Repas à domicile : Uber met les bouchées doubles

Après avoir mené la danse dans le secteur du transport de personnes à la demande (VTC et taxis), l'application Uber a désormais une petite sœur dédiée à la livraison de repas à domicile. Une concurrente directe pour les Deliveroo et autres Foodora.
Mounia Van de Casteele
Le lancement d'une deuxième appui dédiée à la livraison de repas est une façon de prouver son statut d'entreprise "de technologie" - sur lequel insiste beaucoup Uber - dont la plateforme permet de mettre en lien des professionnels et des clients, pas seulement dans le secteur du transport à la demande, mais pour divers services, proposés en fonction des besoins identifiés.

Uber semble prendre goût à la livraison de repas. Fort "du succès rencontré par son offre UberEats" testée entre autres à Paris depuis six mois, la plateforme, célèbre pour sa mise en relation entre passagers et voitures de transport avec chauffeur (VTC), a décidé de passer à la vitesse supérieure et de transformer le simple onglet en une application mobile à part entière.

Une première pour la startup créée par l'Américain Travis Kalanick. Le directeur général France Thibaud Simphal commente ainsi :

"Paris était pour nous une évidence pour ce lancement de la nouvelle application UberEATS et devient ainsi la première ville à proposer UberEATS en dehors des Etats-Unis et du Canada. Paris est une grande capitale de la gastronomie et de l'innovation culinaire, et la ville est au cœur de la nouvelle vague de restaurateurs entrepreneurs."

Une course contre la montre ?

L'opérateur entend tenir les mêmes promesses : à savoir, la livraison d'un plat de restaurant en un temps record. La nouvelle application pour smartphone UberEats permettra ainsi de se faire livrer un plat (choisi parmi une sélection de quatre suggestions) en moins de dix minutes en semaine, sur l'heure du déjeuner. Elle garantit aussi de livrer en 30 minutes toute commande passée dans l'un des restaurants partenaires -dans chaque arrondissement de la capitale- sept jours sur sept entre 11h et 23h. La livraison sera facturée 2,50 euros, tandis que le livreur (en scooter électrique, vélo ou voiture verte) touchera 7,5 euros.

     | Lire La bonne recette des startups de la restauration à domicile

UberEats vient donc directement concurrencer les leaders du marché tels que Deliveroo ou Foodora. Le premier n'était pas disponible dans l'immédiat pour réagir. De son côté, Foodora, contacté par La Tribune, prend "très au sérieux ce nouveau concurrent".

"Uber est quand-même la startup la plus chère au monde, valorisée plus de 60 milliards d'euros", lance avec un brin de malice son PDG Boris Mittermueller.

Il n'est cependant pas inquiet outre mesure et accueille même avec bienveillance ce nouveau rival, qui a encore ses preuves à faire sur un tel marché. UberEats pourrait en effet créer une nouvelle demande, bénéfique pour les autres acteurs du secteur. "Le chiffre d'affaires du secteur était évalué à 200 millions d'euros pour 2016 et devrait dépasser le milliard d'ici trois ans", poursuit le PDG de Foodora. Avant d'analyser :

"Cela montre donc qu'il y a de la place pour plusieurs acteurs. UberEats est ainsi un allié d'une certaine façon. Mais il reste avant tout un concurrent !"

Des plateformes avec des services en fonction de besoins identifiés

Si Uber a lancé une application, on peut imaginer que d'autres services que la livraison de repas suivront. Mais pour l'heure, l'entreprise de Travis Kalanick ne laisse rien filtrer à ce sujet.

C'est du reste aussi et surtout une façon de prouver son statut d'entreprise "de technologie", sur lequel insiste beaucoup Uber. La plateforme permet en effet de mettre en lien des professionnels et des clients, pas seulement dans le secteur du transport à la demande, mais pour divers services, proposés en fonction des besoins identifiés. A l'instar du VTCiste LeCab, qui va lancer dès la semaine prochaine "LeCab Flash", un service de "transport de marchandises". Un peu comme Uber a lancé son service postal UberRush aux Etats-Unis. Preuve, s'il en fallait (encore) une, que la "plateformisation" est bel et bien en marche.

Mounia Van de Casteele

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Commentaire 1
à écrit le 31/03/2016 à 12:50
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Je peux constater le parti pris de cette journaliste qui habituellement casse le taxi à tour de bras qui subit pourtant une concurrence déloyale de cette entreprise et qui ne doit son succès et notamment sa rapidité dans le service que par le détour...

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