Rennes : Agriloops va ouvrir la première ferme aquaponique en eau salée d'Europe

La startup souhaite produire des crevettes ultrafraîches non congelées et élevées dans une démarche durable. Agriloops a levé 1,4 million d'euros pour accélérer son projet et valider sa technologie. Le passage à la phase industrielle est prévu pour 2020.
Jérémie Cognard (à g.) et Romain Vandame comptent ouvrir leur unité de production près de l'Agrocampus Ouest.
Jérémie Cognard (à g.) et Romain Vandame comptent ouvrir leur unité de production près de l'Agrocampus Ouest. (Crédits : DR)

Des gambas françaises et ultra-fraîches, des tomates cerises plus sucrées et avec plus de vitamine C : à l'heure de l'agriculture urbaine, l'aquaponie fait des émules. C'est sur ce système durable, qui allie aquaculture et culture maraîchère en utilisant un seul intrant biologique et en recyclant les déchets animaux pour fertiliser les légumes, que parient les cofondateurs d'Agriloops.

La startup rennaise cherche à innover en développant, en eau salée et non plus en eau douce, une production de crevettes haut de gamme. La jeune pousse qui compte 7 personnes a levé fin 2018 1,4 million d'euros pour accélérer son projet de ferme pilote et valider sa technologie en situation réelle. Associé au recrutement de nouveaux collaborateurs, le passage à la phase industrielle est prévu pour courant 2020.

« Nous avons largement dépassé l'objectif des 500.000 euros défini lors de notre campagne de crowdfunding sur la plateforme Sowefund, ce qui nous permet de voir plus loin et dans la sérénité », souligne l'ingénieur agronome Jérémie Cognard, coassocié dans ce projet à Romain Vandame.

« Outre des investisseurs privés et des business angels tels que Gérard Higuinen, ex-président du groupe Pomona, notre projet a intéressé les fonds OGHI et BNP Paribas Développement. Des subventions et des prêts ont achevé de porter ce premier tour à 1,4 million d'euros. »

La future ferme aquaponique sera construite à proximité des équipes rennaises de R & D, actuellement installées à l'Agrocampus Ouest depuis fin 2017. Le projet avait d'abord été hébergé au sein de l'incubateur technique d'AgroParisTech, où la preuve de concept en milieu salé a été validée en septembre 2017, puis incubé à Agoranov à Paris.

Vendre en circuit court

L'objectif d'Agriloops est de générer en 2021 un premier chiffre d'affaires, en dépassant vite le million d'euros, grâce à une production de plusieurs dizaines de tonnes de gambas et de plusieurs dizaines de tonnes de légumes (tomates cerises et mesclun de la mer).

Élevées en France, donc transportées sans aucune congélation, avec du goût et un objectif zéro antibiotiques, les crevettes fraîches d'Agriloops seront d'abord commercialisées en circuit court auprès des restaurateurs, poissonniers et épiceries fines. La montée en volume permettra ensuite d'approvisionner les grossistes. Alors que les Français consomment 120.000 tonnes de crevettes par an, voilà de quoi diversifier une offre issue à 80% d'Amérique centrale et d'Asie du Sud-Est.

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Commentaire 1
à écrit le 18/03/2019 à 8:52
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"des tomates cerises plus sucrées et avec plus de vitamine C " Plus sucrées que des tomates cerises ça doit être trop sucré du coup, par ailleurs si on pouvait éviter la propagande "vitamine C" sachant que nous en consommons régulièrement et que...

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