Le gestionnaire d'aéroports Aena confirme, avec ses résultats du troisième trimestre, sa bonne lancée de 2023. Cet été, entre juillet et septembre, son bénéfice a atteint 532 millions d'euros, d'après des chiffres publiés ce jeudi 2 novembre. Un montant proche de ses profits de l'ensemble du premier semestre (607 millions d'euros) et qui se révèle supérieur aux attentes. Les analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset tablaient en effet en moyenne sur un résultat à 485 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, Aena a engrangé 1,14 milliard d'euros de profits nets, soit 71% de plus que le chiffre de la même période de 2022 (665 millions d'euros). Ce chiffre est légèrement supérieur à celui dégagé par le groupe semi-public - propriété à 51% de l'État espagnol - durant les neufs premiers mois de 2019, dernière année avant la pandémie de Covid-19 qui avait ensuite plombé ses résultats pendant deux ans.

Lire aussiAéroports : 100 alertes à la bombe recensées en France et un impact de plusieurs millions d'euros

Des passagers toujours plus nombreux

Cette dynamique a été favorisée par l'envolée du trafic, qui a dépassé le niveau de 2019 ainsi « que les prévisions », souligne dans un communiqué le groupe espagnol. Selon l'Association internationale du transport aérien (Iata), les compagnies aériennes ont vu leur activité mondiale atteindre cet été quasiment celles des mêmes mois en 2019 (plus de 95%).

En Espagne, où Aena gère 46 aéroports, 216,6 millions de passagers ont transité par ses terminaux depuis janvier, soit une hausse de +17,6% par rapport à la même période de l'an dernier. En intégrant l'aéroport londonien de Luton, spécialisé dans les compagnies à bas coût, et les aéroports gérés par le groupe espagnol au Brésil, le groupe a accueilli 240 millions de passagers, soit +17,4% comparé à 2022.

Le géant aéroportuaire précise viser 280 millions de passagers sur l'ensemble de 2023, contre 243 millions de passagers l'année dernière. Il se rapprocherait ainsi de son niveau de 2019 (293 millions de passagers). Ce qui reflète d'ailleurs la tendance générale du secteur : le transport aérien devrait quasiment retrouver en 2023 le nombre de ses passagers d'avant la crise sanitaire, à 4,35 milliards contre 4,54 en 2019, selon les dernières projections de l'Iata publiées en juin.

Lire aussiClément Beaune veut taxer davantage l'aérien, peu importe comment

Une dette encore très élevée

Malgré ces bons résultats, la dette financière d'Aena a légèrement progressé, pour atteindre 6,36 milliards d'euros fin septembre contre 6,24 milliards d'euros voilà un an. Rapporté à son revenu brut d'exploitation (Ebitda), en hausse de 39% sur un an, le ratio d'endettement de l'entreprise a néanmoins « diminué », d'après l'entreprise

L'Aena explique la hausse de sa dette par ses investissements. Le groupe espagnol a annoncé fin mars avoir signé un contrat de concession de 30 ans pour 11 aéroports au Brésil, dont celui de Congonhas, à São Paulo. Ce contrat, présenté comme la « plus grosse opération internationale » de son histoire, avait été remporté au terme d'un appel d'offre en août 2022, pour un montant de 530 millions de dollars

(Avec AFP)