Rachat d'EMI par Universal Music : Bruxelles prépare ses objections

Le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, a indiqué qu'il préparait la liste d'objections à la reprise de la maison de disque par le leader mondial, filiale de Vivendi.
Le groupe Coldplay, un artiste EMI qui rejoindrait le giron d'Universal Music. Copyright AFP.

« Nous allons passer à l'étape suivante. » Joaquin Almunia, le commissaire européen à la Concurrence, a indiqué vendredi qu'il se préparait à publier sa liste formelle d'objections au rachat d'EMI par son concurrent Universal Music, filiale du français Vivendi. « Nous avons ouvert notre enquête approfondie en mars » a-t-il rappelé et, au bout du compte, « nous devrons nous assurer que, dans un marché déjà concentré, le groupe issu de la fusion ne sera pas en position de façonner le futur paysage du marché de la musique numérique au détriment des utilisateurs et des artistes. » Universal attirerait dans son giron des artistes à fortes ventes, comme Katy Perry et Coldplay. La Commission s'était fixé la date du 6 septembre pour prendre une décision sur cette opération de 1,2 milliard de livres (1,5 milliard d'euros) mais la publication des griefs pourrait allonger ce délai de quatre mois.

L'association des indépendants, Impala, espère des griefs sévères
« Nous nous réjouissons de cette nouvelle et attendons une communication des griefs forte, confirmant les premières conclusions de la Commission selon lesquelles Universal représente un danger pour le marché physique aussi bien que numérique » a réagi l'association Impala, qui représente les producteurs indépendants de musique en Europe. Warner Music, le numéro trois du secteur qui avait tenté de racheter EMI, est aussi vigoureusement opposé à l'opération. Lors de l'ouverture de son enquête approfondie, la Commission européenne avait expliqué que « l'opération envisagée conduirait à des parts de marché cumulées élevées pour la vente en gros de musique enregistrée dans des formats physiques et numériques » dans les pays de l'Union. Elle avait aussi souligné que le nouvel Universal Music ferait « presque deux fois la taille du deuxième plus acteur du marché » en Europe. Le groupe Universal a déclaré que les griefs faisaient partie du processus habituel d'examen des fusions et qu'il préparerait une réponse détaillée aux inquiétudes soulevées par la Commission. Parmi les concessions possibles, Universal pourrait proposer de céder de petits labels. En avril, cette dernière a approuvé le rachat de la partie catalogue de droits d'EMI par Sony pour 1,6 milliard d'euros. En revanche, l'an dernier, Bruxelles a bloqué la fusion des bourses Nyse-Euronext et Deutsche Boerse.
 

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