Amazon taille ses effectifs à la hache : 18.000 emplois supprimés

L'entreprise créée par Jeff Bezos a annoncé mercredi soir qu'elle allait supprimer « un peu plus de 18.000 emplois », y compris en Europe. Les entreprises technologiques subissent une vague de licenciements depuis mi-2022 aux Etats-Unis et ces mauvaises nouvelles commencent même à affecter la France.
L'empire créé par Jeff Bezos a perdu 48% de sa valeur en bourse en 2022.
L'empire créé par Jeff Bezos a perdu 48% de sa valeur en bourse en 2022. (Crédits : CLODAGH KILCOYNE)

L'année commence mal pour Amazon, et surtout pour ses employés. L'entreprise créée par Jeff Bezos et dirigée par Andy Jassy prévoit de se séparer d'une partie de son personnel. Mercredi, un article paru dans le Wall Street Journal a annoncé que 17.000 emplois étaient menacés. Mais Amazon a confirmé un peu plus tard ce mercredi qu'il comptait supprimer  « un peu plus de 18.000 emplois », et ce, y compris en Europe.

Ce plan de suppressions d'emplois est le plus important parmi les récentes annonces de réductions d'effectifs qui touchent le secteur des nouvelles technologies aux Etats-Unis. C'est aussi la réduction de personnel la plus massive dans l'histoire de l'entreprise de Seattle. Le quotidien, qui cite des sources proches du géant de la distribution, rappelle qu'Amazon avait déjà annoncé en novembre le projet de supprimer 10.000 postes et commencé à le faire. Une information qui n'a toutefois jamais été confirmée par le groupe, souligne Amazon France.

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Fortes embauches pendant le Covid

Le groupe comptait fin septembre 1,54 million d'employés dans le monde, sans inclure les travailleurs saisonniers recrutés en période d'activité accrue, notamment pendant les fêtes de fin d'année. Une forte masse salariale héritée des années fastes 2020 et 2021 pour Amazon, qui a livré ses clients confinés ou restreints par les mesures sanitaires. Le groupe valorisé 868 milliards de dollars en Bourse a alors embauché à tour de bras pendant la pandémie pour répondre à l'explosion de la demande, doublant ainsi son personnel mondial entre début 2020 et début 2022.

Mais l'entreprise a vu son bénéfice net baisser de 9% sur un an au troisième trimestre. Et pour le dernier trimestre, Amazon anticipait une croissance anémique au regard de ses standards, comprise entre 2% et 8% sur un an, et un bénéfice opérationnel compris entre 0 et 4 milliards de dollars, contre 3,5 pour la même période de 2021. Le groupe annoncera ses résultats annuels le 1er février. Des résultats moins bons qu'attendus et qui devraient décevoir les investisseurs, ce qui a fait chuter le titre de 48% sur un an après un rallye haussier important pendant la crise Covid. Ainsi, le titre est passé de 89 dollars le 1er novembre 2019 à 186 dollars le 9 juillet 2021 avant de retomber à 85 dollars ce jeudi 5 janvier 2022.

Les investisseurs semblent avoir apprécié la nouvelle de réduction des effectifs du groupe puisque cette nuit, le cours d'Amazon après la clôture de la Bourse prenait 1,70%.

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Licenciements en série dans la tech américaine

Dans le secteur de la tech, les grandes plateformes au modèle économique fondé sur la publicité font face aux coupes budgétaires des annonceurs, qui réduisent leurs dépenses face à l'inflation et à la hausse des taux d'intérêt et à l'effondrement de leurs cours l'année dernière. Le Nasdaq, l'indice américain des entreprises technologiques est passé de 15.200 points le 6 janvier 2022 à 10.458 point ce jeudi, dévissant de 31%.

Une mauvaise année qui sonne comme une traversée du désert pour la tech. Meta, la maison mère de Facebook, a annoncé en novembre la suppression de 11.000 emplois, soit environ 13% de ses effectifs. Twitter, racheté en octobre par Elon Musk, a pour sa part congédié environ la moitié de ses 7.500 salariés. Plus tôt, fin août, Snapchat a aussi supprimé environ 20% de ses effectifs, soit plus de 1.200 employés. Et dernier en date, le groupe informatique américain Salesforce, spécialisé dans les solutions de gestion et dans le cloud (informatique à distance), a annoncé mercredi se séparer d'environ 10% de ses salariés, soit un peu moins de 8.000 postes. Au total, près de 153.000 salariés des boîtes technologiques américaines ont perdu leur travail.

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En France, c'est Back market qui sonne la période de réduction des effectifs dans la tech

En France, aussi, les premiers plans sociaux se font jour dans la tech à l'image de Back Market procède actuellement à un plan de départs volontaires pour réduire ses effectifs de 13%, sur un effectif total dans le monde de 715 salariés. La porte-parole interrogée affirme que l'entreprise « va bien ». Mais la startup, qui ne dégage toujours pas de profits, doit faire diminuer ses frais et avancer ses objectifs de rentabilité dans un contexte économique et financier plus tendu avec la remontée des coûts d'emprunt après dix ans de taux bas.

L'écosystème de la France, plus protecteur par son droit social et très dépendant de la banque publique Bpifrance, ne subit pas de vague similaire de licenciements. Pour l'instant. Mais le nuage des plans sociaux de la tech commence aussi à être visible dans le ciel français avec les premières annonces Back Market ou de Meero, spécialiste de la photo sur internet, qui supprime actuellement 72 emplois.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 05/01/2023 à 9:40
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parfait!! les gens timident qui hesitaient a demissionner dans la grande demission bienveillante seront un peu aides, donc.... sinon, un benefice operationnel a ce niveau, ca fait sourire, tout comme la valorisation...

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