Impact de la 5G sur la santé : ce rapport qui rassure sur les « ondes millimétriques »

L’Agence nationale des fréquences (ANFR) publie ce vendredi les résultats d’une opération de mesures d’ondes effectuée en gare de Rennes. Elle concerne la bande de fréquences des 26 GHz, dédiée à la 5G, et qui doit prochainement être attribuée aux opérateurs. Les niveaux d’exposition mesurés s’avèrent, dans ce cas, « très inférieurs à la limite réglementaire ».
Pierre Manière
Les tests de l’ANFR ont été réalisés dans les halls des départs et des arrivées de la gare de Rennes, où deux antennes fabriquées par l'équipementier télécoms finlandais Nokia ont été installées.
Les tests de l’ANFR ont été réalisés dans les halls des départs et des arrivées de la gare de Rennes, où deux antennes fabriquées par l'équipementier télécoms finlandais Nokia ont été installées. (Crédits : JOHN SIBLEY)

C'est sur ces fréquences que reposent les promesses d'ultra-haut débit de la 5G. Mais en parallèle, cette fameuse bande des 26 gigahertz (GHz) cristallise les inquiétudes à l'égard de la nouvelle génération de communication mobile. Ce vendredi, un rapport très détaillé de l'Agence nationale des fréquences (ANFR) s'est montré plutôt rassurant à l'égard de ces fréquences dites « millimétriques », qui doivent être prochainement attribuées aux opérateurs. Ce spectre doit leur permettre d'augmenter très significativement les débits en 5G, à des niveaux très supérieurs à ceux permis par les fréquences 3,5 GHz dont ils disposent déjà. Selon les tests effectuées par l'ANFR en gare de Rennes, où deux antennes 26 GHz fabriquées par le finlandais Nokia ont été déployées à titre expérimental, les niveaux d'exposition mesurés restent compris dans une fourchette de 0,4 à 3,2 volts par mètre (V/m). Ils s'avèrent ainsi, selon l'agence, « très inférieurs à la valeur limite réglementaire, fixée à 61 V/m pour cette bande de fréquences ».

Les tests de l'ANFR ont été réalisés dans les halls des départs et des arrivées de la gare, où les deux antennes ont été installées. Dans ses conclusions, l'agence précise que les faisceaux émis par ces équipements « produisent une exposition très localisée »« Dès que l'on s'éloigne de quelques mètres du cœur du faisceau, la contribution de la 5G devient négligeable », soulignent ses experts. D'autre part, l'antenne « partage ses ressources en fonction du nombre d'usagers qu'elle dessert ». Plus ils sont nombreux, moins l'exposition est forte. « Avec deux utilisateurs, les niveaux d'exposition sont ainsi divisés par 1,4 par rapport à la situation avec un seul utilisateur », insiste l'agence. Autre élément notable : dans le cas d'« usage réaliste », les niveaux d'exposition maximum relevés « ne dépassent pas 1 V/m ». Ce qui apparaît raisonnable pour les auteurs du rapport. Car ce niveau se situe « dans la moyenne de l'exposition relevée dans le cadre des quelques milliers de mesures effectuées chaque année par l'ANFR » dans l'Hexagone.

Manque de données

Au regard de la sensibilité du sujet, et du manque d'études en France comme à l'international concernant cette bande des 26 GHz, l'ANFR se garde bien, toutefois, d'émettre un avis définitif. L'agence rappelle que « ces premières mesures » ont été réalisées « dans des conditions limitées »« En effet, un seul type d'antenne d'un seul constructeur a été testé. Il conviendra à l'avenir de tester différents types et différentes marques d'antennes », insiste-t-elle.

En avril dernier, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) a publié un rapport très attendu concernant les effets de la 5G sur la santé. Elle a jugé « peu vraisemblable » que les fréquences 3,5 GHz, déjà utilisées par les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, constituent un danger. Mais elle s'est montrée beaucoup plus réservée concernant cette fameuse bande des 26 GHz. Pourquoi ? Parce qu'il existe peu de travaux sur ces fréquences nouvelles, dont « l'exposition est limitée aux couches superficielles de la peau ou de l'œil », a affirmé l'Anses. Ses experts ont appelé à mener des travaux complémentaires. « A l'heure actuelle, les données ne sont pas suffisantes pour conclure à l'existence ou non d'effets sanitaires liés à l'exposition aux champs électromagnétiques » dans cette bande de fréquences, ont-ils déclaré.

Au final, il est probablement bien trop tôt pour tirer des conclusions concernant l'éventuelle nocivité des fréquences 26 GHz. Si la fronde à l'égard de la 5G n'a aujourd'hui rien de comparable avec la tempête qui s'est abattue sur les opérateurs et le gouvernement l'été dernier, de nombreuses associations continuent de tirer à boulet rouge sur cette technologie, qu'il jugent, en outre, néfaste pour la planète. Il est peu probable que ce rapport de l'ANFR les rassure.

Pierre Manière

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Commentaires 7
à écrit le 03/07/2021 à 10:52
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l’Usine Nouvelle vient d’écrire que les usagers coréens attaquent leurs opérateurs télécoms au vu de la faible valeur ajoutée de la 5G. le Wall Street Journal a aussi fait des papiers sur la déception vis-à-vis de la 5G aux US ou en Corée. l’au...

à écrit le 03/07/2021 à 9:51
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Merci beaucoup, c'est un ami féru d'informatique, un véritable génie forcément sans emploi au sein de l'empire des faibles qui m'a rassuré en expliquant que la 5G se reposait essentiellement sur une compression massive des données permettant donc de ...

le 03/07/2021 à 16:04
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La densité des ondes cela ne signifie rien en termes physiques. Mon conseil: ignorez les pseudo-génies de l'informatique qui peinent misérablement à faire du copier-coller de code open source pour réaliser un programme trivial et dont le bagage ...

le 05/07/2021 à 16:39
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les ondes millimétriques dont il est question ici (fréquence 26 GHz) ne pénètrent pas la peau. Au contraire des fréquences utilisées pour la 4G, en dessous de 5 GHz...Quant à briser l'ADN, c'est pas le cas puisque les radiations en question sont clas...

à écrit le 02/07/2021 à 21:09
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Les enjeux sont tellement importants qu'il est illusoire de penser qu'un étude d'un organisme sous contrôle puisse mettre en lumière des risques avec la 5 G. Nous, le vulgaire, le commun des mortels n'avons pas droit au chapitre .

à écrit le 02/07/2021 à 19:52
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Pourquoi payer plus chère quelques choses que nous n'avons pas besoin pour la majorité d'entre nous !

à écrit le 02/07/2021 à 19:41
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Encore une étude bidon qui parle quantité d'énergie pour oblitérer l'effet radiologique des micro-ondes. N'importe quel pékin moyen comprend aisément qu'un couteau à faible énergie cinétique peut provoquer plus de dommages corporels qu'un bâton ...

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