La SNCF va mieux. Ses résultats se sont améliorés en 2021, avec un rebond de l'activité à partir du second semestre. Son chiffre d'affaires et sa marge opérationnelle sont en hausse et son résultat net repasse dans le vert. Et cela, le groupe ferroviaire le doit en partie à la vitalité de sa filiale Geodis, dont l'activité est basée sur le transport de marchandises par la route, la mer et le ciel. Un comble pour la SNCF qui vante à chaque sortie les avantages de la mobilité douce du train sur les autres modes de transport polluants.
Dans sa présentation des résultats annuels le 24 février, Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, a vanté les grands choix stratégiques de son groupe avec une diversification de l'activité qui lui permet d'avoir "deux poumons", le transport de passagers d'un côté et Geodis de l'autre. Et pour cause, si SNCF Voyageurs reste le principal vecteur du groupe avec près de 14 milliards d'euros, l'activité logistique représente désormais 11 milliards d'euros, soit près du tiers des 35 milliards de chiffre d'affaires du groupe qui retrouve ainsi quasiment son niveau d'avant crise.
Geodis met le turbo
C'est surtout la dynamique de Geodis qui est impressionnante. Alors que l'activité de SNCF Voyageurs a crû de 14 % par rapport à 2020 mais reste inférieure de 18 % à celle de 2019, le "dernier grand logisticien français" (tel que le décrit Jean-Pierre Farandou) explose les compteurs. Il signe une progression historique de 28 % par rapport à 2020, et même de 33 % sur deux ans. Il génère ainsi 2,7 milliards d'euros de plus qu'en 2019.
Ce dynamisme a largement contribué à la croissance de 15 % du chiffre d'affaires du groupe l'an dernier, à hauteur de 50 % pour être précis. Le reste de l'apport est venu de la reprise du trafic voyageurs et de SNCF Réseau.
L'impact sur le résultat opérationnel est moindre. Alors que le groupe a dégagé 4,3 milliards d'euros avec une marge de 12 %, Geodis n'en a généré que 948 millions d'euros avec une marge de 9 %. C'est tout de même une progression de 200 millions d'euros, avec une hausse de 1 point de marge par rapport à 2020. En face, SNCF Voyageurs n'a généré que 300 millions d'euros de résultats opérationnels, avec une marge de 2 %, le plus gros de la rentabilité ayant été amené par SNCF Réseau (1,7 milliard d'euros à 26 %).
Le plan d'économies porte ses fruits
Le principal vecteur d'amélioration a été le plan de performance mis en place en 2020 comme l'explique Jean-Pierre Farandou, qui a permis de mettre en place de 2,5 milliards d'euros d'économies sur deux ans. Cela a permis d'améliorer le résultat opérationnel de 1,6 milliard d'euros en 2021.
Le résultat net se situe à 890 millions d'euros, sous l'effet de la cession d'Ermewa. Autrement, il aurait été de -185 millions d'euros. Le cash-flow libre s'améliore mais reste négatif à -690 millions d'euros. Et la dette nette est de 36,3 milliards d'euros, en baisse de 1,9 milliard par rapport à 2020.
Pour 2022, Jean-Pierre Farandou maintient son objectif d'un cash-flow libre à l'équilibre, conformément à l'engagement pris avec le gouvernement en 2018, et compte encore sur ses deux poumons pour y arriver.
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