Les bailleurs sociaux continuent d’investir pour répondre aux nouveaux besoins des locataires

Le 18 octobre dernier, l’assemblée générale de l’Union Social de l’Habitat de Bourgogne-Franche-Comté élisait sa nouvelle gouvernance. L’occasion de revenir sur les défis qui attendent les bailleurs sociaux et de rénover l’image des logements sociaux.
(Crédits : USH BFC)

« Le coronavirus, avec le développement du télétravail, a mis au jour les besoins de fibrer nos immeubles. Il va falloir permettre à nos locataires de pouvoir se connecter et travailler chez eux, ou encore aux élèves de pouvoir suivre les cours à domicile », affirme Marie-Hélène Ivol, présidente de l'USH BFC et présidente de l'USH Franche-Comté. La crise sanitaire a mis en lumière des besoins prioritaires chez de nombreux locataires vis-à-vis du télétravail, des espaces extérieurs et du maintien des seniors à domicile. « Parvenir à relever ces défis implique d'envisager la construction de logements plus petits et urbains, de poursuivre les réhabilitations énergétiques, mais aussi de démolir une partie du parc de logements inadaptés ou ne rencontrant plus la demande », souligne Marie-Hélène Ivol.

Le logement social représente 20% de l'activité du bâtiment en Bourgogne-Franche-Comté. Un poids économique important auprès des entreprises locales que la présidente a souhaité rassurer en cette période compliquée : « Nous continuerons à investir, à construire, à rénover. Les entreprises du BTP peuvent compter sur nous pour 2021. Certes, il y a eu un ralentissement mais pas de baisse. Le confinement a créé un décalage mais nous investissons fortement dans les constructions neuves. » Côté locataires, le taux d'accès aux logements sociaux est très élevé́ en Bourgogne-Franche- Comté, où près d'une demande sur deux est pourvue (taux de succès de 47,0 %). C'est le plus fort taux de succès en France. « Nous logeons 15% de la population du territoire ! », ajoute François-Xavier Dugourd, vice-président de l'USH BFC et président de l'USH Bourgogne. Les deux USH régionaux ont engagé une coopération. « D'ici 2022, notre objectif est de fusionner pour peser davantage dans le paysage économique, social politique et pour parler d'une seule voix », poursuit-il.

Les regroupements des organismes

La loi ELAN a accéléré la tendance ancienne à la diminution du nombre d'organismes HLM en exigeant une gestion d'au moins 12.000 logements pour les bailleurs, et un minimum de chiffres d'affaires pour les coopératives HLM. Au-delà de cette obligation légale, c'est aussi la volonté de l'Union régionale de mieux travailler avec les organismes, de mutualiser les moyens et les achats pour être encore plus efficaces. En Bourgogne-Franche-Comté ce mouvement se traduit déjà par la création de deux sociétés anonymes de coordination (SAC) : IDELIANS et AMPLITUDES ; la restructuration des ESH du groupe Action Logement (HABELLIS et NEOLIA) ; L'absorption par la SAIEMB de Grand Besançon Habitat. « Le contexte financier pour les organismes de logements sociaux est très compliqué. Cette année, l'Etat nous ponctionne sept millions d'euros sur notre chiffre d'affaires et donc, à termes sur nos fonds propres. Cette somme est liée à trois mesures : la Réduction des Loyers Solidaires (RLS), la TVA passée de 5,5 à 10 sur nos travaux et l'augmentation des cotisations de la Caisse de Garantie du Logement Locatif Social (CGLLS) », explique François-Xavier Dugourd.

L'office public avait déjà anticipé ces mesures et trouvé un intérêt de travailler avec d'autres organismes. « Nous allons réduire notre programme de logements neufs en passant de 200 par an à 120 par an. Notre priorité sera sur la rénovation et la réhabilitation car nous avons une partie de notre parc de logements datant des années 70. L'objectif est de remettre ses habitations aux normes thermiques, énergétiques, et de créer davantage d'accessibilité », précise François-Xavier Dugourd.

Des projets innovants

La crise sanitaire ne fait qu'accélérer certaines tendances déjà présentes au sein des entreprises. Pour Orvitis, office public basé à Dijon, l'autonomie et le maintien des seniors à domicile a mené à la création d'un nouveau concept de résidences, nommées Sérénitis. Entre 2017 et 2020, sept résidences de ce type ont été ouvertes. 120 logements à ce jour et plusieurs en projets. « Au sein de la résidence, ou à proximité immédiate, des espaces collectifs, dédiés aux résidants, sont aménagés et équipés : salle de convivialité, espaces verts, aires de jeux urbains... La présence d'un gestionnaire sur place permet de faire le lien avec les résidents. C'est une innovation qui répond aux problématiques de la société en apportant une solution au vieillissement de la population », explique François-Xavier Dugourd. Pour celui qui est aussi président d'Orvitis, les innovations des bâtiments, autour du numérique et du lien social, doivent être au cœur de la stratégie du logement social.

Les Résidences Sérénitis

En Franche-Comté, Territoire d'Habitat, se lance dans la production d'hydrogène, stockage et utilisation pour les besoins énergétiques d'un bâtiment démonstrateur de logements sociaux à Belfort. Le bailleur s'est engagé en 2018, dans une réhabilitation visant l'étiquette de consommation « A » en s'appuyant sur une innovation technique de pompes à chaleur hybrides solaires développées par un industriel local. Territoire d'Habitat souhaite aujourd'hui franchir un nouveau cap et expérimenter un bâtiment autonome en énergie pour ses besoins de chauffage et d'eau chaude sanitaire, et non émetteur de CO2. Cette avancée permettrait de préconfigurer les bâtiments à horizon 2040/2050. « C'est une première au niveau national ! », souligne Marie-Hélène Ivol.

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FOCUS - Le poids des bailleurs sociaux en BFC

En Bourgogne-Franche-Comté, l'Union Sociale pour l'Habitat est un acteur de premier plan dans l'économie régionale et représente :

-       30 organismes, dont 22 bailleurs qui gèrent un parc de logements HLM ;

-       187.000 logements et 350.000 personnes logées, soit près de 15% de la population régionale ;

-       1.000 logements démolis annuellement ;

-       2.000 à 3.000 logements rénovés énergétiquement annuellement - soit 100 à 150 millions d'euros de travaux ;

-       1.800 constructions neuves - soit 250 millions d'euros de travaux ;

-       500 logements en accession sociale - 65 millions d'euros.

-       Au moins 5.000 emplois générés dans la filière du BTP par an et plus de 3.500 collaborateurs dans les organismes HLM.

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Commentaire 1
à écrit le 28/10/2020 à 8:21
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on n'en parle des bailleur sociaux ça fait cinq ans que je fait une mutation pour raison médicale rien depuis mars 2020 je paye une femme de menage tout les mois on et en octobre je n'est jamais vue la femme de ménage j'ai fait plusieurs réclamations...

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