Pour Fitch, le marché français des télécoms se stabilise

Selon l’agence de notation financière, la France pourrait progressivement sortir de la guerre des prix qui caractérise le marché des télécoms depuis l’arrivée de Free Mobile en 2012.
Pierre Manière
Au troisième trimestre 2018, SFR et Bouygues Telecom ont continué à gagner des abonnés grâce à leurs promotions. Lesquelles ont plombé Free qui perd des fidèles dans le mobile comme dans l’Internet fixe.
Au troisième trimestre 2018, SFR et Bouygues Telecom ont continué à gagner des abonnés grâce à leurs promotions. Lesquelles ont plombé Free qui perd des fidèles dans le mobile comme dans l’Internet fixe. (Crédits : Reuters)

Les offensives tarifaires vont-elles disparaître sur le marché français des télécoms ? C'est possible, si l'on en croit la dernière enquête sur le secteur publiée par Fitch Ratings, le 7 janvier dernier. Pour ses analystes, « le marché français des télécommunications se stabilise ». Et surtout, les opérateurs les plus « disruptifs » ont « peu de raison de continuer à déprimer de manière agressive le marché ». C'est-à-dire, en clair, à casser les prix pour chiper des abonnés à la concurrence. « Les marchés de la téléphonie mobile et du haut débit sont matures, écrit l'agence. Les consommateurs semblent vouloir des services et des réseaux de qualité. » Ce qui n'est pas compatible avec des offres low cost à bas prix.

Dans son étude, Fitch estime, en particulier, qu'Iliad (Free) et SFR ne sont « pas en position de force pour gaspiller de l'argent inutilement (en pratiquant durablement des tarifs bas) alors que le marché au sens large investit sur la valeur de long terme », à travers la fibre, la 4G ou la 5G. Ainsi, dans le mobile, Fitch « considère que disposer de l'enveloppe de données la moins chère et la plus volumineuse disponible (comme c'est le cas de SFR), n'est pas le facteur le plus important pour un marché comme la France ». Pour l'agence, « la qualité, les réseaux de distribution, le service client, et de plus en plus, la convergence (fixe-mobile, NDLR) sont aussi importants, sinon plus, pour convaincre les consommateurs ».

Changement de stratégie chez Free

Cette étude parie finalement sur une fin de la guerre des prix, qui sévit depuis l'arrivée de Free Mobile en 2012. Reste que pour le moment, celle-ci se poursuit, en témoignent les derniers résultats trimestriels des opérateurs. Au troisième trimestre 2018, SFR et Bouygues Telecom ont notamment continué à gagner des abonnés grâce à leurs promotions. Lesquelles ont plombé Free, qui perd des fidèles dans le mobile comme dans l'Internet fixe. Reste que l'opérateur de Xavier Niel, qui a longtemps misé sur des prix bas pour faire son nid sur le marché français des télécoms, a changé de politique. Il a notamment lancé sur le marché une box haut de gamme. Baptisée « Delta », celle-ci est disponible à près 60 euros par mois en prenant tous les services associés.

Fitch précise que ses conclusions sont indépendantes d'un éventuel scénario de consolidation. Sachant qu'un rapprochement serait le moyen, pour les acteurs, de diminuer la concurrence et de mettre un terme à la guerre des prix. Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free vont bientôt disposer d'une fenêtre de tir pour discuter d'une éventuelle fusion. Mais sur ce front, personne n'est aujourd'hui vendeur.

Pierre Manière

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