Inflation : pour Michel-Edouard Leclerc « le consommateur est le dindon de la farce »

Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique du groupe de distribution Leclerc, a pointé du doigt vendredi les décideurs, industriels et politiques, « qui s'accommoderaient assez facilement d'une augmentation des prix ».
Parmi les « gens qui ont intérêt à un peu d'inflation », Michel-Edouard Leclerc recense les industriels qui voient ainsi leur chiffre d'affaires progresser mais aussi l'Etat qui engrange des recettes de TVA.
Parmi les « gens qui ont intérêt à un peu d'inflation », Michel-Edouard Leclerc recense les industriels qui voient ainsi leur chiffre d'affaires progresser mais aussi l'Etat qui engrange des recettes de TVA. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Les augmentations des prix servent-elles les intérêts de certains ? C'est ce que dénonce Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique du groupe leader du secteur de la grande distribution, qui porte son nom.

Lire aussiMichel-Edouard Leclerc, ministre des consommateurs

« Il y a pas mal de gens - mais pas que politiques, aussi dans le monde de l'entreprise - qui s'accommoderaient assez facilement d'une augmentation des prix », a-t-il déclaré vendredi sur BFMTV/RMC, estimant que « le consommateur est le dindon de la farce ». Car pour ce dernier, ajoute-t-il, « l'inflation est un impôt qui n'est pas discuté au Parlement, c'est un impôt inégalitaire ».

Des recettes de TVA pour l'Etat

Parmi les « gens qui ont intérêt à un peu d'inflation », Michel-Edouard Leclerc recense les industriels qui voient ainsi leur chiffre d'affaires progresser mais aussi l'Etat qui engrange des recettes de TVA.

« Il y a aujourd'hui d'une manière diffuse et d'une manière culturelle, une population française de décideurs qui n'a jamais connu l'inflation et qui est en train de se dire que finalement cela coûte moins cher aux finances publiques, à l'Etat, de laisser les entreprises augmenter leurs prix, voire augmenter leurs marges, quitte à faire un peu de chèques ciblés sur les populations les plus impactées », a jugé Michel-Edouard Leclerc. « Dans la bataille de Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, NDLR) et Olivia Grégoire (ministre déléguée aux PME, NDLR) qui demandent la réouverture des négociations, je me rends compte qu'il n'y a pas beaucoup d'écho au Parlement, il n'y a pas beaucoup d'écho au Medef, à la CPME (confédération des petites et moyennes entreprises) ».

Fin juin, dans une interview accordée fin juin à La Tribune, le patron expliquait « ne pas comprendre pourquoi l'Elysée et Matignon ne prennent pas en urgence par décret ou arrêté une décision pour mettre en place un cadre juridique obligeant les industriels à répercuter les baisses des prix des matières premières ». Et d'ajouter, déjà : « Y a-t-il un problème culturel ou politique ? Dans les deux cas, ça laisse perplexe. Comme si l'inflation arrangeait beaucoup de monde ».

Lutter contre la la « shrinkflation »

Michel-Edouard Leclerc s'est par ailleurs déclaré favorable à la décision du gouvernement d'obliger les industriels à être transparents concernant la réduction de contenu de leurs produits, pour lutter contre la « shrinkflation », pratique marketing qui consiste à masquer la hausse des prix des produits, tout en réduisant les quantités vendues dans un emballage semblable, le tout avec un prix identique

« Cette pratique est une manière peu transparente de faire monter le prix des produits et donc je soutiens la proposition de Bruno Le Maire qui consiste à rendre obligatoire une information sur les modifications de contenant », a-t-il affirmé.

Le ministre de l'Economie a, en effet, confirmé sur Franceinfo jeudi, son intention de s'y attaquer. « C'est une arnaque, c'est scandaleux, a-t-il asséné. Vous en avez moins et vous payez plus cher. Cela a toujours existé, mais cette pratique se multiplie. (...) C'est inacceptable. » Pour l'instant, elle est légale, à condition que la mention du poids de la denrée soit ajusté. Elle peut toutefois induire en erreur les consommateurs.

« Ce n'est pas acceptable. Cette pratique a toujours existé, mais dans une période où il n'y avait pas d'inflation, c'est de bonne guerre, mais en ce moment, ce n'est pas possible », avait, de son côté, dénoncé Thierry Cotillard, président du groupement Intermarché dans l'émission « C à vous » sur France 5, le 5 septembre dernier.

