En 2022, les entreprises auront l'interdiction de jeter ou détruire leurs invendus

L'interdiction de détruire les produits invendus, prévue dans la loi anti-gaspillage votée en janvier 2020, va entrer en vigueur à la date annoncée, le 1er janvier 2022. Les entreprises ont eu deux ans pour préparer ce changement, et adapter leur gestion de la seconde vie des produits en conséquence.
Les vêtements invendus ne pourront plus être jetés à partir du 1er janvier 2022.

La mesure était attendue avec impatience depuis deux ans par beaucoup, et notamment par les associations d'aide aux plus démunis. A partir du 1er janvier 2022, les producteurs et distributeurs de produits non-alimentaires auront l'interdiction de détruire leurs invendus, comme prévu dans la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, adoptée par le parlement en janvier 2020.

Au lieu de détruire les produits, le texte impose aux entreprises d'en faire le don, de les réutiliser ou de les réutiliser. Et pour certains produits de première nécessité, notamment ceux d'hygiène, la loi ne laisse que l'option du don.

Les entreprises s'y préparent depuis deux ans

La nouvelle mesure anti-gaspillage concerne un vaste éventail de produits : le textile, les meubles, l'électronique, l'électroménager, les produits d'entretien, d'hygiène et de soin, ou encore les livres, les fournitures scolaires et les produits d'éveil et de loisir.

Mais les centaines d'entreprises de ces secteurs auront donc eu près de deux ans pour se préparer au changement dans leur gestion des invendus. "Cette année, il y a déjà eu plus de dons car les entreprises se sont préparées à la loi", indique à l'AFP Romain Canler, directeur général de l'Agence du don en nature, qui reçoit des produits de près de 200 entreprises et les distribue à un réseau de 1.300 associations. L'agence a ainsi reçu environ deux fois plus de produits qu'en 2019 (avant l'adoption de la loi anti-gaspillage), assure-t-il.

La loi a ainsi accélérer une tendance de fonds qui commençait déjà à porter ses fruits. Selon l'Ademe -l'agence gouvernementale en charge de la transition écologique-, 21% des invendus était déjà écoulés en dons en 2019. Mieux, 67% des invendus dans la catégorie hygiène et soins, particulièrement difficile d'accès pour les plus démunis, étaient déjà donnés. La nouvelle mesure a achevé la transition dans la gestion des invendus. A titre d'exemple, le groupe suédois Essity, qui détient les marques Nana ou Lotus, assure qu'il distribue déjà "tous les produits d'hygiène concernés par ce texte auprès d'associations partenaires".

Production plus responsable

Plus généralement, la loi anti-gaspillage a poussé les entreprises à revoir le parcours de leurs produits afin d'en tirer de la valeur avant de coller l'étiquette "invendu". Chez Fnac Darty, Leroy Merlin ou Ikea par exemple, une partie des produits n'ayant pas trouvé acheteur dans leur première vie sont vendus moins chers dans des espaces dédiés aux produits d'occasion. Fnac Darty en revend aussi certains à des sociétés qui récupèrent les pièces détachées. "Cela fait plusieurs années qu'on a initié le processus, c'est devenu du bon sens commerçant de travailler comme ça", explique à l'AFP Katell Bergot, directrice "seconde vie" du groupe.

Bref : dans tous les secteurs, les distributeurs et producteurs se disent d'ailleurs prêts pour la nouvelle loi. Même dans l'habillement, où le taux d'invendus atteignait en 2019 quelque 4,1% du chiffre d'affaires du secteur, soit 1,7 milliard d'euros, selon l'Ademe. "Depuis deux ans, les enseignes ont appris à mieux anticiper la demande pour produire exactement le nombre de produits qu'on va vendre", assure Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce qui représente les grands magasins et les enseignes de mode et de chaussures.

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Commentaires 12
à écrit le 16/09/2022 à 12:08
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Signaler et dénoncer 1 magasin intermarché de Parents en Born qui n'applique pas la loi anti gaspillage (renseignements pris auprès d'employées du magasin).. Le directeur jette régulièrement des caddies entiers de nourriture !!!

à écrit le 03/01/2022 à 9:54
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Remplaç0ns le m0t "détruire" par "c0nversion en énergie" et le t0ur est j0ué.

à écrit le 03/01/2022 à 9:54
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Remplaç0ns le m0t "détruire" par "c0nversion en énergie" et le t0ur est j0ué.

à écrit le 01/01/2022 à 10:46
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Les entreprises qui font de l'achat revente ne peuvent renvoyer leurs invendus au pays producteur ? Si c'est dans le contrat, ils font "vitrine de vente" et ce qui reste retourne à la maison mère. Pour y subir le sort qu'ils voudront, sur place [c'es...

à écrit le 01/01/2022 à 9:03
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on sait gerer ' a minima', grace a de la modelisation; au passage ca veut dire que ca risque d'entrainer frequemment des ruptures de stocks; et la on sait deja qui va hurler, les memes qui imposent des lois aux repartiteurs de medicaments puis leur d...

le 01/01/2022 à 10:39
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Les médicaments vont de préférence vers le pays qui paient bien, et ne sont pas pingres comme la Sécu. En plus des ennuis de fabrication (impuretés), sur un site souvent unique pour la planète pour chaque molécule (optimisation du coût en production ...

le 02/01/2022 à 15:19
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effectivement, on va dire que sans vergogne, ceux qui ont mis l'industrie pharmaceutique dehors ( et qui des lors l'accusent de tous les maux), sont egalement ceux qui en mettent une couche aux repartiteurs ( tout en augmentant les contraintes, hein)...

à écrit le 31/12/2021 à 14:19
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Cela va obliger les entreprises a travaillé de plus en plus en flux tendu.

à écrit le 31/12/2021 à 11:38
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J'espère que la grande distribution en fera d'abord profiter ses propres employés, quitte a donner aux comités d'établissement pour que ça passe pas en avantage en nature (donc inclus au brut). Ce serait une manière peu couteuse d'améliorer le sort e...

à écrit le 31/12/2021 à 10:19
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Une bonne petite association "d'aide" en Afrique ou en Inde et hop, disparus les invendus !! Et ça coutera moins cher que le recyclage! Quelle bonne idée ils ont eu nos ministres (qui ne connaissent apparemment pas l'adage qui dit que l'enfer est pav...

à écrit le 31/12/2021 à 10:16
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En France, en Europe, ou dans le monde ?

à écrit le 31/12/2021 à 9:42
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Bravo ! Maintenant espérons que les resquilleurs autorisés habituels aux gros capitaux et réseaux n'auront eux aussi pas le droit de détruire ces invendus, une pratique immonde faisant qu'un jeune qui travaille dans un incinérateur m'a dit qu'ils bru...

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