
Le projet d'Air France de diminuer de manière temporaire la rémunération des salariés et leurs jours de congés a échoué. Selon nos informations, la direction de la compagnie aérienne française a retiré son projet, hier, peu avant l'heure limite fixée aux syndicats pour signer le texte. Une façon d'éviter un refus des syndicats.
"Face au constat que les accords sur les mesures conjoncturelles ne seront pas signées par certaines catégories de personnel, nous retirons ces projets d'accord à la mise à signature", a indiqué Romain Raquillet, directeur des relations sociales à Air France dans un courrier interne que La Tribune a pu consulter. "Nous réfléchissons aux mesures à prendre", a-t-il ajouté.
Selon des sources internes, le gain espéré de ces mesures était compris entre 80 et 120 millions d'euros sur une base annuelle, selon les différentes hypothèses.
Intégrer le 13ème mois dans le salaire de base
Toujours fortement impactée par la crise sanitaire malgré une reprise des réservations, Air France voulait prendre des mesures d'économies supplémentaires valables jusqu'à la fin 2022. Elle voulait toucher à la prime du 13ème mois, non pas en la supprimant, mais en l'intégrant dans le salaire de base pour que son montant puisse être concerné par le système de l'activité partielle, aujourd'hui de longue durée chez Air France (APLD). Les heures chômées étant prises en charge pour l'essentiel par l'Etat, un tel système permettrait donc à Air France de lui transférer une grande partie du 13ème mois des salariés concernés. Tous ne le sont pas. Les cadres les mieux payés ont déjà leur 13ème mois intégré dans le salaire de base. De fait, cette nouvelle mesure n'aurait touché que les plus bas salaires. Ce qui rendait la position des syndicats forcément compliquée. Les personnels concernés grinçaient des dents. Une telle mesure les aurait en effet privé de l'intégralité de leur 13ème mois comme c'était le cas jusqu'ici, puisque l'indemnité sur les heures chômées couvre 84% du salaire net, dans la limite de 4,5 SMIC. Le gain espéré par la direction allait de 40 à 80 millions d'euros selon les différentes hypothèses des taux d'APLD. A cela s'ajoutaient 40 millions supplémentaires provenant de la suppression de jours de congés.
Congés bonus
En effet, la direction d'Air France comptait également négocier l'abandon des congés bonus (3 jours) accordés initialement quand les congés sont posés en basse saison. Lors du plan de restructuration Transfom lancé en 2012 pour sauver la compagnie, ce type de congés avait déjà été réduit.
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