Télécoms : BT peine à relever la tête malgré les restructurations

Le géant britannique des télécoms, qui change de DG ce vendredi 1er février, pâtit d’une baisse de ses revenus de sa filiale Openreach, qui gère le réseau pour l’ensemble des opérateurs.
Pierre Manière
Si d’un côté, le groupe affirme que ses revenus augmentent, portés par la suppression prévue de 13.000 emplois (10% des effectifs) et le déménagement de son siège londonien de la City, ceux, en particulier, de sa filiale Openreach, qui gère le réseau pour l’ensemble des opérateurs, baissent.
Si d’un côté, le groupe affirme que ses revenus augmentent, portés par la suppression prévue de 13.000 emplois (10% des effectifs) et le déménagement de son siège londonien de la City, ceux, en particulier, de sa filiale Openreach, qui gère le réseau pour l’ensemble des opérateurs, baissent. (Crédits : Phil Noble)

De l'autre côté de la Manche, BT continue de souffrir. Le géant britannique des télécoms a publié le 31 janvier des résultats pour le moins mitigés pour les neuf premiers mois de son exercice comptable 2018-2019. Hors éléments exceptionnels (c'est-à-dire sans prendre en compte un changement de norme comptable), le bénéfice après impôt du groupe a baissé de 1%, à près de 2,5 milliards de livres (2,85 milliards d'euros). Son chiffre d'affaires, lui, s'est aussi effrité de 1% à 17,6 milliards de livres (20,4 milliards d'euros).

Si d'un côté, le groupe affirme que ses revenus augmentent, portés par la suppression prévue de 13.000 emplois (10% des effectifs) et le déménagement de son siège londonien de la City, ceux, en particulier, de sa filiale Openreach, qui gère le réseau pour l'ensemble des opérateurs, baissent. Notamment parce que les prix régulés ont été abaissés par les autorités. En outre, l'activité dédiée aux télécoms professionnelles s'affiche, elle aussi, en baisse.

Des déboires en cascade

C'est dans ce contexte tendu que Gavin Patterson, le directeur général de BT, passe ce vendredi 1er février le témoin à Philip Jansen. Lequel aura la lourde tâche de relancer l'opérateur historique, qui a enchaîné les déboires ces dernières années. Pour rappel, BT a essuyé, en 2017, un important scandale comptable en Italie. Celui-ci s'est soldé, in fine, par une dépréciation d'actifs de 530 millions de livres (614 millions d'euros), et la suppression de 4.000 postes. En outre, beaucoup estiment que BT aurait dû davantage se préoccuper de son cœur de métier, plutôt que d'investir massivement dans les médias et les droits sportifs. Et en particulier le football, qui a constitué un gouffre financier.

Enfin, BT souffre d'avoir grandement perdu la main sur son réseau Openreach, devenu il y a environ deux ans une filiale juridiquement distincte du reste du groupe. L'Ofcom, le régulateur britannique des télécoms, a largement poussé à cette séparation. Avec un double objectif : éliminer le risque de pratiques anticoncurrentielles de BT vis-à-vis de ses rivaux. Mais aussi, donner un coup d'accélérateur aux investissements dans la fibre.

Depuis 2005, Openreach avait l'obligation de permettre aux opérateurs alternatifs d'accéder à ses infrastructures, via des offres de gros, aux mêmes conditions que pour sa maison-mère BT. Mais le régulateur a estimé que ceux-ci n'étaient pas logés à la même enseigne que BT, qu'il jugeait favorisé par Openreach.

La 5G pour se refaire une santé

Pour se relancer, BT mise aujourd'hui gros sur la 5G. La filiale mobile de BT, EE, a poursuivi de son côté avec succès ses tests de son réseau de nouvelle génération 5G à Londres. Elle prévoit, notamment, de lancer son signal 5G dans 16 grandes villes britanniques dès 2019.

(avec AFP)

Pierre Manière

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