Accord en vue sur les salaires à Air France

La direction a mis sur la table un accord sur les salaires à signer avant 16 heures. Pour l'heure, il est bien parti pour être signé par une majorité de syndicats représentatifs.
Fabrice Gliszczynski
La signature de l'accord mettrait fin à dix mois de conflits au sein d'Air France-KLM.
La signature de l'accord mettrait fin à dix mois de conflits au sein d'Air France-KLM. (Crédits : Christian Hartmann)

Sauf coup de théâtre dans la matinée, un accord salarial est bel et bien parti pour être signé ce vendredi après-midi entre la direction d'Air France et une majorité de syndicats représentatifs de la compagnie. Si les syndicats ne se prononceront qu'après le retour de leur section, la tendance était hier soir positive chez beaucoup d'entre eux, selon plusieurs sources concordantes. Un accord mettrait fin à dix mois de turbulences marqués par 15 jours de grève et une crise de gouvernance majeure. Il permettrait de tourner la page et de repartir de l'avant dans un cadre apaisé.

+2% en 2018 et +2% le 1er janvier 2019

Comme nous l'indiquions ce jeudi, la nouvelle direction a mis un accord salarial sur la table à signer d'ici à vendredi 16 heures. Elle propose une hausse des grilles salariales de 2% pour 2018 (hors avancement automatique lié à l'ancienneté et hors augmentations individuelles) à effet rétroactif au 1er janvier 2018, suivie d'une seconde augmentation de 2% également au 1er janvier 2019. Soit 4% au total avec la promesse d'une réunion sur les salaires en octobre 2019, après la renégociation salariale qui aura lieu chez KLM quelques mois plus tôt, en juin.

Si la direction n'a pas cédé à la demande de certains syndicats d'anticiper d'un jour, au 31 décembre 2018, la date du versement de la deuxième tranche d'augmentation de 2% pour pouvoir afficher une enveloppe de 4% de hausse pour l'année 2018 et se rapprocher symboliquement de la revendication de l'intersyndicale (+5,1%), elle est néanmoins revenue avec des mesures pour les bas salaires qui ont donné satisfaction à de nombreuses organisations syndicales, notamment l'Unsa, qui déclaré dans un tract "accueillir avec satisfaction cette proposition".

Lire aussi : KLM, le grand gagnant de la nouvelle gouvernance d'Air France-KLM

Tous les syndicats n'ont pas fait de tract. Mais le ton était le même chez beaucoup d'entre eux. A tel point qu'il n'est pas exclu que seul le SNPL (le syndicat national des pilotes de ligne) soit le seul syndicat représentatif à ne pas parapher le texte... avec la CGT. Mais cette dernière a justifié sa position par l'impossibilité de signer avant le 23 octobre pour des raisons internes, mais pourrait "adhérer" à l'accord en cas d'avis favorable de ses membres. Reste à voir si, in fine, le SNPL ne voudra pas faire partie de la photo de signature comme le demandent les membres de l'opposition.

Ben Smith à la vitesse de l'éclair

La signature d'un accord serait évidemment à mettre au crédit de Benjamin Smith, le nouveau directeur général d'Air France-KLM et de manière temporaire jusqu'au 31 décembre d'Air France. Arrivé il y a à peine un mois, le jeune Canadien de 47 ans a fait l'unanimité auprès des syndicats et des salariés qu'il a rencontrés par son engagement, son écoute, et sa connaissance du secteur.

"En signant c'est aussi un pari dans Ben Smith que nous voulons faire, un contrat de confiance que nous voulons passer avec lui", explique un responsable syndical qui souhaite conserver l'anonymat.

Car au-delà de cet accord, tout le monde attend le plan de relance que va concocter Ben Smith. Sur ce point, un accord peut également avoir son importance dans le cadre des Assises du transport aérien. Il pourrait en effet inciter le gouvernement à prendre mesures pour améliorer la compétitivité du pavillon français.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 3
à écrit le 19/10/2018 à 11:35
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Ben Smith n'était-il pas il ya quelques semaines en arrière, voué aux gémonies par les mêmes syndicats qui l'encensent aujourd'hui ? N'était-il pas le danger anglo-saxon qui allait empoisonner la compagnie et la détruire de l'intérieur ? Bon courage...

à écrit le 19/10/2018 à 8:40
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Tout conflit social finit par un compromis. Il est dommage que dans notre pays, il soit nécessaire de passer par la grève pour aboutir à ce compromis.

à écrit le 19/10/2018 à 8:00
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Le problème d'AIRFRANCE est lié à celui de la SNCF et bientôt à celui d'EDF. Il est lié au problème des retraites. Il faut appliquer la note n°6 du CAE. Mais qui le comprendra? Qui connait cette note n°6?

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