Le risque d'une guerre majeure en Europe

POLITISCOPE. Vladimir Poutine choisit donc l'escalade militaire alors que, sur le front ukrainien, les forces russes ont bien été obligées de reculer ces derniers jours. Le maître du Kremlin a décidé de frapper fort en organisant des référendums d'annexion dans le Donbass et en déclenchant la mobilisation des réservistes russes, voire de plus jeunes inexpérimentés à la chose militaire... Soit, entre 300.000 et 1 million d'hommes selon les sources !
Marc Endeweld
Vladimir Poutine a menacé d'utiliser des armes nucléaires
Vladimir Poutine a menacé d'utiliser des armes nucléaires (Crédits : MAXIM SHEMETOV)

Lors de son allocution télévisée, Poutine explique ensuite qu'il pourrait utiliser toutes les armes à sa disposition (et donc l'arme atomique) pour défendre la sécurité de la Russie et son intégrité territoriale, précisant qu'il ne bluffe pas. Face à ces menaces, le président Macron a préféré temporiser. « Nous sommes une puissance dotée et responsable, et je pense qu'il faut, sur ce sujet, être à la fois clair et rigoureux », a-t-il déclaré, ajoutant : « Et nous resterons, comme les États-Unis d'Amérique, les Britanniques et les grandes puissances de ce monde, dans une conception, une doctrine que j'ai eu l'occasion de clarifier il y a plusieurs mois qui est de ne pas aller et de ne pas participer à quelque escalade que ce soit sur ce sujet. »

Cette fois-ci, le président français n'a pas souhaité répondre aux déclarations de son homologue russe. En février dernier pourtant, la France n'avait pas mâché ses mots face aux premières menaces russes dans ce domaine. Le ministre des Affaires étrangères d'alors, Jean-Yves Le Drian, avait rappelé très fortement que la France disposait aussi de l'arme atomique, et le président avait décidé de mettre en alerte pas moins de trois sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), pierre angulaire des forces de dissuasion française. À cette époque, alors que les troupes russes venaient d'attaquer l'Ukraine, les tensions étaient donc déjà montées d'un cran sur le front nucléaire.

La composante nucléaire du conflit

Incontestablement, la guerre en Ukraine comporte une réelle composante nucléaire. Si cette thématique est peu relayée par les commentateurs et les responsables politiques afin de ne pas apeurer les opinions publiques, elle n'en demeure pas moins un enjeu central du conflit. Cet été, l'attention s'est portée sur la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par les forces russes et subissant de multiples bombardements. Le spectre d'un nouveau Tchernobyl planait alors que la Français avaient pris la route des vacances. Qui se souvient en cette rentrée que le 1er août dernier, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, tira la sonnette d'alarme lors de l'ouverture de la conférence d'examen du Traité de Non Prolifération (TNP) en déclarant : « L'Humanité n'est qu'à un malentendu, à une erreur de calcul de l'anéantissement nucléaire » ?

Ils sont nombreux à préférer détourner le regard et à parier sur un grand bluff russe. Ceux-là n'évoquent jamais l'élément suivant : depuis l'annexion par les Russes de la Crimée en 2014, de nombreuses voix en Ukraine se sont élevées pour rétablir le statut d'État nucléaire (militaire) de leur pays, une ligne rouge pour Vladimir Poutine, la seule peut-être, au-delà même de la question de l'OTAN. Ce dernier n'ignore pas que les Ukrainiens ont, à  de multiples occasions ces dernières années, regretté publiquement d'avoir renvoyé à Moscou, au milieu des années 1990, les milliers d'ogives nucléaires soviétiques qui se situaient alors sur leur territoire.

Le Mémoradum de Budapest

À l'époque, cet engagement avait été formalisé à travers le Mémorandum de Budapest signé en 1994, entre l'Ukraine et la Russie, mais également avec les autres puissances nucléaires que sont les États-Unis, la Grande-Bretagne, auxquelles se sont jointes par la suite la Chine et la France. En contrepartie du transfert de ces armes à Moscou et de la signature du Traité sur la non-prolifération des Armes nucléaires (TNP), les puissances nucléaires s'engageaient à respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Mais aucune disposition n'obligeait chacune des parties à venir en aide à l'Ukraine en cas d'attaque, d'où les regrets et la rancœur des Ukrainiens aujourd'hui, y compris vis-à-vis des puissances occidentales. Lors de la conférence de sécurité de Munich, le 18 février, six jours avant l'invasion russe, Volodymyr Zelensky expliquait ainsi dans son discours : « Nous n'avons pas cette arme, nous n'avons pas la sécurité ».

