Visiblement satisfait des résultats record de trafic cet été, Christophe Fanichet s'est montré aussi enthousiaste pour l'avenir avec plusieurs bonnes nouvelles en 2025. Parmi celles-ci, le PDG de SNCF Voyageurs a cité en premier lieu l'arrivée du TGV M, alias le TGV du futur. Pourtant, le fait est que le futur fer de lance de l'opérateur national face aux appétits italiens et espagnols sur le ferroviaire français va se faire attendre un peu plus longtemps que prévu.
Initialement attendue pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en août 2024, la mise en service avait déjà été repoussée vers « fin 2024-début 2025 ». Une formulation relativement floue face à un calendrier qui continue de glisser doucement, mais sûrement. Si aucune date n'a été arrêtée pour le moment, il est désormais certain qu'elle sera en 2025 et probablement pas avant la mi-année.
TGV Inoui 2025
Premier effet visible de ce glissement, le TGV M s'appelle désormais le « TGV Inoui 2025 », ce qui enterre définitivement le « fin 2024 ». Ce nouveau nom a été dévoilé par Christophe Fanichet et Alain Krakovitch, directeur de TGV Intercités, mercredi dernier, à l'occasion de la présentation des sièges qui équiperont les futures rames dans le cadre de la Paris Design Week.
Pour l'instant, aucune précision supplémentaire n'a été communiquée. Or, selon une source interne, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) - étape d'homologation indispensable avant la mise en service - n'est pas attendue avant 2025 et les premiers services commerciaux ne devraient donc pas commencer avant mi-2025. Le programme s'approcherait dès lors d'une année de retard.
Interrogé sur le calendrier à l'occasion d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes des transports et des mobilités (AJTM), Christophe Fanichet ne s'est pas prononcé sur une date précise. Il s'est ainsi contenté d'affirmer qu'il n'y avait pas eu de report de commandes pendant le Covid, malgré les difficultés économiques de la SNCF, et que, « oui, il y aura des TGV M qui seront livrés en 2025 ». Du côté de SNCF Voyageurs, on indique que le calendrier est en train d'être stabilisé, sans donner plus d'indications. Contacté, Alstom, le constructeur, n'a pas répondu à nos sollicitations.
300 km/h en octobre
Malgré cela, le programme continue d'avancer avec une première circulation d'une rame d'essais à plus de 300 km/h le 6 octobre prochain entre Mulhouse et Dijon. Une troisième rame doit rejoindre la flotte d'essais dans un mois et une quatrième arrivera début 2024. Jamais un programme de TGV n'avait mobilisé autant de machines, qui cumuleront plus d'un million de kilomètres parcourus d'ici l'entrée en service. La flotte d'essais sera renforcée par la livraison de premières rames de série, prévue à l'été 2024, afin de réaliser des essais d'endurance.
En parallèle, la production est en train de structurer pour atteindre une cadence de livraisons de 12 rames par an à l'horizon 2025. Elle pourra ensuite passer un palier supplémentaire pour passer à 15 rames dans les deux à trois ans qui suivront.
Pour l'instant, la SNCF a passé commande pour 115 rames pour 3,5 milliards d'euros, mais elle a exprimé un besoin pouvant aller jusqu'à 200 unités. Sur cette première tranche ferme, 100 rames seront destinées au réseau domestique et 15 pour l'international.
Christophe Fanichet se réjouit notamment de la capacité supplémentaire qui sera induite par ces nouvelles rames avec jusqu'à 740 places à bord de chaque rame, contre 634 au maximum aujourd'hui. Soit 20% de capacité en plus. Cette recherche de capacité va s'accompagner d'un prolongement de la vie des rames actuelles, prévues pour être opérer pendant 40 ans environ, d'une dizaine d'années supplémentaires. La décision a été présentée par Christophe Fanichet jeudi en conseil d'administration.
Sujets les + commentés