Bretagne : on tente la micro-aventure durable ?

SÉRIE d'ÉTÉ. Se reconnecter aux éléments, changer d’air, découvrir le patrimoine à vélo ou la gastronomie locale : l’été 2020 favorise le tourisme responsable. En parallèle, la Région Bretagne met aussi l’accent sur l’itinérance douce.
Pour les professionnels, le tourisme d'itinérance connaît en effet une forte expansion et présente des perspectives intéressantes.
Pour les professionnels, le tourisme d'itinérance connaît en effet une forte expansion et présente des perspectives intéressantes. (Crédits : Simon Bourcier)

A pied, à vélo, sur l'eau : avec ses paysages multiples et aux couleurs changeantes, ses lieux de randonnées insolites, ses loisirs nautiques et ses plages pour le farniente, la Bretagne n'est pas, dans l'esprit, si éloignée de la Corse. Crise sanitaire et résilience obligent, elle joue encore plus la carte de la nature et du patrimoine. « En Bretagne, l'aventure est à deux pas », nous promet le Comité régional de tourisme, engagé depuis plusieurs années dans le tourisme responsable.

L'organisme institutionnel nous vante des histoires à partager avec les habitants, des expériences uniques et intenses à découvrir. Entre une randonnée à l'aube dans les Monts d'Arrée, une randonnée contée nocturne en Côtes d'Armor ou une boucle à vélo de 85 km en quatre jours en Centre Bretagne, l'insolite se cache au bout du champ, en lisière de forêt ou dans une petite cité de caractère. Le tourisme à vélo fait d'ailleurs partie des leviers de développement des territoires mis en avant par la Région. « La Bretagne encourage les activités touristiques itinérantes », relève le Conseil régional alors que l'itinérance douce terrestre est l'une des thématiques stratégiques du futur Schéma régional de développement touristique qui sera proposé au vote en octobre prochain.

Pour les professionnels, le tourisme d'itinérance connaît en effet une forte expansion et présente des perspectives intéressantes. En 2018, les retombées économiques pour les itinéraires se sont élevées à 74,4 millions d'euros.

tourisme durable Bretagne

Le GR 34 très fréquenté ; Brocéliande passe une vitesse

Parmi les usagers des 2.000 km de véloroutes, de voies vertes et chemins de randonnée, le nombre de touristes a grimpé de 99 % entre 2013 et 2018 pour représenter 23 % du total. Les excursionnistes restent à 77 % les principaux utilisateurs de ces chemins mais leur hausse s'est limitée à 11 % sur cinq ans. Selon une étude régionale dévoilée en janvier dernier, les touristes comptent aujourd'hui pour 60 % des utilisateurs du fameux sentier douanier GR 34 qui borde le littoral breton et qui devrait faire l'objet dans les années qui viennent de multiples aménagements. En 2018, la fréquentation itinérante annuelle en Bretagne a augmenté de 66 % (73 000 usagers) pour une dépense moyenne de 66 euros par jour et par personne.

À Josselin, la destination Brocéliande a été l'une des premières à s'investir dans ce chantier. Située le long du canal de Nantes à Brest, la Petite Cité de caractère est aussi traversée par le parcours de Vélodyssée, itinéraire européen parmi les plus fréquentés de France. Destinés à structurer une offre de service adaptée le long de ses itinéraires, des projets sont prévus pour améliorer l'accueil et l'expérience des touristes à vélo. « Nous envisageons d'implanter des bornes de recharges VAE, de réhabiliter des panneaux Relais Information Services afin d'informer mieux les visiteurs sur les possibilités offertes le long de la Vélodyssée. Nous souhaitons aussi développer une signalétique numérique (via appli et bluetooth) à certains endroits stratégiques pour inciter les itinérants à profiter des attraits touristiques locaux (producteurs, services...) et d'implanter des consignes à bagages afin de leurs permettre de visiter la ville et le château sans être encombrés », précise Thibault Lassus, chargé de mission itinérance et sport nature à Brocéliande Communauté. Ces aménagements, dont les budgets seront prochainement votés en conseil communautaire, devraient être réalisés début 2021 pour être opérationnels à l'été prochain.