D'ailleurs, que Vladimir Poutine mette en alerte ses forces nucléaires dès le début du conflit, ou que la Biélorussie abandonne dans sa Constitution son statut « d'État non nucléaire » entre novembre 2021 et février 2022, montre que la situation de la sécurité collective en Europe n'est plus assurée. Une situation en réalité ancienne, peu reconnue par nos responsables politiques face aux opinions publiques. En annexant la Crimée en 2014, Vladimir Poutine a ouvert la boîte de Pandore en bafouant le Mémorandum de Budapest. Cette année-là, Ban Ki-moon, alors secrétaire général des Nations Unies, avait lancé une première alerte : « Les implications sont profondes tant pour la sécurité que pour l'intégrité du régime de non-prolifération nucléaire ». Récemment, l'ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères polonais, Radoslaw Sikorski a déclaré que la Russie avait violé le mémorandum de Budapest et que, par conséquent, l'Occident pouvait « offrir » des ogives nucléaires à l'Ukraine afin « qu'elle puisse défendre son indépendance ». Quand Poutine souhaite imposer une « démilitarisation » de l'Ukraine, il a en tête le maintien de son statut d'État non nucléaire militaire. Une question s'impose : le président russe a-t-il décidé de mener une guerre préventive, comme les Américains en Irak ou les Occidentaux en Libye ?

Un danger plus important que pendant la guerre froide

Une chose est sûre : ses déclarations publiques au sujet de l'Ukraine manquent singulièrement de clarté. C'est bien parce que la diplomatie française, et l'Elysée en particulier, s'est concentrée en priorité sur les accords de Minsk  (et leur non-application) dans les semaines qui ont précédé le 24 février fatidique que la France n'a pas réussi à éviter la guerre. Si la France était garante de ces accords, elle l'était pourtant tout autant du Mémorandum de Budapest. On pouvait se demander en début d'année si notre pays avait réellement les moyens de maintenir la paix, mais on voit bien que nos dirigeants n'avaient pas forcément les bons arguments (ni les bonnes analyses) pour convaincre Poutine de ne pas engager une invasion massive de l'Ukraine.

De fait, par plusieurs aspects, la situation pour l'Europe est même plus dangereuse aujourd'hui que du temps de la guerre froide historique. Ces dernières années, on a bien assisté à une fragilisation des mécanismes internationaux de non-prolifération et de l'efficacité de la dissuasion entre puissances nucléaires. Sous Donald Trump, les États-Unis sont ainsi sortis de trois traités dans ce domaine. À bas bruit, tant les Russes que les Américains ont relancé un réarmement nucléaire notamment en construisant des ogives de « faible puissance », dites « tactiques », que certains experts ou généraux, aux États-Unis comme en Russie, souhaitent désormais utiliser sur les champs de bataille, une doctrine ouvrant pourtant la voie à une éventuelle escalade. En février 2020, lors d'un discours à l'École de guerre, Emmanuel Macron s'était fermement opposé à une telle évolution.

Dès 1993, le spécialiste américain de stratégie, John Mearsheimer, chef de file de l'école réaliste dans les relations internationales, avait averti qu'un conflit entre l'Ukraine et la Russie était possible. Dans la revue Foreign Affairs, il avait publié un article retentissant dans lequel il estimait que des « armes nucléaires ukrainiennes sont la seule dissuasion fiable contre une agression russe ». Un an plus tard, le Mémorandum de Budapest était signé, et le désarmement ukrainien était enclenché.

Personne ne veut faire des compromis

Aujourd'hui, John Mearsheimer estime que les risques d'une « escalade catastrophique » de la guerre en Ukraine sont très sous-estimés, comme il l'écrit dans son dernier article publié fin août dans Foreign Affairs. D'autant plus que, selon lui, les gouvernements russe, ukrainien et américain ont des objectifs contradictoires, mais de plus en plus maximalistes : entre une Russie désespérée, la volonté de revanche ukrainienne, un Joe Biden pressé par son opinion publique à quelques mois des midterms, et un éventuel accident à la centrale de Zaporijia... Le professeur à l'université de Chicago imagine alors dans son article différents scénarios qui pourraient conduire à « une guerre majeure en Europe, et peut-être même une annihilation nucléaire ». Nous n'avons plus qu'à espérer que cette nouvelle prophétie ne se réalise pas. En attendant, aucun camp n'est aujourd'hui prêt à faire des compromis.

Marc Endeweld

Marc Endeweld

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Commentaires 36
à écrit le 30/09/2022 à 15:56
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Bonjour, In fine, on serait partis en Russie pour 1 million de soldats armés de simples fusils pour aller de faire tuer. Et si ces Russes décidaient de se la jouer Potemkine à l'envers et deboulonnaient Poutine? Ça a bien failli arriver chez nous ...

