La Galice offre un rayon de soleil à PSA

Cette région du nord-ouest de l'Espagne a débloqué 11 millions d'euros pour apposer son nom sur les nouveaux véhicules 100˛% électriques fabriqués dans l'usine PSA de Vigo, la plus grande ville de la communauté autonome.
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«Si PSA devait s'en aller un jour, ce serait une catastrophe. C'est pour cela que notre région s'engage autant. » Pour l'économiste galicien Venancio Salcines, de l'École de finances de La Corogne, pas de doute : sans le groupe français, dont l'usine de Vigo emploie 7?000?personnes, cette collectivité du nord-ouest du pays perdrait l'un de ses deux piliers industriels, avec le groupe Inditex (marque Zara notamment), numéro?1 mondial du textile. « En Espagne, c'est la région qui dépend le plus d'une entreprise », précise l'économiste.

L'usine PSA fait partie de la famille, on la soutient

Même constat pour Jesús Lampón, ingénieur spécialiste du secteur automobile, qui a collaboré avec PSA : «°Chaque poste de travail correspond à quatre emplois chez les fournisseurs. Cela concerne 30?000 personnes ». Créée en 1958, sponsor du club de foot local, l'usine de Vigo fait pour ainsi dire partie des meubles galiciens. Pour les élus, il s'agit de prendre soin de PSA. L'accord dévoilé en septembre entre dans cette logique : l'exécutif galicien, la Xunta, va débloquer 11?millions d'euros pour soutenir la construction des deux modèles 100?% électriques des fourgonnettes Berlingo et Partner, nouveau pari de PSA. En échange, les véhicules porteront le nom « Galicia » sur leurs flancs. Commercialisation prévue pour le deuxième trimestre 2013. Ce parrainage permettra « de maintenir la charge de travail et surtout que Vigo soit à l'avant-garde de l'électromobilité », insiste Alberto Nuñez Feijoó, président de la région, qui souhaite aussi faire connaître la marque Galicia « dans le monde entier ».Pour Santiago Lago, économiste à l'université de Vigo, « au-delà des mécanismes d'aides directes, la Xunta a beaucoup travaillé pour susciter un contexte intéressant pour PSA. » La municipalité de Vigo s'y est mise aussi. Elle « consacrera 3°millions d'euros au projet, en quatre annualités », précise PSA. La mairie estime que pour 1?euro investi elle en récupérera 10 en termes d'activité économique. Indispensable, car le secteur industriel galicien a perdu 43?000?emplois depuis 2009. « Pour la Galice, cet accord, c'est une façon de dire à PSA : on veut que l'usine reste là, explique Jesús Lampón. Mais c'est aussi un clin d'?il à Mitsubishi, qui travaille avec PSA sur ce dossier. Il y a eu des négociations en vue de lancer une usine de batteries Mitsubishi dans la région. Avec ce partenariat, la Xunta dit aux Japonais : "On mise sur les véhicules électriques, vous pouvez installer votre usine chez nous." »En dépit de son éloignement des grands axes de communication, l'usine galicienne reste importante pour PSA qui, en 2011, a investi 370?millions d'euros dans sa modernisation. « Ce site est le meilleur emplacement pour produire ces véhicules, explique-t-on chez le constructeur. Vigo a l'expérience de l'électrique, on y a déjà produit des versions électriques des Berlingo et Partner. » À Vigo, la présence du port permet aussi de réduire les frais logistiques. Et le coût horaire du travail, proche de 20 euros, est un atout essentiel aux yeux de PSA. Sans compter l'absence de gros conflit avec les syndicats. « La paix sociale est l'une des clés du succès de Vigo », confirme Jesús Lampón.

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