N’oublions pas l’Afrique

TRIBUNE. Face au tsunami sanitaire à venir en Afrique provoqué par le Covid-19, le président du Comité Afrique de Medef International Momar Nguer appelle les entreprises françaises à prendre part au combat pour aider les populations africaines. "Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas être à ce rendez-vous", martèle-t-il. Par Momar Nguer, président du Comité Afrique de Medef International.
Les pays africains sont en guerre (...). Dans ces moments difficiles notre place est plus que jamais à leurs côtés, affirme le président du Comité Afrique de Medef International Momar Nguer.
"Les pays africains sont en guerre (...). Dans ces moments difficiles notre place est plus que jamais à leurs côtés", affirme le président du Comité Afrique de Medef International Momar Nguer. (Crédits : MEDEF)

La pandémie du Covid 19 va dans les toutes prochaines semaines toucher l'Afrique. Les conséquences, de l'avis de beaucoup d'experts, seront terribles pour le continent. On sait la faiblesse des systèmes de santé publique malgré les immenses efforts des Etats au cours des dernières années. Ces efforts se sont traduits presque partout par une baisse de la mortalité infantile, un recul des maladies comme le paludisme et en conséquence une augmentation de l'espérance de vie. Sous forte contrainte budgétaire les gouvernements ont continué à donner la priorité à la santé et à l'éducation.

Fidèles à cette politique, face au tsunami sanitaire à venir, ils ont, partout, pris des mesures à la hauteur des enjeux du temps présent et extrêmement courageuses : demandes pressantes à la population de rester chez elle, malgré ce qu'il en coûte à l'économie quand on sait que probablement plus d'une personne sur deux en milieu urbain ne sait pas quand elle quitte son domicile le matin, de quoi sa journée sera faite et si ses gains du jour lui permettront de nourrir sa famille. Couvre-feu avec déploiement massif des forces de police, de gendarmerie voire de l'armée alors même que l'ordre public doit continuer plus que jamais à être assuré et que dans les zones où le terrorisme sévit, l'ennemi n'observe pas de trêve. Les gouvernements ont fait leur devoir.

Les entreprises françaises doivent prendre part au combat

Il nous appartient d'accompagner partout sur le continent cet effort. Et cela pour plusieurs raisons :

1) Pour l'heure les solidarités entre Etats jouent très peu. Face à l'urgence chacun est occupé d'abord à éteindre le feu chez lui.

2) Nos entreprises sont pour beaucoup d'entre elles installées sur le continent depuis très longtemps. Elles font partout partie de l'environnement des affaires, de la vie de tous les jours. Elles ne peuvent être indifférentes à ce qui aujourd'hui est le souci majeur des pays.

3) Partout dans le monde, les populations scrutent les annonces des entreprises, leur manière de prendre part au combat contre le Covid 19. Ici des dons, ailleurs des chaines de production qui pivotent pour fournir des équipements qui manquent. Demain lorsque cette guerre sera terminée comme après chaque guerre viendra le temps où il sera demandé à chacun de dire à quel poste de combat il était. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas être à ce rendez-vous.

4)  Nos concurrents traditionnels en Afrique, peut- être par ce que la crise devient moins aiguë chez eux ont commencé dans un ballet parfaitement orchestré entre partie publique et partie privée à montrer leur solidarité. Il est des images qui resteront de matériels débarqués sur des aéroports déserts à l'heure des journaux télévisés.

C'est pour ces raisons que j'appelle aujourd'hui toutes les entreprises françaises présentes sur le continent à se rapprocher des gouvernements et fédérer avec l'appui des patronats locaux les différentes initiatives du secteur privé. Cette aide, je la voudrais à la mesure de ce que le continent représente pour nos entreprises. Rapide et généreuse. Les pays africains sont en guerre, pour reprendre le mot du président Macron. Dans ces moments difficiles notre place est plus que jamais à leurs côtés.

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Commentaires 10
à écrit le 05/04/2020 à 9:51
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Quand on compte sur l'immigration africaine pour casser les salaires français, forcément une possible baisse de cette immigration n'est pas satisfaisante pour le Medef. Si le Medef est si attristé par le sort de l'Afrique, qu'il commence par offrir d...

à écrit le 05/04/2020 à 8:43
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SI SI ! ...... oublions -la sinon ça va avoir des relents de colonialisme !!!

à écrit le 05/04/2020 à 0:36
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Encore une entourloupe en 3 dimensions et les victimes éternelles : les populations mondiales ... Diviser pour régner et remplir les poches au détriment de « toutes » les populations mondiales .. Hey les médias , vous en faites trop , vous abusez de...

à écrit le 04/04/2020 à 18:16
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Oublions l’Afrique!

à écrit le 04/04/2020 à 14:25
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Non, je n'ouble pas les dirigents et les dictateurs et leurs proches milliadaires africaines. Encore un sujet qui veut voler l'argent des travailleurs sous le camouflage de solidarite.

à écrit le 04/04/2020 à 13:38
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Arrêtez votre hypocrisie ! Qui se soucie de l'Afrique ? C'est en 1960, lorsque nous étions forts, que nous aurions dû accompagner les états africains dans leur développement pas maintenant que nous sommes presque à leur niveau. Laissons maintenant fa...

le 05/04/2020 à 8:50
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Pourquoi les accompagner ? ...ce sont de grands garçons qui viennent exporter leurs savoir- faires - en foot par exemple , ou divers domaines de la vie sociale : gardiennage-sécurité-nettoyage etc ....et enrichir la mixité deja bien fournie ...

à écrit le 04/04/2020 à 12:11
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Je n'ai pas compris l'article, il faut demander à la françafrique de sauver l'afrique? Le medef diminue nos droit de manière constante en France depuis 50 ans et il faudrais penser que le MEDEF Afrique va sauver l'afrique? Commencez par demander aux ...

à écrit le 04/04/2020 à 11:40
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Les pays d'Afrique se révèleront probablement les pays les mieux adaptés et résistants à la pandémie grâce à l'extension de la consommation de chloroquine pour combattre le paludisme. Point n'est besoin pour eux de créer une crise par des mesures de ...

à écrit le 04/04/2020 à 10:34
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Je crois qu'il est difficile aujourd'hui d'oublier l’Afrique quand on est européen, vu la quantité sans cesse croissante de la population d'origine africaine dans notre pays.

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