Pouvoir monter en avion avec deux litres de liquide dans son bagage cabine devrait bientôt être de nouveau possible depuis les aéroports britanniques. C'est ce qui est inscrit dans un projet de loi présenté ce jeudi par le gouvernement. De plus, les appareils électroniques n'auront plus à être contrôlés séparément.
Aujourd'hui, seuls les contenants de liquides de moins de 100 millilitres sont autorisés en cabine dans les aéroports internationaux du monde entier, à condition d'être placés dans des sachets transparents aux contrôles de sécurité. Les contenants plus volumineux doivent être dans les bagages enregistrés en soute. Les appareils électroniques doivent par ailleurs être sortis des sacs, des règles qui ralentissent les files d'attente.
Ces règles sont appliquées depuis le début des années 2000 pour éviter l'emploi d'explosifs liquides dans les avions. Le 22 décembre 2001, le Britannique Richard Reid avait tenté de faire exploser en vol un Boeing 767 de la compagnie American Airlines reliant Paris à Miami, en mettant le feu à un explosif artisanal caché dans la semelle de ses chaussures, à base notamment de TATP. Mais il avait pu être maîtrisé.
De nouvelles techniques d'imagerie fournissant des images en trois dimensions
Cet assouplissement est permis par « l'installation de nouvelles technologies dans la plupart des aéroports du Royaume-Uni ». Les nouveaux appareils, qui ont fait l'objet de tests, vont employer de nouvelles techniques d'imagerie fournissant des images en trois dimensions du contenu des sacs et utilisant des algorithmes afin de détecter toute menace. Il faudra encore attendre jusqu'à 2024, le temps que tous les aéroports soient équipés pour que, selon le ministre des Transports Mark Harper, « le temps passé à faire la queue soit réduit » améliorant ainsi « le vécu des passagers ».
Interrogée par l'AFP, l'Association internationale du transport aérien (Iata), porte-voix des compagnies aériennes, espère que tout changement de règles se fasse « avec beaucoup d'avance pour le secteur et les passagers » et d'une manière « coordonnée au niveau international ».
La biométrie, une technique d'avenir pour les aéroports
D'autant que la forte reprise cet été a entraîné de longues files d'attente dans tous les grands aéroports européens. Aux Pays-Bas, l'aéroport de Schiphol, l'un des plus fréquentés d'Europe, a ainsi présenté des excuses aux passagers qui ont manqué des vols en raison de l'engorgement. Lors du dernier Paris Air Forum, des pistes avaient déjà été évoquées pour fluidifier les queues. Au-delà des sas Parafe, système de passage automatisé rapide aux frontières extérieures que huit nationalités extra-européennes peuvent désormais utiliser dans les aéroports parisiens, les aéroports fondent de nombreux espoirs sur la biométrie avec un visage qui deviendrait à la fois la carte d'embarquement et le passeport. 80% des compagnies aériennes et 85% des aéroports prévoient des investissements liés à l'intelligence artificielle, à la biométrie ou à la cybersécurité. Et s'ils promettent d'augmenter la productivité dans la gestion des flux de passagers, les outils digitaux ne règlent pas entièrement le principal problème auquel sont confrontés les aéroports, à savoir les difficultés de recrutement.
(Avec AFP)
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