Mobile : feu vert pour la vente des pylônes de Free à Cellnex

L’Autorité de la concurrence a donné son aval, ce vendredi 30 août, au rachat des tours télécoms d’Iliad (Free) en France par l’espagnol Cellnex. Cette opération doit permettre à l’opérateur de Xavier Niel, en difficulté dans l’Hexagone, de se renflouer.
Pierre Manière
Grâce à la vente de ses pylônes en France et en Italie, Iliad (Free) va récupérer environ 2 milliards d'euros.
Grâce à la vente de ses pylônes en France et en Italie, Iliad (Free) va récupérer environ 2 milliards d'euros. (Crédits : Charles Platiau)

L'institution a dit « oui ». Ce vendredi 30 août, l'Autorité de la concurrence a donné son feu vert à une opération importante pour Iliad, la maison-mère de Free. D'après un communiqué, elle autorise le rachat des tours télécoms en France de l'opérateur de Xavier Niel par l'espagnol Cellnex. Concrètement, Cellnex va mettre la main sur la société Iliad 7, qui exploitera quelques 5.700 pylônes de son réseau de téléphonie mobile dans l'Hexagone. Le groupe espagnol les louera, désormais, à Free.

De la même manière, Cellnex va aussi acquérir 2.200 tours télécoms d'Iliad en Italie, où le groupe est aussi opérateur mobile. Ces opérations vont permettre à Iliad de se renflouer. En mai dernier, le groupe a indiqué que ces manœuvres lui rapporteraient environ 2 milliards d'euros. Le groupe de Xavier Niel, aujourd'hui en difficulté dans l'Hexagone face aux dégriffes de Bouygues Telecom et de SFR, compte sur cette manne pour se désendetter. Mais aussi pour doper ses investissements dans la fibre, la 4G, et la future 5G.

Couvrir plus vite le territoire

En mars dernier, Thomas Reynaud, le DG d'Iliad, arguait que cette vente permettrait au groupe de « démultiplier [ses] capacités d'investissements ».

« Cette opération accompagne le nouveau cycle de croissance et d'innovation du groupe, a-t-il poursuivi. Elle permettra un déploiement efficace des infrastructures de demain au bénéfice de tous les opérateurs, et vise à mieux répondre aux enjeux de couverture des territoires. »

Iliad n'est pas le premier opérateur à troquer ses pylônes de téléphonie mobile contre des espèces sonnantes et trébuchantes. En France, Bouygues Telecom a été le premier à céder les siens. Entre 2016 et 2017, l'opérateur de Martin Bouygues, alors en difficulté, a vendu 2.000 pylônes à Cellnex, pour un total de 700 millions d'euros. L'année dernière, SFR a fait de même. Après avoir essuyé de gros déboires commerciaux, l'opérateur de Patrick Drahi a cédé un peu moins de la moitié d'une de ses filiales, SFR TowerCo, qui exploite plus de 10.000 de ses tours télécoms.

« Mur d'investissements »

Cette tendance à la vente des pylônes n'est pas spécifique à la France. Vodafone, le géant britannique des télécoms, réfléchit ainsi à céder plus de 60.000 pylônes en Europe, principalement en Allemagne, en Itallie, en Espagne et au Royaume-Uni.

Selon Jean-Luc Lemmens, à la tête du pôle télécoms du think tank Idate, les opérateurs européens qui vendent leurs tours n'ont surtout pas le choix. « Entre le déploiement de la 4G qui n'est pas terminé, celui de la future 5G, l'arrivée de la fibre et ce qu'ils doivent débourser pour étoffer leurs portefeuilles de fréquences, les fournisseurs d'accès à Internet sont aujourd'hui confrontés à un mur d'investissements », expliquait-il à La Tribune il y a un peu plus d'un an.

Pierre Manière

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