Les industriels de la fibre veulent s’exporter en Allemagne et en Afrique

D’après Etienne Dugas, le président d’Infranum, une fédération qui rassemble les industriels des réseaux Internet fixe à très haut débit, la filière a les moyens d’exporter son savoir-faire à l’étranger. Il lorgne notamment l’Allemagne, qui veut déployer la fibre dans tout le pays, et l’Afrique de l'Ouest.
Pierre Manière
Dans l'Hexagone, les industriels des télécoms travaillent d'arrache-pied. Pour cause, dans le cadre du Plan France Très haut débit, ils déploient des réseaux de fibre à très haut débit, qui doivent permettre, d'ici 2022, d'apporter un Internet fixe ultra-rapide à tous les Français.
Dans l'Hexagone, les industriels des télécoms travaillent d'arrache-pied. Pour cause, dans le cadre du Plan France Très haut débit, ils déploient des réseaux de fibre à très haut débit, qui doivent permettre, d'ici 2022, d'apporter un Internet fixe ultra-rapide à tous les Français. (Crédits : DANIEL MUNOZ)

Il y a, d'après lui, d'importantes opportunités à saisir. A la tête d'Infranum, qui fédère les industriels français de la fibre optique, Etienne Dugas estime que la filière dispose de sérieux atouts pour s'exporter. Toutes ces entreprises, équipementiers et autres spécialistes des réseaux Internet fixe, concentrent pour le moment leurs forces dans l'Hexagone. Dans le cadre du Plan France Très haut débit, ils y déploient des réseaux de fibre, essentiellement dans les zones peu peuplées, afin d'offrir d'ici 2022 un Internet fixe ultra-rapide à tous les Français. Pour maintenir leur chiffre d'affaires et continuer à croître, les industriels comptent exporter leur savoir-faire à l'étranger.

Pour Etienne Dugas, l'Allemagne, qui se prépare à déployer la fibre dans tout le pays, pourrait constituer un important relais de croissance. D'autant que selon lui, le pays, qui manque globalement de main d'œuvre, n'aurait pas de problème à faire travailler des entreprises françaises chez-elle. Pour le président d'Infranum, l'Afrique offrira aussi de belles opportunités pour l'industrie tricolore.

« Nous regardons surtout l'Afrique de l'Ouest, affirme-t-il. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas la barrière de la langue, pas de décalage horaire, et surtout parce que le franc CFA est indexé sur l'euro. »

C'est notamment pour avancer ses pions à l'international qu'Infranum s'est battu, ces deux dernières années, pour que le gouvernement créée un Comité stratégique de filière (CSF) dédié aux acteurs des infrastructures numériques. Ce CSF a finalement été annoncé jeudi dernier par le Premier ministre Edouard Philippe.

Gagner en attractivité

« Il s'agit d'une vraie reconnaissance par l'Etat de la filière, souligne Etienne Dugas. Cela signifie que nous sommes désormais fléchés par l'exécutif comme un secteur stratégique. Ce qui nous permettra, notamment, d'être emmenés dans les bagages du gouvernement lors de ses déplacements à l'étranger. Nous devrions aussi bénéficier de l'appui de l'agence Business France ou de l'Agence France de développement (AFD) pour nous développer à l'international. »

Infranum compte aussi sur le CSF pour aider ses membres à embaucher la main-œuvre qui leur manque. Concrètement, les services de Pôle Emploi devraient, par exemple, davantage mettre en avant les offres de travail en lien avec le déploiement de la fibre que par le passé. « Nous misons sur ce CSF pour nous aider à être plus attractif », affirme Etienne Dugas. Or, il n'y a pas de temps à perdre. « Nous peinons toujours à recruter la main-d'œuvre dont nous avons besoin [pour déployer la fibre en France, NDLR], enchaîne le représentant d'Infranum. Il manque du monde, c'est tendu à tous les niveaux, au point que certaines entreprises prennent du retard. »

>> Lire aussi: Déploiement de la fibre : le spectre d'un manque de main-d'oeuvre

Etienne Dugas prend en exemple la difficulté de la filière à recruter dans les bureaux d'études. « Résultat, certains sont allés chercher des ressources à l'étranger », s'agace-t-il. D'après lui, « quelques centaines d'ingénieurs » ont été recrutés « en Tunisie, au Maroc et même à Dubaï ». Avec l'appui du CSF, il espère que ces délocalisations vont prendre fin.

Pierre Manière

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 26/11/2018 à 18:44
Signaler
Nous ne pouvons « pas recruter » sans former le personnel. Ça mettra des décennies pour «  fibrer «  le monde entier.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.