Décathlon vise le trophée du "Great Place to work"

Deux équipes d'étudiants lyonnais sont montées sur le podium mardi 17 avril, au terme de la première édition d'un challenge national intitulé « Les coéquipiers ». Décathlon espère ainsi redorer sa marque auprès des étudiants et rattraper son retard dans le classement des entreprises où il fait bon vivre.
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C'est un sport d'un genre nouveau que pratique Décathlon : le « business game », jeu de simulation qui consiste à ouvrir les portes de l'entreprise aux étudiants en leur confiant une mission fictive à réaliser en conditions réelles. Mêlant clip vidéo, réseaux sociaux, parcours chronométré, et montage d'un projet sportif à vocation sociale, le jeu « Les coéquipiers » promet à la clé deux chèques de 15 000 ? et 7 000 ?, reversés aux associations soutenues par les étudiants. Et surtout une immersion inédite au c?ur de la machine Décathlon. Par la même occasion, ces futurs diplômés d'écoles de commerce découvrent la politique RH du groupe aux 6,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Un turn-over interne plus élevé que la moyenne


L'exercice commence à être bien connu des recruteurs français : Danone, L'Oréal, PPR, la Société Générale ou encore Carrefour ont désormais leur propre « business game ». Mais, pour le leader français de la distribution d'articles de sport, cette stratégie signe un revirement dans la manière de faire valoir sa marque employeur auprès des jeunes diplômés. Décathlon figure au Top 3 des enseignes préférées des Français selon un sondage BVA. Mais elle se traîne à la cinquantième place dans l'enquête Universum 2012 des « employeurs idéaux » que plébiscitent les étudiants. « Décathlon bénéficie d'une très bonne aura auprès du grand public, mais souffre d'une méconnaissance de ses métiers auprès des jeunes cadres », confirme Stéphane Saigre, directeur général de Décathlon France. Or l'enseigne aux 594 magasins dans le monde (249 en France) doit composer avec un rythme de recrutement soutenu. Sa mobilité interne est plus élevée que la moyenne. Un cadre reste environ deux ans sur un poste. Ce qui libère 500 à 800 postes par an au sein d'Oxylane, entité faitière sous laquelle sont regroupés les 350 métiers du groupe. « Nous appliquons le principe du « trop tôt pas près », développe Stéphane Saigre : peu importe que le jeune soit sans expérience. Nous le formons en interne et n'attendons pas qu'il maîtrise un métier pour le promouvoir ».

Lâcher prise sur la communication
Autre nouveauté pour Décathlon : exception faite sur ses produits, la marque est rétive à l'idée de communiquer sur elle-même. Cette fois, elle glisse un pied dans la communication interactive. Une petite révolution pour l'enseigne, adepte d'une politique de communication institutionnelle ultra-verrouillée : « Si nous voulons figurer d'ici trois ans dans le palmarès des 10 employeurs les plus attractifs, nous savons que cela passe désormais par les blogs et l'ouverture de la communication aux salariés », témoigne Marc Papillon, responsable RH pour la zone Sud-Ouest. Ces efforts seront-ils suffisants pour séduire les jeunes ? « Les relations entre le monde universitaire et Décathlon doivent davantage se mutualiser, commente Charles Gueye, professeur agrégé et responsable du secteur Industrie et Distribution des articles de sport à l'Université Lyon 1. Créer une véritable synergie en termes de professionnalisation entre l'université et Décathlon est une démarche stratégique qui doit s'élaborer ». Pour l'heure, l'enseigne dispose d'un partenariat avec 45 établissements d'enseignement supérieur. Sa politique de rémunération, très individualisée, est alignée sur le secteur de la grande distribution - un point de fragilité selon Béatrice Galey, maître de conférences en gestion des Ressources humaines à l'IAE Savoie Mont-Blanc, dont le master « Management des organisations sportives » alimente régulièrement en job-étudiants les magasins Décathlon. Oxylane met en avant sa capacité à faire monter des « salariés entrepreneurs », et à leur assurer un plan de carrière sur la durée, en France et à l'étranger. Une réalité qui interroge l'enseignante : « C'est le problème de ces groupes qui survalorisent leur image « jeune ». Que feront-ils de leurs seniors dans 40 ans ? ».

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