C'est fait. Le groupe Ryanair a trouvé un accord avec ses pilotes basés en France pour réduire les salaires de 20% pendant cinq ans, a indiqué à La Tribune, Eddie Wilson, le directeur général de la compagnie low-cost irlandaise. Il s'agit en fait des pilotes de Malta Air, l'une des filiales de Ryanair, les seuls du groupe à être basé en France avec des contrats français. Ils sont au nombre de 81 répartis sur les bases de Marseille, Toulouse et Bordeaux. Sans accord, la direction indiquait qu'elle licencierait une partie d'entre eux.
"A l'issue de cette période, ils retrouveront 100% de leur salaire", a assuré le dirigeant.
Les discussions sont toujours en cours avec les hôtesses et stewards. L'absence d'accord risque d'entraîner des suppressions de postes a toujours prévenu la compagnie. La situation est similaire en Espagne où un accord a été signé avec les pilotes mais pas avec les hôtesses et stewards.
Accord avec tous les navigants au Royaume-Uni
En revanche, au Royaume-Uni, Ryanair a trouvé un accord avec les deux catégories de personnels : -20% de baisse salariale pour les pilotes et entre -5 et 10% pour les personnels navigants commerciaux.
La compagnie aérienne à bas coûts est loin d'être la seule à demander une baisse de salaire à ses employés. En France, Air Caraïbes et French Bee l'ont décidée en juin (-10%), mais pour une période plus courte de deux ans. Outre Manche, British Airways entend même licencier son personnel et les réembaucher dans la foulée avec des contrats moins-disants.
Ryanair justifie de telles mesures par l'ampleur de la crise qui frappe le transport aérien et par l'absence d'aides d'Etat qu'ont en revanche obtenues d'autres transporteurs comme Air France-KLM, Lufthansa, ou encore TAP Portugal.
"Nous savons tous que la crise est profonde, que nous sommes une entreprise privée, que nous n'avons pas d'aides d'État, donc tout le monde doit faire un effort pendant cette période. Négocions cela. Lorsque le trafic et la rentabilité reviendront, nous pourrons rétablir les salaires et les emplois. Nous voulons préserver le plus grand nombre d'emplois possible, parce que nous allons continuer de croître", avait déjà indiqué fin juin Edward Wilson à La Tribune.
Si le trafic en juillet et août a été relativement satisfaisant avec un taux de remplissage de plus de 70% en moyenne (par rapport à une offre réduite de moitié par rapport à l'année dernière), le rebond des contaminations du Covid en Europe et les restrictions aux voyages pèsent sur les prises de réservations pour les prochaines semaines. A tel point que la compagnie a lancé la semaine dernière une vente flash sur un million de sièges à 5 euros le billet pour des vols en septembre et octobre.
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