Air France-KLM et CMA CGM mettent fin à leur partenariat dans le fret aérien

Moins d'un an après la mise en place de leur coopération dans le fret aérien, Air France-KLM et CMA CGM (propriétaire de La Tribune) ont annoncé qu'ils cessaient leur partenariat.
Air France-KLM et CMA CGM (propriétaire de La Tribune) ont annoncé qu'ils cessaient leur partenariat en raison d'un « environnement réglementaire contraint sur certains marchés importants (qui) n'a pas permis à la coopération de fonctionner de manière optimale ».
Air France-KLM et CMA CGM (propriétaire de La Tribune) ont annoncé qu'ils cessaient leur partenariat en raison d'un « environnement réglementaire contraint sur certains marchés importants (qui) n'a pas permis à la coopération de fonctionner de manière optimale ». (Crédits : CHRISTIAN HARTMANN)

[Article publié le mardi 16 janvier 2023 à 08512 et mis à jour à 10h45]. Moins d'un an après les débuts effectifs de leur coopération dans le fret aérien, Air France-KLM et CMA CGM (propriétaire de La Tribune) ont annoncé qu'ils cessaient leur partenariat en raison d'un « environnement réglementaire contraint sur certains marchés importants (qui) n'a pas permis à la coopération de fonctionner de manière optimale ». A noter tout de même : l'alliance capitalistique, mise en place au printemps 2022 en parallèle du développement de ce partenariat commercial, n'est cependant pas remise en cause.

Prévu pour durer dix ans, cet accord stratégique commercial exclusif n'aura pas fait long feu. L'objectif était de mettre « en commun leurs réseaux cargo complémentaires, les capacités de leur appareil tout cargo et leurs services dédiés », avaient-elles expliqué lors de son lancement.

« Air France-KLM et CMA CGM ont ouvert des discussions portant sur les nouveaux termes et conditions d'une relation commerciale dans laquelle chaque groupe opérerait de manière indépendante à compter du 31 mars 2024 », précisent les deux groupes.

Ils pourront ainsi poursuivre des coopérations, mais sans commune mesure avec le niveau d'intégration et la dimension prévus par leur précédente alliance stratégique. Ils vont ainsi redevenir des acteurs commerciaux comme les autres, pouvant être partenaires ou concurrents en fonction des différents marchés.

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L'échec américain

Cette fin prématurée est principalement due aux difficultés pour les deux partenaires d'obtenir une immunité antitrust de la part du gouvernement américain, afin de pouvoir déployer pleinement leur partenariat sur les Etats-Unis et l'Amérique du Nord. C'était notamment la condition sine qua non pour que CMA CGM puisse intégrer la coentreprise transatlantique entre Air France-KLM, Delta Air Lines et Virgin Atlantic dans le cargo (pendant de celle mise en place pour le transport de passagers).

Cela aurait pu constituer un point de bascule, au vu de l'importance de cette coentreprise (plus fort niveau de coopération avant une fusion, un quart de la capacité offerte sur le transatlantique avant la crise sanitaire).

Les difficultés des deux groupes à obtenir cette immunité semblent s'expliquer en partie par le protectionnisme de l'administration Biden, le président américain en a fait un volet à part entière de ses « Bidenomics ». A cela s'ajoutent les dissensions américano-néerlandaises autour de la limitation du nombre de vols à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. Les compagnies américaines s'étaient vivement opposées à un abaissement du plafond, notamment la nouvelle venue JetBlue dont les créneaux horaires étaient menacés. Ce qui l'avait conduit à demander des contre-mesures au Département des transports américain (DoT) à l'encontre de KLM.

La dégradation des conditions de marché dans l'ensemble du secteur du fret, après les deux années exceptionnelles 2021 et 2022, n'a pas facilité non plus la poursuite de cette coopération de grande ampleur. Malgré une petite embellie fin 2023, le marché aura décliné toute l'année en tarifs comme en volume. Et le redéploiement des capacités en soute des avions passagers n'aura pas aidé les acteurs avec des avions tout-cargo.

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CMA CGM quitte le conseil d'Air France-KLM

CMA CGM reste actionnaire à hauteur de 9% d'Air France-KLM et les deux groupes ne laissent pour l'instant entrevoir aucun signe de désengagement. La fin du partenariat commercial a tout de même des conséquences.

La prise de participation de CMA CGM dans Air France-KLM était intrinsèquement liée à ce partenariat. D'où la nécessité d'établir une nouvelle clause de lock-up des actions détenues par le groupe logistique marseillais. Celle-ci sera désormais effective jusqu'au 28 février 2025. Cela sécurise donc pour le moment cette attache capitalistique, tout désengagement étant proscrit jusque-là, mais c'est tout de même quatre mois de moins qu'initialement prévu (juin 2025). De même, la clause complémentaire pour la conservation de 50 % des actions jusqu'en 2028 a été annulée.

En parallèle, CMA CGM va quitter le Conseil d'administration d'Air France-KLM le 31 mars 2024. Cette décision est expliquée par des raisons de concurrence, laisse-t-on entendre de chaque côté : CMA CGM étant amené à redevenir concurrent d'Air France-KLM dans le cargo, il ne peut pas siéger dans son instance la plus stratégique.

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Commentaires 2
à écrit le 16/01/2024 à 11:00
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Haha le débilisme à la francaise

à écrit le 16/01/2024 à 10:37
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a condition que air france rapatrie le fret a vatry en place de liege

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