Suez et Charier s’allient pour valoriser les déchets du BTP de la métropole nantaise

A Nantes, Suez et l'acteur des travaux publics Charier viennent d’investir 10 millions d’euros pour déployer une plateforme de recyclage et de valorisation des déchets du BTP sur la métropole nantaise. Une solution voulue pour faire face à l’insuffisance des capacités de traitements actuelles et limiter les transports de matériaux hors du département.
A Nantes, l'Ecopôle de Cheviré est voulu pour être en accord avec la feuille de route de l’économie circulaire de Nantes Métropole et les exigences règlementaires de la loi de transition énergétique.
A Nantes, l'Ecopôle de Cheviré est voulu pour être en accord avec la feuille de route de l’économie circulaire de Nantes Métropole et les exigences règlementaires de la loi de transition énergétique. (Crédits : Gael Arnaud)

Ce n'est, finalement, pas une mais deux plateformes de recyclage et de valorisation des déchets du BTP qui vont émerger sur le domaine du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire, au pied du pont de Cheviré, reliant le Nord et le Sud de l'agglomération nantaise. Un lieu idéalement situé pour capter près du quart des deux millions de tonnes de déchets produits chaque année par la métropole nantaise où se multiplient les chantiers en raison de la raréfaction du foncier et de l'émergence de 6000 logements neufs par an, pour ne citer qu'eux. La plateforme Nord, Atlantic Terres Solutions (ATS), détenue à 50/50 par la filiale de Suez, IWS Minerals et Charier se destine à recevoir des excédents de terrassement, du béton, des croutes d'enrobés... et des terres végétales polluées. La plateforme Sud, elle, 100% Suez, fonctionnant comme une déchetterie professionnelle traitera du bois, du carton, du béton, du papier... « L'objectif est d'apporter une solution globale aux sociétés de travaux publics et artisans du BTP ainsi qu'aux entreprises industrielles, aux PME... en étant au plus près des chantiers de construction pour limiter le nombre de camion sur les routes », indique Christophe Capelle, Directeur de territoire services aux entreprises SUEZ Recyclage & Valorisation France.

200.000 tonnes de terres « polluées » retraitées

Voulu pour être raccord avec la feuille de route de l'économie circulaire de Nantes Métropole et les exigences règlementaires de la loi de transition énergétique, le site, dont l'investissement porte sur 10 millions d'euros (dont 8 M€ pour Suez) a bénéficié du soutien de l'Ademe à hauteur de 750.000 €. Chacune des plateformes est aménagée sur des terrains de 4 hectares. Pour Charrier, acteur dans les travaux publics, engagé depuis une dizaine d'années dans le recyclage des déchets (résidus de terrassement, bétons, croûtes d'enrobés, amiante, terres polluées...), l'objectif vise à se rapprocher du marché nantais et de bénéficier du savoir-faire de Suez dans le traitement des terres polluées. « Il s'agit d'ajouter une corde à notre arc », explique Patrick Ruelland, directeur Pôle Métier Carrières & Recyclage des Matériaux, en charge de la plateforme Nord. « L'an dernier, nous avons mené une opération similaire dans l'Ouest de la Loire-Atlantique avec Ortec Environnement. Sur Nantes, il nous manquait ce savoir-faire. Il nous obligeait à faire parcourir des camions sur 150 à 200 kilomètres pour rejoindre des sociétés capables de traiter les terres polluées », indique-t-il. Dotée d'une capacité de de 320.000 tonnes, la plateforme Nord ambitionne de recycler 100.000 tonnes de déchets de déconstruction qui seront transformés en granulat de seconde génération (utilisé pour des remblais), et 20.000 tonnes d'amiante. Ils pourraient générer 800.000 € de chiffre d'affaires. A cela, s'ajoutera une activité de banque de matériaux à destination des professionnels et le traitement de 200.000 tonnes de « terres polluées », transformées par Suez IWS Minérals, grâce à un procédé de maturation pour produire de la terre végétale, que Charier peut réutiliser.

Plus qu'une déchetterie

La plateforme SUD, pilotée par Suez en propre, dont les travaux ont commencé en juillet, sera dotée, dans le courant de l'année 2021, d'une déchetterie professionnelle, d'une plateforme de tri et de conditionnement (bois, plastique, cartons, gravats...) et d'une solution de préparation des combustibles solides de récupération, conçue à partir du filtrage et du broyage de bois et de plastiques...,  dont le l'extraction finale sera utilisée pour alimenter de futures chaufferies innovantes. « Nous allons concevoir des outils pour accélérer le tri et optimiser le conditionnement des matériaux de manière à pouvoir réduire le nombre de véhicules envoyés vers des filières de valorisation  », explique Christophe Capelle. L'activité de la plateforme Sud devrait ainsi générer un chiffre d'affaires annuel de 10 millions d'euros. Ouvert à tous en direct, le site devrait être alimenté par 130 camions pour ses propres collectes par semaine et une trentaine expédiera les produits valorisables. Très rapidement, les deux plateformes pourraient acheminer les matériaux par transport fluvial sur La Loire. Une barge permettant d'éviter le recours à 160 camions sur les routes. A termes, les deux sites emploieront 80 personnes, contre cinquante actuellement.

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