
Après les 35 milliards d'euros du plan de relance gouvernemental pour la transition écologique, place au plan de relance écologique 2020-2024 de 10 milliards d'euros du conseil régional d'Île-de-France. A l'issue de deux jours de "COP" (à l'inspiration de la COP21 et des Accords de Paris de 2015), la présidente de la Région, Valérie Pécresse, a promis qu'un euro sur deux du budget régional serait consacré à la reconstruction écologique.
Cet argent servira à financer 192 propositions réparties en cinq items : se déplacer autrement ; réconcilier l'homme, la ville et la nature ; produire sobrement ;mieux se nourrir et mieux consommer ; une région zen [zéro émission nette, Ndlr] et exemplaire. La présidente du groupe écologiste Ghislaine Senée a dénoncé du recyclage d'annonces d'une année à l'autre "jamais suivies d'effet". "Deux propositions sur trois sont nouvelles", assure Valérie Pécresse. "Le tiers restant, comme la fin du diesel en 2030, je ne vais pas changer d'avis."
Plus généralement, le conseiller régional EELV Frédéric Benhaim pointe un "éparpillement" dans la politique conduite par la présidente de région. "La critique, ce n'est pas d'avoir été inactive, mais de ne pas avoir été effective", dit-il. "Quelle est la stratégie ? Où va-t-on ?" s'interroge encore le chef d'entreprise.
"C'est tout le contraire. J'ai trois lignes directrices pour ma région: ZEN, ZAN [zéro artificialisation nette des sols, Ndlr] et circulaire [qui fait la part belle au réemploi et au recyclage, Ndlr]", réplique Valérie Pécresse.
Débat sur la rénovation
Attaquée sur le fait d'avoir "abandonné" la politique de rénovation thermique des logements, Valérie Pécresse assure qu'elle a lancé un plan de rénovation pour quintupler en Île-de-France le nombre de réhabilitations annuelles et atteindre l'objectif de zéro passoire énergétique d'ici à 2030. Vérification faite, il s'agit de sa 70e proposition où il est question de 50.000 rénovations dans les dix ans.
"Quand j'ai été élue en décembre 2015, nous étions la dernière région pour la pollution de l'air ou pour les énergies renouvelables. Il y avait moins de panneaux solaires que dans les Hauts-de-France ou en Normandie et il n'y avait même pas de plan déchet", finit par s'agacer Valérie Pécresse.
"Pendant dix-sept ans, les écologistes l'ont gérée avec les socialistes. Leur bilan est calamiteux. Ça fait cinq ans que je me retrousse les manches !", assène-t-elle.
Avant même les annonces de la présidente du conseil régional, l'expression même de COP faisait tiquer l'opposition. Dans le jargon diplomatique, cela désigne la conférence des parties, c'est-à-dire l'ensemble des Etats signataires de conventions internationales, à l'image de la COP21 de Paris en décembre 2015. Valérie Pécresse dit s'être inspirée de la Convention citoyenne pour le climat qu'elle avait reçue préalablement et dont elle a repris toutes les idées qui lui plaisaient pour les adapter, comme l'arrêt du projet de terminal 4 à Roissy.
Parallèlement, la présidente de région a présenté 480 projets éligibles au vote des Franciliens sur Internet dans le cadre du budget participatif 2020-2024 doté de 500 millions d'euros. "90% d'entre eux pourraient être retenus", assure Valérie Pécresse. L'intercommunalité Est-Ensemble, qui rassemble neuf communes de Seine-Saint-Denis, espère décrocher le gros lot.
Sur le site du conseil régional, elle porte la création d'une nouvelle déchetterie à Montreuil ainsi que l'installation 710 m² de panneaux photovoltaïques sur la toiture du conservatoire de Pantin. "On gagne du temps, comparé à celui nécessaire à un marché public", commente Valérie Pécresse.
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