Tours télécoms : Cellnex poursuit ses emplettes au Royaume-Uni

Le groupe espagnol, spécialiste des infrastructures télécoms, a annoncé le rachat, pour 2,2 milliards d’euros, des pylônes de téléphonie du britannique Arqiva.
Pierre Manière
L’ancien télédiffuseur espagnol profite de la volonté des opérateurs de céder leurs tours télécoms pour dégager du cash, dans un contexte d’investissements massifs dans l’Internet fixe (le déploiement de la fibre) et dans le mobile (le déploiement de la 4G, et l’arrivée de la 5G).
L’ancien télédiffuseur espagnol profite de la volonté des opérateurs de céder leurs tours télécoms pour dégager du cash, dans un contexte d’investissements massifs dans l’Internet fixe (le déploiement de la fibre) et dans le mobile (le déploiement de la 4G, et l’arrivée de la 5G). (Crédits : DR)

Il continue d'étoffer son parc de pylônes. Cellnex a annoncé ce mardi 8 octobre le rachat de la division télécoms du britannique Arqiva pour 2 milliards de livres (2,2 milliards d'euros). Cette opération, qui devrait être bouclée courant 2020, permettra au groupe espagnol, la plus importante « towerco » (pour « tower company ») du Vieux Continent, de mettre la main sur près de 8.000 tours télécoms au Royaume-Uni. Une fois le deal signé, Cellnex disposera de pas moins de 53.000 pylônes de communication mobile en Europe. Un parc important, qu'il loue, ensuite aux opérateurs télécoms pour apporter la 3G, la 4G, et bientôt la 5G.

Le directeur général de Cellnex, Tobias Martinez, s'est félicité de ce deal. « Le marché des infrastructures de télécommunications au Royaume-Uni a toujours été en centre de nos plans de croissance non organique, a-t-il indiqué. Cet accord en est la preuve, et montre la confiance de la compagnie dans le marché britannique. »

Des ventes stimulées par de gros investissements

L'ancien télédiffuseur espagnol profite à fond de la volonté des opérateurs de céder leurs tours pour se renflouer, dans un contexte d'investissements massifs dans l'Internet fixe (le déploiement de la fibre) et dans le mobile (le déploiement de la 4G, et l'arrivée de la 5G). Avec ce rachat, il ajoute le Royaume-Uni à son tableau de chasse. Lui qui est déjà présent en Espagne, en France, en Italie, en Suisse et aux Pays-Bas.

En France, Cellnex a fait montre d'un sacré appétit. Récemment, il a mis les mains sur quelques 5.700 pylônes d'Iliad (Free). Le deal, qui s'élève à environ 2 milliards d'euros, comprenait aussi 2.200 tours télécoms du groupe de Xavier Niel en Italie. Si Cellnex n'a pas pu mettre la main sur une partie des pylônes de d'Altice, qui a préféré vendre au fonds américain KKR, il a, en revanche, décroché la timbale avec ceux de Bouygues Telecom. En 2016 et 2017, l'opérateur de Martin Bouygues, alors en difficulté, lui a cédé 2.000 tours pour un total de 700 millions d'euros.

Toujours dans l'Hexagone, selon la presse espagnole, Cellnex envisage de racheter 60% de son concurrent français TDF pour 3 milliards d'euros. Le groupe espagnol lorgne, en particulier, les près de 14.000 pylônes de son rival pour compléter avantageusement son parc.

Tobias Martinez ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il se tient prêt à sortir le chéquier pour accroître son empreinte. « Nous restons attentifs à de nouvelles opportunités », a-t-il affirmé. Et justement, une énorme « opportunité » risque bientôt de survenir. En juillet dernier, Vodafone, le géant britannique des télécoms, a indiqué qu'il réfléchissait à céder plus de 60.000 pylônes en Europe, principalement en Allemagne, en Itallie, en Espagne et au Royaume-Uni. De quoi faire saliver, à n'en point douter, la towerco espagnole.

Pierre Manière

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