Déconfiture d'Atos : l'Etat promet une solution nationale de protection des activités stratégiques

Après l'échec des négociations sur la vente à Airbus dess activités Big Data & Security d'Atos (BDS), le ministère de l'Economie a indiqué qu'il allait proposer « une solution nationale de protection des activités stratégiques ».
Les discussions avec Airbus concernaient un périmètre dont la valeur d'entreprise oscillait entre 1,5 et 1,8 milliard d'euros.
Les discussions avec Airbus concernaient un périmètre dont la valeur d'entreprise oscillait entre 1,5 et 1,8 milliard d'euros. (Crédits : DADO RUVIC)

Alors que le groupe informatique français, en pleine déconfiture depuis plusieurs années, a encore vu son avenir s'assombrir mardi avec l'arrêt par Airbus des négociations menées en vue du rachat de ses activités Big Data & Security d'Atos (BDS), l'Etat va proposer « une solution nationale de protection des activités stratégiques », a indiqué Bercy.

Le gouvernement « prend acte de l'arrêt des discussions » et « utilisera tous les moyens à sa disposition pour garantir la protection des activités stratégiques » du groupe, notamment la partie BDS a précisé Bercy dans son communiqué, indiquant que « tous les intérêts de la France seront préservés ».

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L'Etat va devrait trouver une solution pour les activités que regardait Airbus, les seules considérées comme stratégiques et que l'Etat ne veut pas voir tomber dans des mains étrangères. Cette branche d'activité possède en effet des supercalculateurs, notamment utilisés dans la défense et le nucléaire, des secteurs cruciaux.

Ce qui laisse planer le doute sur le reste des activités d'Atos, notamment celles de Tech Foundations, l'entité qui regroupe les activités historiques d'infogérance d'Atos que voulait également vendre la direction.

3,65 milliards d'euros à rembourser ou à refinancer d'ici à fin 2025

Ces deux cessions étaient nécessaires pour cet ancien fleuron de la « tech » française, dont le niveau d'endettement affole les investisseurs, avec 3,65 milliards d'euros d'emprunts et obligations à rembourser ou refinancer d'ici à fin 2025. Pour rappel, les discussions avec Airbus concernaient un périmètre dont la valeur d'entreprise oscillait entre 1,5 et 1,8 milliard d'euros.

Ces nouvelles secousses se sont donc aussitôt répercutées sur le cours de l'action Atos à la Bourse de Paris, qui a perdu plus de 19% ce mardi. Depuis le début de l'année, sa dégringolade frôle les 70%.

Le groupe avait par ailleurs annoncé début février la nomination d'une mandataire ad hoc, Hélène Bourbouloux, qui s'est notamment chargée des dossiers Casino et Orpea. Celle-ci s'est vu confier la mission de négocier avec 22 établissements bancaires, sous l'œil attentif de Bercy.

« Nous suivons étroitement les négociations avec les financeurs du groupe », avait ainsi indiqué la secrétaire d'État chargée du Numérique, Marina Ferrari, interrogée à l'Assemblée nationale fin février.

Atos pilier de l'organisation des JO

Dans les prochains mois, Atos doit aussi être un des piliers de l'organisation des Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août) et paralympiques (du 28 août au 8 septembre), notamment en hébergeant les données personnelles des participants et en fournissant ses services en matière de cybersécurité.

Interrogé mardi par Le Figaro pour savoir si la situation actuelle du groupe pourrait avoir des répercussions sur ces événements sportifs planétaires, le directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), gendarme français de la sécurité informatique, s'est voulu rassurant.

« Evidemment, nous avons une vigilance particulière compte tenu des difficultés que la société a pu rencontrer mais je n'ai aujourd'hui aucun signe d'alerte lié à la situation du groupe qui se répercuterait sur la sécurité de ce qu'ils font pour les Jeux. Nous les suivons de près pour s'assurer qu'il n'y a pas de dérives. Mais il n'y en a pas aujourd'hui », a affirmé Vincent Strubel.

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Commentaires 11
à écrit le 20/03/2024 à 10:37
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Ben oui que l'état va refinancer ! n'est pas edouard philippe et thierry breton qui ont amené a la chose? ou tout au moins accompagné !!! les deux sortent avec pleins d'oseilles, et nous allons refinancer ces incompétent alors qu'ils se sont dégagés ...

le 20/03/2024 à 12:58
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ou est le parquet financier visiblement il y a des fraudes de comptabilites en cas contraire c'est le depots de bilan

à écrit le 20/03/2024 à 10:33
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Lorsque ATOS sera complètement par terre, Airbus et Kretinsky pourront le racheter en se le partageant 50-50 pour 1€ symbolique. Il leur suffit de faire durer l'agonie encore quelques mois pour ramasser le fruit pourri au sol. Patience et longueur d...

à écrit le 20/03/2024 à 8:48
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Nationalisation des pertes et individualisation des gains, le néolibéralisme n'est qu'un nihilisme.

le 20/03/2024 à 8:55
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au ratio valeurs d'entreprise et dette c'est la faillitte toute autre entreprise serais en liquidation mais celle ci est le 1er de cordee le fleuron de la tech francaise et le reflet de la gestion certifie macron n'a t'il pas promu son ex pdg a ...

le 20/03/2024 à 9:40
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C'est trop de compromissions exposées partout, ils pourraient quand même faire ça discrètement au moins puisque nous autres n'y pouvons irne.

le 20/03/2024 à 10:40
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Oui ! ce n'est pas le programme de macron?! on nous aurait trompé? bref il s'agit de cela, autrement prendre l'argent aux pauvres pour couvrir l’incompétence des riches ! a présent, c'est surtout pour couvrir les hauts fonctionnaires qui se sont a...

à écrit le 19/03/2024 à 19:49
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Qu'attend l'État pour diligenter au plus vite une commission d'enquête parlementaire, car Thierry Breton et le conseil d'administration de cette époque semblent porter quelques responsabilités dans cette déconfiture monumentale (et spéculative)! 😤

le 20/03/2024 à 8:36
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L'Etat sait bien que ce genre d'entreprise vend surtout du dumping social, toujours à se plaindre d'avoir du mal à recruter, mais se gardant bien de dire que le taux de turnover peut tourner autour de 30% par an car on ne fait pas carrière dans ce ge...

à écrit le 19/03/2024 à 19:45
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il faut nommer SEGOLENE ROYAL, les grandes solutions strategiques qui vont au succes, comme EDF, comme HEULIEZ futur leader mondial de la voiture lectrique, ou comme Fessnheim futur centre de construction de Tesla, elle sait faire!!!!!!!!!!! du talen...

le 19/03/2024 à 20:18
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Elle serait en effet capable de faire moins pire, Atos étant ma fois un fort beau specimen de capitalisme "à la française", où être honnête et intègre est en soi un motif de licenciement pour une "faute grave" imaginaire... Typiquement le genre d'ent...

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