Grand Paris Express : la régie milanaise ATM rêve d'exploiter la ligne 18 du métro parisien

La future ligne 18 du réseau de transports francilien, dont le début de la livraison est prévue pour 2026, voit déjà les premiers prétendants pour hériter de son exploitation. L'opérateur italien ATM réitère sa candidature, et ce malgré ses précédents échecs sur les autres lignes du Grand Paris Express.
ATM exploite depuis 2008 les transports de Copenhague, et depuis peu, ceux de Thessalonique.
ATM exploite depuis 2008 les transports de Copenhague, et depuis peu, ceux de Thessalonique. (Crédits : GONZALO FUENTES)

Alors que les travaux se poursuivent pour la livraison du Grand Paris Express, les opérateurs se livrent eux, à une bataille des appels d'offres. Ces derniers ne sont d'ailleurs plus réservés qu'aux exploitants français. Une aubaine pour le Milanais ATM qui est en course pour la future ligne 18 du réseau francilien (qui reliera Versailles à l'aéroport d'Orly, en passant par la gare de Massy-Palaiseau).

Détenu à 60 % par la ville de Milan, l'opérateur italien n'en est pas à son premier essai européen. Il se charge depuis 2008 du métro de Copenhague et, depuis peu, du premier métro automatique en Grèce, dans la ville de Thessalonique. Chez lui, l'opérateur gère les 5 lignes de métro, 160 lignes de bus ainsi que le tramway et le trolley.

Un concurrent qui semble avoir les épaules pour la mission. Mais saura-t-il séduire l'autorité organisatrice des transports franciliens, Île-de-France Mobilités (IDFM) ?

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Une première en France

Il s'agit du premier marché français sur lequel l'opérateur outre-alpin se place. Selon le directeur général du groupe ATM, Arrigo Giana, « la mobilité urbaine francilienne est l'une des cheffes de file au niveau mondial ».

« IDFM a lancé des appels d'offres très intéressants pour nous, car les demandes sont spécifiques et détaillées. Cela nous permet de comprendre rapidement comment répondre à leurs besoins », a expliqué Arrigo Giana en conférence de presse.

 Cette candidature, en partenariat avec la société d'ingénierie Egis, ouvre la voie à la concurrence européenne, une nouveauté pour le réseau.

« Nous espérons que d'autres villes suivront cet exemple et qu'un véritable marché européen de la mobilité urbaine s'installe », renchérie le directeur général d'ATM.

En plus de la ligne 18, ATM s'est aussi placée sur plusieurs lignes de bus dans Paris intra et extra-muros. L'objectif étant de proposer l'exploitation « la plus efficace possible », assure Arrigo Giana.

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IDFM préfère les opérateurs tricolores

Pour autant, le charme italien ne semble pas avoir impressionné IDFM qui a attribué la ligne 15 à la RATP Dev (en juillet 2023) et les lignes 16 et 17 à Keolis (en mai 2023). Appels d'offres pour lesquels ATM s'était placé.

« Nous avons compris que proposer le service le plus efficace n'était pas suffisant en France. Il faut savoir se vendre. Alors, nous avons adopté le storytelling [le fait de raconter une histoire, ndlr] pour la ligne 18 », détaille le dirigeant.

Concernant les contrats ils portent sur « une durée de 6 ans, éventuellement prolongeable par tranches d'un an sans excéder 9 ans, avec 2 ans de pré-exploitation », a déclaré IDFM.

Pour justifier son choix, l'autorité organisatrice des transports de la région-capitale indique avoir « fait le choix de privilégier pour l'offre une amplitude d'exploitation allant au-delà de celle du réseau historique et de répondre au fort besoin d'offre le matin dès 5h ».

Interrogé par La Tribune quant à l'éventualité d'un blocage de nature chauvine de la part de l'autorité organisatrice des transports franciliens, le directeur général d'ATM rétorque que : « La RATP exploite aujourd'hui le réseau de bus en Toscane. En tant qu'Européens, nous attendons d'avoir une égalité des chances face à la concurrence ».

Attirer les travailleurs français

Selon le directeur d'ATM France, Giuseppe Proto, la filière embauchera une équipe 100 % française si l'opérateur italien est choisi. Pour attirer les travailleurs, l'exploitant mise sur différents avantages qu'il propose, notamment l'argument financier.

« Nous disposons d'une fondation qui aide financièrement les travailleurs. Elle finance une partie du logement, du transport, mais aussi la scolarisation et certaines activités pour leurs enfants », se félicite Arrigo Giana

Cependant, la régie milanaise n'a pas encore rencontré les organisations syndicales, particulièrement pour discuter des conditions et des horaires de travail.

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Commentaire 1
à écrit le 15/03/2024 à 10:51
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Évidemment, entièrement automatisée, c'est plus simple!. S'ils veulent nous donner un coup de main, qu'ils regardent plutôt du côté de la 13 ou de la 2.

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