix et Monoprix qui souffrent d'une image-prix très élevée, le distributeur prévoit d'introduire la marque Leader Price dans toutes ses enseignes, mais aussi de « revoir les prix assassins » de certains articles « bien trop élevés ». Le programme de fidélité de Monoprix qui interpelle certains clients par la faiblesse des avantages accordés, sera également revu dès la fin de ce mois d'avril. Par ailleurs, le directeur général entend « réduire » le nombre de caisses automatiques « pratiques seulement pour les petites courses », mais qui « ont fait baisser le panier moyen de 20 à 30% » et « réintroduire des caisses traditionnelles ». Une marche arrière qui pourrait concerner également les heures d'ouverture. « Dans certains endroits, cela a du sens de rester ouverts jusqu'à 23 heures ou le dimanche après-midi, dans d'autres non », a-t-il ajouté.

Aujourd'hui l'offre de Casino est composée d'environ 1.300 magasins intégrés (338 Monoprix, 170 Naturalia, 323 Franprix et 493 magasins de proximité sous enseignes Spar, Vival, Le Petit Casino), pour près de 7.000 magasins exploités en franchise.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 17/04/2024 à 15:31
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Quand on vends 6€ les 3 tomates à paris chez Monoprix ça peut pas aller bien loin …! Et les clients et les actionnaires n ont pas la mémoire courte …!

à écrit le 17/04/2024 à 14:31
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Reculer pour mieux sauter!

à écrit le 17/04/2024 à 14:12
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Ca? C'est un redressement; pas à la façon Tavares. Vite! Acheter du Casino!

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