Corsair veut redémarrer le 12 juin (sans ses Boeing 747), mais Orly sera-t-il ouvert ?

A l'arrêt depuis fin mars, la compagnie aérienne française espère reprendre ses vols le 12 juin au départ d'Orly vers la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion. Elle le fera sans ses B747 qui ne revoleront plus. Ce calendrier pose la question de la réouverture d'Orly, fermé au trafic commercial depuis le 31 mars. Pour l'heure, ADP n'est pas sur ce calendrier. Enfin, les banques ne veulent pas accorder de prêt garanti par l'Etat à Corsair.
Fabrice Gliszczynski
Les trois B747-400 de la compagnie ne reprendront plus les airs. Ils seront vendus.

Cloués au sol comme l'ensemble de la flotte depuis fin mars, les Boeing 747 de Corsair ne revoleront plus. Espérée le 12 juin, la reprise des vols de la compagnie française vers les Antilles françaises et la Réunion se fera uniquement avec les cinq Airbus A330 de la compagnie. Alors qu'ils devaient initialement sortir de la flotte d'ici à avril 2021, les trois B747 resteront quant à eux sur le tarmac et seront vendus. La compagnie l'a indiqué vendredi à La Tribune, en précisant avoir déjà des "offres intéressantes". La crise du Covid-19 a précipité leur sortie.

Rationalisation de la flotte

Malgré un coût au siège très performant avec un prix du pétrole extrêmement bas comme c'est le cas aujoud'hui, ces très gros-porteurs d'une capacité de 533 sièges ne sont pas adaptés à une demande qui s'annonce poussive pendant de nombreux mois. Leur sortie permettra enfin à Corsair de rationaliser sa flotte, et par conséquent de générer des diminutions de coûts et des synergies considérables, tout en améliorant son exploitation. En septembre dernier, Pascal de Izaguirre, le PDG de la compagnie, avait en effet estimé les gains d'une flotte tout Airbus à « plusieurs dizaines de millions d'euros ». Selon lui, l'arrêt des 747 permettait de faire basculer automatiquement les comptes de la compagnie dans le vert en 2021. Avec la crise du Covid-19, cette bascule automatique n'est plus d'actualité, même si elle va soulager fortement les finances. Car, comme pour l'ensemble des compagnies aériennes, l'arrêt de la totalité des vols porte un coup financier très dur.

"Quand vous avez zéro recette, ça commence à coincer", a déclaré vendredi Pascal de Izaguirre dans une interview au Parisien.

La compagnie rappelle néanmoins qu'elle n'a pas de dette et assure disposer d'une trésorerie "très saine". Elle avait été recapitalisée l'an dernier à hauteur de 37 millions d'euros par son actionnaire TUI lors la vente de 53% de sa participation à Intro Aviation. En début d'année, la vente d'un A330 a apporté des liquidités. Celle à venir des 747, dont la valeur provient essentiellement des moteurs, apportera également du cash supplémentaire. La direction dit avoir reçu des offres intéressantes.

Prêt garanti par l'Etat refusé

Corsair bénéficie de la prise en charge par l'Etat du chômage partiel qui concerne la totalité des 1.200 salariés et a négocié des reports de loyers d'avions, mais s'est vu pour l'instant refuser ses demandes d'un prêt bancaire garanti par l'Etat.

"Les banques ne veulent pas nous prêter d'argent", a indiqué Pascal de Izaguire au Parisien , en précisant que Corsair avait besoin de 50 millions d'euros.

Avec des capitaux propres inférieurs à la moitié du capital social, Corsair n'est pas éligible. Pascal de Izaguirre demande un allègement des critères.

"Rendez-moi un service, transmettez mes coordonnées à Monsieur Oudea (président de la Fédération bancaire française), a-t-il dit au Parisien.

La problématique de la réouverture d'Orly

Corsair prévoit de reprendre ses vols le 12 juin vers Fort-de-France à raison de trois rotations hebdomadaires, Pointe-à-Pitre cinq fois par semaine et Saint-Denis de la Réunion quatre fois par semaine. Quant aux vols vers l'Amérique du Nord (Miami, Montréal et New York, qui devait être ouvert le 10 juin), c'est l'incertitude la plus complète au regard de la situation sanitaire.

Cette incertitude sur le programme pose la question des prises de livraisons des 5 A330 Neo prévus entre août 2020 et mai 2021. Corsair dit garder le cap, mais pourrait ajuster le calendrier de livraisons en fonction du profil de son programme à l'avenir. A ce stade, les deux premiers exemplaires prévus en août et en novembre sont maintenus.

La reprise des vols en juin suppose évidemment la réouverture de l'aéroport du sud parisien fermé depuis le 31 mars.

Pour l'heure, ADP n'est pas sur ce calendrier.

"Sur la base des échanges que nous menons avec plusieurs compagnies, les hypothèses convergent, pour l'heure, pour une réouverture d'Orly entre mi et fin juin, voire début juillet au plus tôt", indique à La Tribune Régis Lacote, directeur de l'aéroport d'Orly.

Fin mars, le groupe Dubreuil, propriétaire d'Air Caraïbes et de French Bee, avait prévu de reprendre progressivement ses vols en juin. Transavia a annulé ses vols jusqu"au 3 juin également.

Lire aussi : Covid-19 : "Il faut des aides d'Etat pour toutes les compagnies françaises, pas seulement pour Air France" (PDG de Corsair)

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 2
à écrit le 23/04/2020 à 11:14
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2 mois sans avions, plus de pollution et finalement, on pourrait se passer largement de ce moyen de transport , TV travail , vidéo conférence et tourisme moins exotique.

à écrit le 21/04/2020 à 12:46
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Bonjour Jai vraiment pas compris les 747 de corsair vont vraiment arrêter de vole? Pour cause des coûts?

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