Hy-Generation déploie ses... hélices

La start-up bretonne, lauréate de l'appel à innovations mobilités « Jeux olympiques et paralympiques 2024 », qui a conçu un propulseur électrique pour bateaux, a convaincu clients et investisseurs. Prochaines étapes de son développement : l'industrialisation de la production, la commercialisation à grande échelle et la conception de nouveaux produits.
(Crédits : DR)

Rémi Champeaux, président-fondateur de Hy-Generation, et Guénaël Roux, directeur général et partner, en charge des ventes et du marketing, sont deux hommes heureux. La start-up, lancée en 2012 et basée à Vannes, en Bretagne, avait annoncé il y a quelques mois sa volonté de lever des fonds pour industrialiser la production de propulseurs électriques pour bateaux, conçus par ses équipes de recherche et développement : c'est fait ! Elle vient en effet de boucler, le 26 octobre, un nouveau tour de table, qui inclut son actionnaire initial, le groupe Socomore, spécialisé dans l'aéronautique, et une grande famille d'entrepreneurs français. Le montant levé (1,5 million d'euros) sera mis à profit pour lancer la production à grande échelle de propulseurs. Car si les investisseurs ont été convaincus, c'est que Hy-Generation avait des arguments de poids. Au-delà de son innovation, des clients - qui se bousculent déjà pour l'acheter...

Clients à l'international

« Nous avons déjà vendu 25 moteurs, et nous avons des bons de commandes en France mais aussi à l'international, aux Etats-Unis, au Japon, à Singapour et au Royaume-Uni, indique ainsi Guénaël Roux. Mieux encore, l'un de nos clients se propose de devenir notre distributeur en Asie. » Si la start-up bretonne n'avait pas l'internationalisation comme stratégie de départ, « les clients étrangers sont venus à nous, renchérit Rémi Champeaux, c'est très valorisant. »

Mais pour servir ces clients et les suivants, Hy-Generation, qui entend continuer de fabriquer ses propulseurs à Vannes, a besoin de main d'œuvre. De deux salariés à l'atelier aujourd'hui, elle prévoit un effectif de six ou sept l'an prochain. « Passer de l'artisanat à l'industrialisation n'est pas aisé, nous devons trouver des candidats qui sont à la fois doués de leurs mains et qui ont aussi une expérience industrielle, relève ainsi le président-fondateur. Nous allons nous rapprocher d'organismes de reconversion, par exemple, pour des salariés de l'automobile. » L'entreprise espère aussi susciter des vocations chez les jeunes et les moins jeunes. Elle a de bons arguments, qui vont de l'industrialisation dans les territoires, avec des créations d'emplois à la clé, à la protection de l'environnement, puisque le propulseur ne rejette ni fumée ni polluant et fonctionne sans bruit ni vibration.

Nouvelle puissance

« Le retour d'expérience de nos premiers clients nous est aussi très précieux pour corriger quelques points de design ou autres sur notre modèle actuel, le RIM6 (6kW électriques en 48Volt, avec 30% de performance en plus), mais nous voulons également élargir notre gamme », poursuit Guénaël Roux. Avec des propulseurs plus puissants, tels que le RIM14, pour des navires jusqu'à 10 tonnes (contre 4,5 actuellement), dont le prototype devrait être disponible au premier trimestre 2023. « Et même à l'état de prototype, nous en avons déjà pré-vendu deux ! », se félicite-t-il. Puis, la gamme devrait s'étendre à des propulseurs encore plus puissants, allant jusqu'à 30kW électriques. Sans oublier une diversification, pour d'autres types de bateaux, par exemple. Le tout avec précaution, cependant... « Nous travaillons en faveur de la sobriété énergétique, mais notre philosophie est aussi celle de la sobriété financière, souligne ainsi Rémi Champeaux. Nos investisseurs sont prêts à ce que nous mettions l'essentiel des fonds dans la R&D avant de penser aux bénéfices, avec quelques échéances clés d'ici deux ans. »

De fait, les deux hommes veulent atteindre, d'ici deux ans, une production de 100 unités par an. Puis, l'entreprise bretonne devrait compter 40 salariés à l'atelier/usine dans cinq ans, puisqu'elle aura alors conquis de nouveaux marchés, un peu partout dans le monde - dans des villes comme Amsterdam, qui va bannir les moteurs thermique de ses canaux en 2025, ou autres - d'autant que les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 lui auront fourni une vitrine internationale de choix.

Lancer une start-up est « un exercice exigeant », comme le note en souriant Rémi Champeaux, mais clairement, à voir l'enthousiasme des deux hommes, c'est aussi une source de grande satisfaction...

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Commentaire 1
à écrit le 25/11/2022 à 11:25
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La France un pays capitaliste et libéral quelle farce ! Officiellement à 57 / 58 % de dépense public sur le PIB , je ne vois absolument rien de capitaliste ou de libéral dans le système français. Le "capitalisme de connivence français" est au capital...

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