Le saviez-vous ? Une poule pondeuse vit en moyenne jusqu'à six ans, mais rares sont celles qui atteignent cet âge avancé. L'immense majorité est envoyée à l'abattoir à 18 mois, dès lors que leur productivité fléchit. La startup rouennaise Poulehouse a été créée pour prendre le contre-pied de ce modèle, au nom du bien-être animal. Elle se flatte de proposer « le premier œuf qui ne tue pas la poule ».
Le concept est aussi simple que vertueux. En payant le juste prix (entre 4 et 6 euros la boîte de six œufs, selon qu'ils sont bio ou de plein air), le consommateur finance la fin de vie des poules. « C'est une forme de retraite par capitalisation », sourit Fabien Sauleman, le président de Poulehouse.
La société, qui possède sa propre ferme dans le Limousin, est associée à des producteurs qui s'engagent à élever les gallinacées en plein air et sans abattage en échange d'une rémunération bonifiée, jusqu'à 25 % au-dessus du prix du marché. Lancée en 2017, la marque connaît un succès retentissant. En deux ans, plus de 3 millions d'œufs ont été écoulés en France et en Belgique, notamment grâce à un partenariat avec Carrefour. De quoi se sentir pousser des ailes.
Une levée de 3,5 millions d'euros
Après une première levée d'un million d'euros, Poulehouse vient de finaliser un second tour de table de 3,5 millions auprès de Quadia et des fonds régionaux de la Caisse d'Épargne et de Normandie Participations. L'objectif ? « S'imposer comme la référence de l'œuf éthique » en développant son réseau de fermes et en partant à la conquête de marchés parallèles, restauration ou produits transformés.
Pour affermir ses promesses éthiques, Fabien Sauleman veut aussi généraliser chez ses partenaires la solution de « sexage in ovo » développée aux Pays-Bas par une startup allemande, Seleggt. Cette technique permet, grâce à un simple prélèvement dans l'œuf, de déterminer le sexe du futur poussin. « Elle évite, puisque l'on ne couve plus que les femelles, le broyage cruel des poussins mâles. » Un couvoir expérimental pourrait voir le jour en Normandie. De l'eugénisme pour la bonne cause, en somme.
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