Malveillance contre les trains : dix personnes en garde à vue, un rapport pointait ces risques dès 2007

Dix personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête suite aux actes de malveillance voire de sabotage dont a été victime la SNCF en trois semaines. La plainte du groupe a été prise en charge lundi 10 novembre par le parquet anti-terroriste de Paris. Un rapport, que publie latribune.fr, préconisait des mesures de sécurité qui ne semblent pas avoir été prises.

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie a annoncé ce mardi 11 novembre, aux côtés du président de la SNCF, Guillame Pépy, que dix personnes issues de la mouvance "ultra gauche, mouvance anracho-autonome" ont été placées en garde à vue après plusieurs perquisitions en France suite aux actes de malveillance voire de sabotage dont a été victime la SNCF depuis plusieurs jours. Tous deux ont précisé qu'aucune de ces personnes n'appartiennent à l'entreprise.

Le Président de la république Nicolas Sarkozy a déclaré dans un communiqué qu'il  se réjouissait "des progrès rapides et prometteurs obtenus dans le cadre de l'enquête sur les actes de sabotages commis contre de caténaires SNCF". Il a tenu à "saluer l'efficacité et la mobilisation des forces de police et de gendarmerie dans cette enquête, notamment la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) et la Sous-Direction Anti-Terroriste (SDAT) sous l'autorité de Michèle Alliot-Marie".


Au total ont eu lieu une vingtaine d' interpellations, à Paris, Rouen, dans la Meuse et à Tarnac en Corrèze dans un groupe "vivant en communauté et bien inséré dans la population locale" et que surveillait depuis plusieurs mois la DCRI ce qui a permis l'intervention de la SDAT de la Direction centrale de la police judiciaire.


Le parquet antiterroriste avait été saisi lundi après une série d'actes de malveillance contre la SNCF ce week-end, alors qu'un nouvel incident, de nature différente s'est produit dimanche soir, un TGV reliant Bruxelles à Perpignan ayant percuté  deux plaques de béton  dans l'Aude). Samedi, des fers à béton disposés sur des caténaires des lignes des TGV Nord, Est et Sud-Est, avaient fortement perturbé le trafic, entraînant des retards pour 160 trains et des milliers de passagers.

Comme l'a révélait lundi latribune.fr, un rapport, remis en mars 2007 à Réseau Ferré de France, propriétaire des installations ferroviaires, montrait les risques qu'encourent les voies ferrées utilisées par la SNCF et soulignait les lacunes du dispositif de sécurité face à des attaques criminelles ou terroristes. Ce rapport, rédigé par le criminologue Xavier Raufer, dont latribune.fr détient une copie peut être consulté dans son intégralité en cliquant ici.

De manière prémonitoire, l'auteur du rapport que nous révélons citait en tête de liste des installations les plus sensibles « les voies (rails, triages, aiguillages, etc.) ». Il mettait en garde également contre « les sabotages physiques (coupures de câbles, etc ...) » et pas seulement contre les attentats à la bombe. L'auteur soulignait le déplacement des menaces criminelles ou terroristes vers les TGV dans la mesure où les avions deviennent toujours plus protégés.
Face à ces dangers plus que probables, le rapporteur pointait la faiblesse des réponses. « Les documents accessibles traitants des problèmes de sûreté et de sécurité dans le monde ferroviaire (...) font allusion à des « actes malveillants » sans beaucoup plus de précisions ». La SNCF « envisage surtout des actes plus modestes et semblent privilégier les petits aléas sécuritaires du quotidien ». Ainsi, la base de données de la SNCF qui analyse les actes malveillants « ne parait pas s'intéresser spécifiquement aux infrastructures et installations hors des gares ».

Par ailleurs, les rapports internes de la SNCF ou de RFF ne se sont pas penchés, sauf à une seule occasion, sur les auteurs possibles d'attentats ainsi que sur leurs activités, afin de se préparer à l'avance les installations sensibles. Quant aux responsabilités en matière de sécurité, elles sont renvoyées « au niveau local l'analyse des dangers et menaces (...) qui seul est invité à définir et estimer la menace, pour préparer (par exemple) le plan de sûreté du site ».

A l'issu de ce constat au vitriol, Xavier Raufer proposait plusieurs mesures, qui auraient pu permettre d'éviter les « sabotages » dont parle la SNCF. Il suggérait d'abord de vérifier les vulnérabilités insoupçonnées ou négligées face à des attentats visant des voies. Il proposait de « durcir » les cibles potentielles, contre « des actions menaçantes en vue d'un chantage (...) des attaques physiques (attentats) », « d'intégrer des paramètres de sûreté dans les opérations d'entretien du réseau », de renforcer la pose de clôtures, barrières et grilles. Il préconisait « la vérification des antécédents des personnels affectés aux points sensibles ou ayant accès aux données confidentielles permettant de commettre un sabotage ou un attentat idem pour les sociétés sous-traitantes ». A plus long terme, le rapport proposait d'élaborer un « projet délimité permettant de susciter, au plan humain comme à celui des ouvrages et installations, une vigilance durable ». Il ne semble pas que RFF ait mis en ?uvre ces mesures simples. Reste à savoir pourquoi.

 


 

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Commentaires 6
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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RFF n'est qu'une coquille vide qui sous-traite l'entretien du reseau à un prestataire exclusive, la SNCF. Et la SNCF paye à RFF des droits de péage inférieurs à ce qu'elle lui facture pour l'entretien du réseau.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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A en croire cet article toute la responsabilité de ces évènements reposerait uniquement sur l'incapacité de RFF à gérer l'ensemble de la maintenance de son réseau, soit. Mais alors,qu'en est il de l'attitude de ces voyous qui ne cessent de saboter l...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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@cervantes: RFF n'a guère de moyen financiers et humains, c'est surtout une structure destiné à cantonner la dette contractée par la SNCF lors de la création des LGV. Enfin, s'agit-il d'actes de voyous ou de terrorisme? Il est clair qu'il est main...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ne cherchons pas , par des détours, en mettant en cause RFF, à excuser ces voyous qui n'ont pas hésité à risquer la vie des passagers et du personnel des TGV. La punition doit être exemplaire; maximum de prison avec travaux forcés à la SNCF jusqu'à c...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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CLAIRVOYANCE:je vs avais bien dit qu'il fallait chercher les coupables de ces sabotages chez les anarchistes ou les extrèmes gauchistes.Ils ont forcément des complices dans les syndicats gauchistes de la SNCF et de RFF! A quand la privatisation de t...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est quoi ces commentaires de fachos? A quoi joue la tribune de publier celà? La modération des propos celà existe t'il? Pour ma part, l'histoire nous rappele que les extrémistes , pour exister, ont besoin de telles actions laches et stupides. ...

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