Métro du Grand Paris : Eiffage remporte l'un des derniers gros contrats

La Société du Grand Paris, qui pilote la construction du Grand Paris Express, vient d'attribuer à un groupement d'entreprises mené par Eiffage un marché de 2,54 milliards d'euros entre Bobigny et Champigny-sur-Marne. L'établissement public d'Etat doit encore notifier deux contrats de conception-réalisation d'ici à l'ouverture des Jeux olympiques. Explications.
La ligne 15 Est desservira Bobigny-Pablo Picasso, Pont de  Bondy, Bondy, Rosny-Bois-Perrier, Val de Fontenay et Nogent-Le Perreux.
La ligne 15 Est desservira Bobigny-Pablo Picasso, Pont de Bondy, Bondy, Rosny-Bois-Perrier, Val de Fontenay et Nogent-Le Perreux. (Crédits : C.A. pour La Tribune)

Selon la Société du Grand Paris, c'est « le marché le plus important passé (...) en nombre d'ouvrages » : dix-sept kilomètres de tunnel, dix-sept ouvrages de service et six nouvelles gares. Moyennant 2,54 milliards d'euros, l'établissement public d'Etat qui construit le métro du Grand Paris vient d'attribuer le marché de la ligne 15 Est entre Bobigny et Champigny-sur-Marne à un groupement d'entreprises mené par Eiffage. Une fois n'est pas coutume, le numéro 3 du BTP et ses alliés sont également « chargés de concevoir et de réaliser les projets immobiliers en même temps que les gares ». Trois semaines après le premier roulage du Grand Paris Express, la mise en service de ce tronçon est prévue en 2031.

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Un chantier en conception-réalisation

Le chantier se fera en conception-réalisation, une disposition de travaux globaux prévue par l'article L. 2171-2 du Code de la commande publique, qui permet au maître d'ouvrage de confier simultanément les études et l'exécution des travaux à un groupement d'opérateurs économiques. Une exception à la loi relative à la maîtrise d'ouvrage publique (MOP) du 12 juillet 1985 qui impose normalement de dissocier la mission de maîtrise d'œuvre de celle de l'entrepreneur.

« Le caractère exceptionnel des ouvrages et l'environnement contraint sur les lignes 15 Ouest et 15 Est justifient le recours à des marchés de conception-réalisationcar ce processus a permis d'associer très en amont les entreprises aux solutions techniques, et de proposer ainsi de manière plus intégrée une meilleure appréhension des risques notamment », justifie la Société du Grand Paris interrogée par La Tribune.

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Un marché d'un montant équivalent notifié en juillet dernier

Pour rappel, le marché de la ligne 15 Ouest entre Boulogne-Pont de Sèvres et La Défense a été notifié, en juillet dernier, à un groupe conduit par Vinci, pour 2,71 milliards d'euros, afin de construire cinq stations.

« Nombre d'ouvrages souterrains à réaliser sont d'une forte complexité technique, notamment par leur grande dimension, et certains doivent également s'intégrer dans un environnement urbain particulièrement dense (La Défense, Aubervilliers...), extrêmement sensible du point de vue de la géologie (Nanterre, Saint-Cloud...), ou en interface étroite avec les réseaux existants (Rosny-Bois-Perrier, Val-de-Fontenay...). », poursuit la SGP.

Deux marchés à attribuer avant les Jeux olympiques

L'établissement public d'Etat doit encore attribuer deux marchés en ce sens avant l'ouverture des Jeux olympiques: d'abord au printemps 2024 pour le deuxième tronçon de la ligne 15 Est entre Drancy et Saint-Ouen, puis au début de l'été 2024 pour le deuxième tronçon de la ligne 15 Ouest entre Courbevoie et Saint-Ouen. Les procédures de consultation étant toujours en cours, il est en revanche trop tôt pour connaître les montants des marchés.

Treize ans après la promulgation de la loi relative au Grand Paris par le président Nicolas Sarkozy, les métros des lignes 14, 15, 16, 17 et 18 doivent entrer en gare d'ici à 2030-2031. Alors que les premières rames entre Boulogne-Pont de Sèvres et Noisy-Champs - à la frontière des deux communes - n'entreront en circulation que fin 2025, le conseil régional d'Île-de-France et le conseil départemental du Val-d'Oise rêvent déjà d'une ligne 19 à horizon 2040.

En Seine-Maritime, Eiffage gagne le jackpot avec l'EPR2 de Penly

Eiffage n'avance pas ses points que dans le Grand Paris. Le 16 novembre, le géant français du BTP et des concessions a eu les préférences d'EDF pour réaliser les travaux de génie civil des deux réacteurs nucléaires EPR2 prévus à Penly en Seine-Maritime. Cette paire de réacteurs sera la première du programme de relance du nucléaire d'Emmanuel Macron et sera suivie de deux autres, à Gravelines (Nord) et à Bugey (Ain).

Eiffage l'a donc emporté sur le duo Vinci-Bouygues qui s'est allié pour cet appel d'offres et construira près de 70 ouvrages, comme les enceintes des réacteurs, les dômes de 70 mètres de haut et 50 mètres de diamètre, les salles de machines, ou encore les bâtiments.

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