Le mobile continue sa percée en Afrique. Selon une récente étude du GSMA, le lobby des opérateurs télécoms, l'Afrique subsaharienne comptait 495 millions d'abonnés en 2020, ce qui correspond à un taux de pénétration de 46%. En 2025, celui-ci devrait atteindre les 50%, soit 615 millions d'habitants. Cela dit, l'Internet mobile, lui, demeure en retrait. En 2020, seule 28% de la population en disposait, soit 303 millions d'habitants.
Différents facteurs l'expliquent. En premier lieu, 19% de la population souffre d'un déficit de couverture mobile. Impossible, dans ce cas, de surfer en 3G ou en 4G. Mais plus de la moitié de la population (53%), en revanche, vit dans des territoires couverts en haut débit, mais ne l'utilise pas. Pourquoi ? Selon le GSMA, le principal problème, c'est l'« accessibilité financière » des smartphones. En clair, ils sont encore beaucoup trop chers pour les habitants.
Des améliorations ont été constatées, à ce niveau, ces dernières années. Mais elles ne suffisent pas. Aujourd'hui en Afrique subsaharienne, un smartphone coûte, en moyenne, 26% du PIB mensuel par habitant, contre 16% en Afrique du Nord ou 13% en Amérique latine.
(Crédits: GSMA)
L'épidémie de coronavirus a eu, en outre, « un impact mitigé », relève le GSMA, sur l'adoption des smartphones. « Si la Covid-19 a augmenté la demande de connectivité et d'appareils, il a également entraîné des perturbations de la chaîne d'approvisionnement en raison des mesures de confinement, précise le lobby. La Covid-19 pourrait également exacerber le défi de l'accessibilité financière, étant donné que l'extrême pauvreté dans la région a augmenté de 8% en 2020 et pourrait encore augmenter de 2% en 2021. »
Pour ferrer de nouveaux abonnés, les opérateurs tentent de trouver des moyens d'alléger la facture des smartphones. Ils privilégient notamment des terminaux fonctionnant avec des systèmes d'exploitation légers, et peu coûteux, comme KaiOS. Récemment, Orange a lancé un des smartphones les moins chers du continent. Baptisé Sanza Touch, celui-ci est compatible 4G, et est proposé à environ 30 dollars.
Aujourd'hui, ce terminal est vendu en Guinée-Bissau, en Côte d'Ivoire et à Madagascar. Il faudra certainement multiplier les initiatives similaires pour permettre enfin à l'Afrique de se convertir massivement à l'Internet mobile.
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