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Hébergements éco-responsables et patrimoine

Après l'effort, le réconfort : pour valoriser et recenser les professionnels qui ont fait le choix de s'engager dans le tourisme durable, la Région Bretagne a ouvert en 2011 un site grand public dédié baptisé "voyagez-responsable". Elle les accompagne aussi dans cette dynamique pour que l'offre d'hébergements évolue et s'étoffe. Aux côtés des hôtels, campings et locations classiques, de nouvelles expériences émergent. Au Domaine des Ormes (35) mais aussi en baie de Quiberon dans l'éco-village Dihan Evasion, les touristes peuvent ainsi se reconnecter à la nature et aux grands espaces dans des bivouacs, des cabanes dans les arbres, des chalets ou des tentes bulles.

Situé à Ploemel, Dihan Evasion propose aux touristes un environnement complet : 23 hébergements en matériaux recyclés, dont un LovNid pour les amoureux, mais aussi des séjours thématiques, bien-être (spa, yoga du son, chant-sophrologie, massages shantala en famille, rando et détox...), de reconnexion à la nature (stages de permaculture, auto construction...), d'art (écriture, musique, poterie...), ou de découverte de la Bretagne. Le tout en mode locavore : le site dispose de son propre potager cultivé en permaculture. Labellisé Green Morbihan, Dihan Evasion, dirigé par Myriam Le Masle entend faire découvrir la région autrement, avec l'ambition de « réconcilier voyage, écologie, culture et Bretagne ».

Le concept du « slow tourisme » qui insiste sur le patrimoine de la Bretagne, « les femmes et les hommes qui y vivent », est mis en avant par la nouvelle campagne de communication du Comité régional du tourisme. « La crise a conforté le positionnement du tourisme durable », reconnaît Anne Gallo, vice-présidente de la Région Bretagne en charge du tourisme, du patrimoine et des voies navigables.

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Galette et patrimoine immatériel de l'humanité

Ce patrimoine breton s'exprime autant au cœur des Petites Cités de caractère, de Bécherel à Rochefort-en-Terre en passant par Malestroit et Combourg que via la gastronomie populaire. Cet été, l'exposition « Et vous ? Êtes-vous plutôt crêpe ou galette ? » se régale en réconciliant les deux. Fruit d'une collaboration de cinq musées (Landévennec, Quimper, Léhon, Commana, Pont L'abbé), elle met en valeur les collections et objets des différents sites et explique la différence entre la crêpe de froment et la galette de sarrasin. Ecouches, galettoires et porte-galette sont ainsi exposés à l'abbaye Saint-Magloire de Dinan.

Dans la cité des Gavottes, ce projet a notamment bénéficié du mécénat de l'entreprise de biscuits Loc Maria, fabricant des fameuses crêpes dentelle. « Grâce à ces expositions, nous allons militer pour une inscription de la crêpe et de la galette au patrimoine immatériel de l'humanité de l'Unesco », se réjouit Joëlle Le Guiffant, adjointe à la Culture de la ville de Dinan.

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Commentaires 2
à écrit le 17/08/2020 à 9:01
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Vous me faites rire avec votre "durable". ça me fait penser à chaque fois à la quadrature du cercle ou au mouvement perpétuel. Ça n'existe pas, ça ne peux exister, et ça n'existera jamais. vous croyez à l'immortalité ? alors vous êtes durable

à écrit le 14/08/2020 à 13:49
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La Bretagne est aussi belle que la Corse et en plus on est sur l'océan bercé par un air de bien meilleur qualité que la méditerranée ultra-polluée, du moins encore bien plus polluée et le fait qu'il est vrai on puisse s'y baigner rien que le temps de...

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