 (Avec AFP)

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Commentaires 18
à écrit le 09/09/2023 à 17:55
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dindon de la farce !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! tout nos dirigeants qui ont volé le peuple tôt ou tard tout se paie !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

à écrit le 09/09/2023 à 17:55
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dindon de la farce !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! tout nos dirigeants qui ont volé le peuple tôt ou tard tout se paie !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

à écrit le 09/09/2023 à 9:56
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"Lutter contre la la « shrinkflation »" En ce moment : Le « Big Tasty » est-il devenu « Little Tasty » ? Chez McDonald’s, les gros mangeurs ne jurent souvent que par le 280 et le Big Tasty, deux burgers réputés très copieux et caloriques. Mais d...

à écrit le 09/09/2023 à 8:49
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Et c'est bien pour cela qu'ils ont remplacé le citoyen par le consommateur gogo par définition.

à écrit le 08/09/2023 à 21:49
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"obligeant les industriels à répercuter les baisses des prix des matières premières", quelle idée, l'effet cliquet c'est fait pour qui ? Le blé est rare, la farine est plus chère, le pain aussi, quand le blé est redevenu abondant, les prix restent, ç...

à écrit le 08/09/2023 à 19:20
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La grosse distribution c'est de plus en plus la grosse supercherie ! Je ne crois pas une seconde à leurs marges déclarées... compte tenu qu'ils n'ont pas le droit de vente à perte et l'écart invraisemblables des prix sur des produits identiques ent...

à écrit le 08/09/2023 à 19:17
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J'en reviens de chez Leclerc. ou plutot de deux Leclerc différents. Un flanc aux oeufs : 2.50 chez l'un, jusqu'à 5.20 chez l'autre... pour du fait maison, à l'identique !

à écrit le 08/09/2023 à 19:16
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J'en reviens de chez Leclerc. Offre de la semaine passée : 3 très gros kiwi jaunes pour 2.56 euros (soyons précis donc factuels) Cette semaine : même offre; les kiwi on rétrécis... 2 fois moins gros !

à écrit le 08/09/2023 à 19:14
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toujours à mettre du beurre dans les épinards ..nos dirigeants ...seule le loyer 50 % EDF ET GDF 35% ainsi que toutes les charges d' un ménage ..nos courses au compte - goutte depuis belle lurette ..ont contraint de réduire nos dépense ont arrête p...

à écrit le 08/09/2023 à 19:13
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toujours à mettre du beurre dans les épinards ..nos dirigeants ...seule le loyer 50 % EDF ET GDF 35% ainsi que toutes les charges d' un ménage ..nos courses au compte - goutte depuis belle lurette ..ont contraint de réduire nos dépense ont arrête p...

à écrit le 08/09/2023 à 17:31
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"Lutter contre la la « shrinkflation »" C'est pas nouveau ,article de 2021 : Afin de limiter les hausses de prix successives dans les différents secteurs d’activité et principalement dans l’agroalimentaire, la technique de la «shrinkflation» se d...

à écrit le 08/09/2023 à 16:45
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Merci M. LECLERC, mais vous pourriez avec votre père Edouard élargir ce constat à 50 ans, donc depuis le 1er choc pétrolier jusqu'à aujourd'hui les Français: salariés et si souvent faisant partis des "classes moyennes"ont payé toutes les aberrations ...

à écrit le 08/09/2023 à 15:41
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Les Leclerc font comme les autres, ils pressurent leurs fournisseurs et augmentent leur rentabilité. C'est la base du commerce. Faire des bénéfices gagner des parts de marché et se développer. La médiatisation demagogique de la hausse des prix , d...

le 08/09/2023 à 16:49
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@Valbel89: Vous êtes injuste: quand vous sortez du magasin Leclerc, vous avez les mains pleines, au moins une main; quand vous payez vos impôts, le gouvernement vous rappelle qu'il a fait des dettes en votre nom.

à écrit le 08/09/2023 à 14:26
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Quand les dindons de la farce (du néolibéralisme) adapteront leur mode de consommation et que les profiteurs de l'inflation se retrouveront en difficulté à l'avenir, nous reverrons les politiques accourir pour leur venir en aide. C'est comme cela que...

à écrit le 08/09/2023 à 12:38
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Michel Edouard se donne le beau rôle en s'érigeant comme le défenseur de la veuve et 'orphelin en citant les politiques et les industriels en omettant la grande distrib comme si elle n'était pour rien .Dans les faits lui et son compère de Carrefour...

le 08/09/2023 à 13:47
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aujourdhui les discours et affirmations péremptoires de nos politiciens de quoi s indigner ! au bout de 6 ans

le 08/09/2023 à 13:47
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aujourdhui les discours et affirmations péremptoires de nos politiciens de quoi s indigner ! au bout de 6 ans

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