Le premier groupe audiovisuel européen RTL a annoncé ce vendredi avoir conclu un accord afin de vendre sa filiale RTL Nederland pour un montant de 1,1 milliard d'euros. Le nouvel acquéreur, le Belge DPG Media, est une société multimédia présente aux Pays-Bas, en Belgique et au Danemark. Son chiffre d'affaires a atteint 1,8 milliard d'euros l'an dernier. Elle opère notamment dans la télévision, la radio, les magazines et les services en ligne.
« La vente à DPG Media est la meilleure option stratégique pour RTL Nederland et toutes ses parties prenantes », a commenté Thomas Rabe, PDG de RTL Group, filiale de l'allemand Berterlsmann.
Pour rappel, le groupe détient 56 chaînes de télévisions et 36 stations de radio en Europe, et des journaux, principalement en France, en Allemagne et au Luxembourg.
Echec pour une fusion début 2023
Le PDG se félicite des « succès extraordinaires » de la filiale RTL Nederland, qui possède des « parts d'audience leaders sur le marché ». RTL Nederland a enregistré au total 636 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022. Il a néanmoins regretté que leur stratégie de consolidation aux Pays-Bas ait été bloqué par l'Autorité de la concurrence du pays début 2023. RTL Group avait en effet le projet de fusionner RTL Nederland et Talpa Network, un groupe audiovisuel fondé par John de Mol (cofondateur d'Endemol).
Un échec alors que les groupes audiovisuels plaident ces dernières années pour renforcer la consolidation du marché européen de la télévision, dans le but de pouvoir concurrencer les géants américains et leur plateforme de streaming. Cet épisode avait rappelé l'abandon du projet de fusion entre TF1 et M6 - également propriété de Berterlsmann - en raison de contraintes jugées trop fortes imposées par l'autorité française de la concurrence. La vente de sa filiale est donc « la meilleure option stratégique » pour RTL Group, assure le PDG.
Partenariat stratégique
Les relations entre les deux groupes ne vont néanmoins pas s'arrêter à une simple transaction. En effet, RTL Group a annoncé un partenariat stratégique avec DPG Media dans les domaines de la publicité, des technologies de streaming, la vente de publicité à l'international et les contenus, selon un communiqué. Les contrats de ces domaines seront ainsi renouvelés pour une période de trois ans.
« Nous attendons avec impatience le partenariat stratégique avec DPG Media, travaillant en étroite collaboration sur des solutions européennes en matière de technologie de publicité et de streaming, de vente de publicité internationale et le développement de contenu conjoint », a déclaré Thomas Rabe.
Les diffuseurs du groupe RTL en France, Allemagne et Hongrie pourront également continuer de recevoir les droits de première diffusion pour les nouveaux programmes développés par RTL Nederland, pour une période de trois ans. Et DPG Media pourra continuer à utiliser la marque « RTL » aux Pays-Bas jusqu'au moins décembre 2034.
La transaction devrait néanmoins attendre mi-2024 pour être finalisée. RTL Group estime avoir réalisé une plus-value de 0,8 milliard d'euros et les actionnaires pourront bénéficier de la transaction comme le veut la politique de dividende du groupe, précise le communiqué.
Le géant allemand des médias RTL Group avait annoncé début février supprimer 500 postes et se séparer d'une vingtaine de magazines en Allemagne. But de l'opération ? Se concentrer sur ses « marques phares », sur fond de crise de la presse papier et de hausse des coûts, a-t-il annoncé début février 2023. Le groupe veut également « réorganiser » son portefeuille de publications et se concentrer sur ses marques phares, « qui représentent environ 70% des ventes actuelles ». Dans le détail, l'entreprise ne gardera qu'une dizaine de marques de magazine, qu'elle détient à travers ses filiales. Seront conservées les versions allemandes des magazines GEO, Gala et Capital, ainsi que le journal féminin allemand Brigitte et l'hebdomadaire d'information Stern. Le reste des titres, une vingtaine, sera « vendu ou arrêté », a indiqué le groupe. En raison de la cession de ces titres, 200 salariés supplémentaires quitteront l'entreprise, a ajouté RTL Group, portant le total des postes supprimés à 700. Ces décisions ont été prises « dans le contexte de l'évolution rapide du paysage médiatique et de la situation macroéconomique difficile », a expliqué Thomas Rabe, président de RTL Allemagne, cité dans le communiqué. La presse magazine subit un déclin au profit du numérique depuis plusieurs années. Mais la crise énergétique et l'inflation de certains coûts, comme le papier, ont aggravé la situation économique du secteur. Cette réorganisation marque aussi l'échec du rachat par RTL Group en 2021 de l'éditeur Grüner+Jahr, qui détenait ces titres magazine. Les sociétés, toute deux filiales de Bertelsmann, comptaient réunir, dans une seule structure, les médias audiovisuels, écrit et radio du groupe pour créer un « champion national des médias ». L'objectif, affiché à l'époque, de 100 millions d'euros de synergies grâce à cette fusion entre les différentes rédactions n'a pas été atteint, le groupe tablant désormais sur 75 millions d'euros. Seuls certains titres, comme Stern, Geo et Capital, seront finalement intégrés totalement à RTL Groupe. Les autres resteront gérés au sein de Grüner+Jahr. Fin 2022, Bertelsmann avait renoncé à céder sa participation majoritaire de 48,3% dans le Groupe M6 (détenteur des chaînes M6, W9, 6ter, Gulli et Paris Première et des radios RTL, RTL2 et Fun Radio).RTL Group se sépare de plusieurs magazines en Allemagne
(Avec AFP)
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