Pourquoi les résultats d'Air France-KLM et Lufthansa sont bons et ceux de British Airways-Iberia ne le seront pas

Alors qu'Air France-KLM et Lufthansa ont publié ce mercredi des résultats opérationnels en forte hausse au troisième trimestre, International Airlines Group (IAG), le holding qui coiffe British Airways et Iberia devrait, selon certains analystes, afficher une forte baisse de son résultat opérationnel à cause des difficultés d'Iberia et du marché espagnol.
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Un bénéfice opérationnel de 506 millions d'euros pour Air France-KLM au troisième trimestre 2012 (juillet-août-septembre), de 648 millions d'euros pour Lufthansa, les deux groupes européens ont publié ce mercredi une très bonne performance financière. Dans les deux cas, elle s'avère supérieure à celle anticipée par les analystes financiers. Ce qui fait flamber les cours de Bourse. Pourquoi, ces bons résultats alors que la conjoncture est morose et que le prix du carburant est toujours élevé? 

Air France bénéficaire

Tout d'abord, il faut relativiser ces résultats en rappelant la période durant laquelle ils ont été réalisés. Le troisième trimestre correspond à la période de très haute saison pour les compagnies aériennes de l'hémisphère nord. La plus lucrative. Généralement, la quasi-totalité des bénéfices annuels, pour celles qui en dégagent un, sont générées au cours de cette période et de celle qui la précède (avril-mai-juin). « Si on ne gagne pas de l'argent sur ce trimestre, il vaut mieux arrêter tout de suite », plaisante t-on au sein d'Air France-KLM. D'ailleurs, la filiale Air France, pourtant en très mauvaise santé financière, a été bénéficiaire au troisième trimestre.

Grosse discipline dans les hausses de capacités

Les deux groupes ont réussi à augmenter leur chiffre d'affaires (+5,8%, à 7,184 milliards d'euros pour Air France-KLM, + 6,2%, à 8,312 milliards pour son rival allemand), et à baisser leurs coûts hors carburant. Cette hausse des recettes de l'activité de transport de passagers n'est pas tirée par une forte demande mais par une bonne gestion des capacités, a rappelé Philippe Calavia, le directeur financier d'Air France-KLM. Ainsi la hausse du trafic (+0,9%) est quasi identique à celle des capacités (+1%) chez Air France-KLM. Un peu à la manière des compagnies aériennes américaines dont les résultats impressionnent. Ainsi les avions sont bien remplis et la recette unitaire augmente. Lufthansa a fait de même et va réduire ses capacités de 3% cet hiver. La recette unitaire progresse d'autant plus que l'effet de change est favorable, alors qu'environ un quart du chiffre d'affaires est libellé en dollars. La parité euro-dollar a été en moyenne de 1,25 au troisième trimestre 2012, contre 1,41 au cours de la même période 2011.

Mesures d'économies

A cela s'ajoute l'effet des mesures de baisse coûts (hors carburant). Pour Air France, l'impact provient essentiellement des mesures d'urgence décidées en début d'année (gel des salaires par exemple). Les mesures de baisse de coûts liées aux accords signés avec les personnels au sol et navigants techniques auront un effet sur le prochain exercice. Notamment le plan de départs volontaires de plus de 2.700 personnes. Même chose chez Lufthansa. 3500 postes dans les services administratifs vont être supprimés au cours des prochaines années.

Le marché espagnol pénalise le couple BA-Iberia

Contrairement à Air France-KLM et Lufthansa, International Airlines Group (IAG), le holding qui regroupe British Airways ne devrait pas connaître la même tendance selon Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities. Au contraire.  «IAG devrait dégager au troisième trimestre une baisse d'environ 40% de son résultat d'exploitation (hors charge de restructuration de BMI) par rapport au même trimestre de l'année dernière (363 millions d'euros de bénéfices d'exploitation). Car toutes les augmentations de tarifs de British Airways, les synergies entre les deux compagnies seront absorbées en grande partie par les difficultés du marché espagnol », explique t-il. IAG dévoilera ses résultats le 9 novembre. Le groupe pourrait présenter pour l'occasion les mesures de restructuration prévues pour redresser Iberia. Au premier semestre les lourdes pertes opérationnelles d'Iberia ( 263 millions d'euros) ont  fait plonger IAG dans le rouge. Le groupe avait en effet perdu publié 253 millions d'euros alors qu'il était bénéficiaire à hauteur de 88 millions d'euros au cours de la même période de l'année dernière/
 

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