Shopopop, le leader de la livraison collaborative déploie son modèle social en Europe

DOSSIER E-COMMERCE. Shopopop, leader de la livraison collaborative à domicile, vient de lever 20 millions d’euros pour accompagner son développement à l’international. Objectif : passer de 7 à 15 pays d’ici 2025. Né dans le secteur alimentaire en France, le concept tend aujourd’hui à pénétrer les marchés du sport et des loisirs, du bricolage, de l’électronique et de l’électroménager de manière à ce que les magasins puissent promettre une livraison à H+2.
Spécialiste de la livraison collaborative, Shopopop vise la couverture de quinze pays européens d'ici 2025, avant de penser à l'Asie et aux Etats-Unis.
Spécialiste de la livraison collaborative, Shopopop vise la couverture de quinze pays européens d'ici 2025, avant de penser à l'Asie et aux Etats-Unis. (Crédits : DR)

Rodé depuis six ans en France avec, aujourd'hui, un million d'utilisateurs, décliné depuis 2019 en Italie, Belgique et au Portugal avec 1000 à 2000 livraisons mensuelles, le concept de livraison collaborative à domicile imaginé par Johan Ricault et Antoine Cheul veut accélérer en Europe. A l'instar de Blablacar, Shopopop mise sur les trajets réguliers de ses « shoppers », des particuliers-livreurs qui récupèrent les achats de leurs voisins avant de les leur déposer. Pour éviter toute dérive commerciale et ubérisation de la chaine, les fondateurs de Shopopop limitent, via un algoritme, les distributions affectées à chaque « livreur ». « Le but du jeu ne doit pas être le gain », souligne Johan Ricault. En moyenne, les 300.000 « shoppers » français touchent de 5 à 8 euros euros par course pour 8 à 10 livraisons mensuelles. Pas de quoi se faire un salaire. C'est ce concept que Shopopop entend désormais consolider en Europe et France, et plus seulement dans l'alimentaire. Présent dans 15.000 communes et métropoles françaises, Shopopop, qui a noué des partenariats avec 1700 magasins, indépendants ou non) dont les enseignes Leclerc, Auchan, Cora, Carrefour, Casino, Magasins U, Intermarché..., assure les livraisons de 495.000 clients pour un chiffre d'affaires que l'entreprise ne souhaite pas communiquer.

Enfoncer le clou de la livraison collaborative en Europe

Un an après avoir levé quatre millions d'euros pour tester son modèle économique et social hors des frontières nationales, Shopopop vient de lever 20 millions d'euros pour élargir son offre à dix ou quinze pays européens au cours des vingt-quatre prochains mois. Fondée en 2016, la startup nantaise (85 collaborateurs) a bénéficié de la confiance de ses trois partenaires historiques (GO Capital, Épopée Gestion pour le fonds West Web Valley, Pierre Voillet) et vu l'arrivée de l'investisseur Meridiam, via son fonds Green Impact Growth Fund. « Cela va nous permettre de développer les supports de communication, les équipes techniques et commerciales, la communauté et de recruter une centaine de personnes cette année », explique Johan Ricault.

En 2020, l'entreprise a réalisé ses premières livraisons dans six pays (Belgique, Luxembourg, Italie, Portugal, Espagne et Pays-Bas). Elle entend désormais renforcer un réseau unique en Europe pour répondre à la problématique du dernier kilomètre, grâce à une offre de livraison en moins de deux heures. Amorcé avec l'implantation de filiales (Belgique, Italie, Espagne et Portugal), l'expansion internationale pourrait se poursuivre au Royaume Uni, dans les Pays Nordiques, en Allemagne, dans les Pays de L'Est. « La sélection est en cours », précise-t-il. Et le terrain encore quasi vierge. A l'exception de plateformes comme l'espagnole Grovo, Erveli, Uber... Shopopop avance seule avec un modèle collaboratif, sans professionnalisation, s'appuyant sur des particuliers, « sans logique d'uberisation ». Pourquoi ? « Sans doute parce que la France a une appétence pour le co-voiturage et quelle était pionnière pour le développement de plateformes comme Blablacar», estime Johan Ricault. « Quand on vient se plugger à un commerçant, on vient s'y associer. Il ne s'agit pas supprimer l'acte d'achat. Pour nous, l'enjeu porte sur la captation de la donnée où notre environnement est moins agressif. Nous n'avons pas envie d'entrer dans les modèles du tout accessible en 15 mn », précise-t-il, face à l'effervescence de marché de la livraison pour répondre aux exigences du « Quick commerce ».

Collaboratif et décarbonné

C'est d'ailleurs à travers la donnée que Shopopop s'apprête à lancer une Road Map pour réduire son impact environnemental, à travers la mutualisation des moyens de transport, la recherche de nouveaux acteurs ou l'utilisation de moyens de déplacements à faible impact environnemental. En dehors d'adaptions propres au périmètre légal et social de chaque pays, le concept est rigoureusement le même à l'étranger avec des accords passés avec de grandes enseignes de distribution comme Cora et Colruyt en Belgique, Minipreço au Portugal, Crai en Italie... où les freins (sécurité alimentaire, assurance, uberisation, services...) ont été les mêmes qu'en France. "Cette levée de fonds nous donne les moyens de nos ambitions avec un objectif de 21 000 nouveaux partenaires dans les trois années à venir en France , et la constitution d'un réseau de 50 000 partenaires dans sept pays supplémentaires en Europe, d'ici à la fin de 2025", détaille le co-fondateur de Shopopop.

Vers le hors alimentaire

Bien ancré dans l'alimentaire français, Shopopop entend désormais élargir son développement au secteur hors alimentaire et vers les commerces de proximité indépendants ou franchisés (chocolatiers, cavistes, fleuristes, etc). Un premier test a été mené en fin d'année 2021 avec plusieurs magasins de l'enseigne de sport et de loisirs Decathlon. Un bilan de POC (Proof of Concept) doit être dressé fin janvier. D'autres initiatives pourraient suivre avec de grandes surfaces de bricolage, d'électronique, d'électroménager ... pour résoudre la problématique du dernier kilomètre. « Pour Décathlon, il s'agit d'enrichir son offre de services et de réduire ses capacités de livraisons services en proposant du « ship from store » (des livraisons du magasin au domicile) en s'appuyant sur ses magasins. Ce qui, avec Shopopop, leur permettra de proposer des livraisons à H+2 au lieu de 24 heures», argumente Johan Ricault. Une nouvelle dimension ouverte à tous les retailers.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 05/02/2022 à 12:11
Signaler
je ne donne pas cher de ce business gratuit des bonnes ames; tu veux bien faire les courses de ta voisine agee, mais servir de livreur gratuit a tout le quartier, ca ira.......ils ne sont pas au courant que les jeunes sont hypertolerants, donc ne pen...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.