à écrit le 25/09/2022 à 14:13
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des reservistes pas formes, avec du materiel qui n'est plus au top, et une logistique toute sovietique!!! ca va etre une boucherie pour les volontaires enroles de force ( au passage, ca va accelerer le depart des gens formes qui peuvent aller voir ai...

à écrit le 25/09/2022 à 12:27
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Soyons objectif. Quand on lit les atlantistes, macronistes, béni-oui-oui, occidentaux etc.. on n'en souhaite qu'une chose rationnelle: que les russes pétrifient tout ce cloaque. Je leurs apporte tout mon soutien.

à écrit le 25/09/2022 à 11:48
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Si l'occident provoque la Russie et la Chine, c'est bien parce que leurs armes ne lui fait pas peur. Cela fait des décennies que les USA travaillent sur les boucliers anti-missile, et je pense qu'ils ont maintenant tout ce qui leur faut pour résister...

le 26/09/2022 à 10:28
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"Si Poutine pense qu'il nous fait peur, " le parrain d'un système mafieux ne connait que la menace que souvent il exécute (de nombreux oligarques critiques de l'opération spéciale sont morts de façons bizarres, mais ça fait partie de la menace, que ç...

à écrit le 25/09/2022 à 11:38
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La Russie est un pays très vaste (une dizaine de fuseaux horaires) qui fait un complexe d'infériorité, ça les ronge. Ils se pensent grande puissance mais c'est erroné, d'où les réflexes de pays 'faibles' de se surarmer pour être "grand" (= fort). Ave...

à écrit le 25/09/2022 à 9:28
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Tous ceux qui personnifient cette question, et qui pensent que le remplacement de Poutine permettrait d’améliorer la situation se trompent. Tous ceux qui ne voient pas les écarts considérables de niveaux de vie entre l’Ukraine, 3 800$ de Pib/hab, et ...

à écrit le 24/09/2022 à 20:43
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Bonjour, Depuis que la Russie est rentrée en guerre en Ukraine, ils y a un risque majeur de guerres en centre Europe... Maintenant cela a bien servis les intérêts américains, renforcement de l'OTAN, achats d'arme américains par tous les vassaux des...

le 25/09/2022 à 9:39
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ce n'est pas aux europeen de faire la guerre que nos dirigeants se foute sur la gueule c'est leur vision pas la notre cette guerre est voulu par les usa pour detruire l'europe ce n'est pas le probleme de l'europe

à écrit le 24/09/2022 à 18:21
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La ligne rouge avait été définie par la Russie : pas d'Otan en Ukraine. Les USA ont tenté un coup de poker, les européens ont suivi, et Poutine à fait ce qu'il avait annoncé. C'est dramatiquement simple et bête...

le 25/09/2022 à 1:28
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On dit dans l'oreillette que l'Ukraine serait un pays souverain, voire même qu'il y a un fameux droit il me semble "le droit des peuples à disposer d'eux-même". L'Ukraine n'est pas Hong Kong et ils ont bien le droit de ne pas vouloir vivre dans l'apa...

le 25/09/2022 à 22:04
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@kyo : vous avez parfaitement raison, l'Ukraine est un pays souverain...qui n'a simplement pas les moyens de s'arracher à l'influence de son encombrant voisin. Dans la vie, il faut bien avoir la politique de ses moyens : le droit sans la force n'est...

à écrit le 24/09/2022 à 17:43
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Poutine mobilise, faute de volontaires. Difficile de l'emporter en envoyant des personnes démotivées, ou pire des manifestants opposés à la guerre. J'invite Poutine à chevaucher son poney et de charger sable au clair à l'avant de sa grande armée en d...

à écrit le 24/09/2022 à 12:21
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Reprocher au président russe de vouloir utiliser toutes les armes en sa possession pour défendre son pays et son peuple est un mauvais procès... La force de dissuasion française n'a-t-elle pas la même fonction ?

le 24/09/2022 à 13:40
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"utiliser toutes les armes en sa possession pour défendre son pays": merci de préciser à quel moment la Russie aurait été attaqué par l'OTAN ou par l'Ukraine et sur quelle partie de son territoire.

le 24/09/2022 à 15:15
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La doctrine d'utilisation française est claire. Celle de la Russie l'est dans les textes, mais elle est contredite chaque jour par l'information. Genre un député de la Douma qui, en direct TV, menace de frapper Berlin et ou le Royaume-Uni, avec l'ani...

le 24/09/2022 à 16:43
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La Russie est attaquée par qui ? Enfin, la Russie des cartes de géographie, pas celle fantasmée par Vladimirovitch, nostalgique de l'URSS, avec ses satellites. L'influence sur de nombreux pays c'est important, dans la vie, ça donne de l'importance. I...

le 24/09/2022 à 19:16
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@georges si vous avez des armes sur le territoire allemand qui sont destinés à vous tuer réagissez vite avant qu'ils ne tirent !!!!! cela s'est passé en 1940 et nous avons préféré laisser faire : ce fût une hecatombe !!!

le 25/09/2022 à 8:48
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@Georges "merci de préciser à quel moment la Russie aurait été attaqué par l'OTAN" Pas attaquer mais encercler par l'Otan depuis la chute du mur de Berlin.Il y a actuellement 29 bases de missiles de l'Otan autour de la Russie .Gorbatchev voulai...

à écrit le 24/09/2022 à 11:33
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Je reprendrais Lula: pour faire la guerre, il faut être deux. À moins qu'il eut dit d'eux..

le 24/09/2022 à 12:51
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pas de guerre en europe pour les interets woke et us que les americains se debrouille seul c'est leur ideologie pour ce qui est de nos dirigeant il ne s'engage que personnellement

le 24/09/2022 à 13:42
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Suivant la même logique, si vous essayez d'empêcher des squatters de s'installer demain chez vous, vous serez aussi fautif qu'eux des violences qui surviendraient.

le 24/09/2022 à 13:43
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@helios et calamard C'est la Russie de Poutine qui a agressé l'Ukraine sous prétexte que ce pays est dirigé par des "Nazis "! Et pour faire bonne mesure Poutine brandit en permanence le feu nucléaire à l'endroit de l'occident. Poutine est un voy...

à écrit le 24/09/2022 à 11:09
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Fallait pas jouer avec le dictateur russe en le poussant dans ses retranchements avec le réarmement américain en Ukraine effectué depuis 10 ans , dans le seul but de détruire l'UE.

le 24/09/2022 à 13:45
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En général les poutinolatres invoquent une entrée imminente de l'Ukraine dans l'OTAN, vous vous contentez de dénier à l'Ukraine le droit de s'armer pour se défendre d'un voisin qui a déjà envahi une partie de son territoire depuis 2014. Ce n'est pas ...

le 24/09/2022 à 19:18
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@georges, il ne s'agissait pas d'une entrée dans l'OTAN, mais bien pire, de bases de l'OTAN en Ukraine : quel pays peut accepter cela ???

à écrit le 24/09/2022 à 10:44
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Putin mobilise. On ne peut plus faire ça en Europe : l'Ouest a déjà perdu la 3ième Guerre Mondiale. Guerre qu'il aura bien contribué à déclencher, avec ses leçons de morale à la noix.

le 24/09/2022 à 16:38
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Mobiliser pour défendre la Russie assiégée, sans doute, pareil en France, mais pour envoyer les gens sur des territoires que vous convoitez et voulez acquérir, c'est pas pareil. L'ramée est là pour ça, avec toute sa puissance et savoir faire, entrain...

à écrit le 24/09/2022 à 9:58
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On se demande bien comment les médias, embarqués dans une doxa sans trop réfléchir, vont couvrir, ou pas, les résultats d’un referendum qui in fine instruira le monde sur la différence entre intangibilité des frontières, et volonté des populations (b...

le 24/09/2022 à 13:47
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Ils vont se contenter de constater qu'un référendum organisé à la va-vite par un pouvoir d'occupation n'offre aucune garantie et n'a donc aucune valeur. C'est déjà bien suffisant pour clore le débat, du moins pour les personnes rationnelles.

le 24/09/2022 à 17:59
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Les hostilités en Ukraine ont commencé en 2014 quand les auteurs du coup d'Etat de Kiev ont commencé a s'en prendre aux populations du Donbass.. Pendant huit années ces populations ont subi le martyre dans l'indifférence de nos politiciens et de nos ...

le 24/09/2022 à 17:59
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Les hostilités en Ukraine ont commencé en 2014 quand les auteurs du coup d'Etat de Kiev ont commencé a s'en prendre aux populations du Donbass.. Pendant huit années ces populations ont subi le martyre dans l'indifférence de nos politiciens et de nos ...

à écrit le 24/09/2022 à 9:11
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Pour qu'il y ait conflit... c'est qu'un tort est partagé que personne ne veut reconnaitre ! L'UE croit que l'autre a tort ! ;-)

le 24/09/2022 à 13:49
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Suivant votre logique, si demain des individus patibulaires envahissent votre domicile et qu'il y a un conflit, vous considérerez donc que les tords sont partagés.

le 24/09/2022 à 15:55
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Pourquoi ? L'UE a envahie votre domicile ? ;-) "Poutine" a envahie l'UE ?

à écrit le 24/09/2022 à 8:53
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Coquille " la France n'avait pas mâcher ses mots face" mâché

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