S'assurer contre le manque de soleil en vacances : bon plan ou miroir aux alouettes ?

La souscription d'une "assurance soleil" peut s'avérer payante, à condition de se laisser tenter en toute connaissance de cause. Elle se déclenche généralement si vous subissez plus de trois jours sans soleil sur une semaine de séjour.
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"Il y a le ciel, le soleil et la mer", chantait François Deguelt. Mais quand le ciel est bas et que l'on est en vacances au bord de la mer, on ne pousse plus forcément la chansonnette...
Un courtier en assurances a pourtant trouvé la solution pour vous faire rentrer de vacances pluvieuses le sourire aux lèvres : AON a en effet lancé une "garantie soleil". Le principe : si vous n'avez pas eu votre quota de deux heures d'ensoleillement par jour, vous êtes remboursé.

Définir la durée d'ensoleillement

Le courtier mesure le degré d'ensoleillement via Metnext, filiale de Météo France. Sachant que les deux heures d'ensoleillement doivent être deux heures de soleil "direct", sans nuages, comprises entre 10 heures et 18 heures. Les conditions générales précisent que, selon Météo France, "la durée d'ensoleillement est définie comme la durée pendant laquelle le rayonnement solaire est d'une intensité suffisante (>120W/m2) pour produire des ombres distinctes".
Cette garantie est proposée par la chaîne de campings Sunêlia et par Foncia pour ses locations de vacances. Pierre & Vacances l'a intégré à un "Pack soleil" et elle peut aussi être souscrite pour les séjours d'hiver en Afrique du Nord de Marmara.
La garantie soleil est également comprise dans l'offre d'assurance annulation d'Aduciel, fournisseur d'assurance voyage de différents organismes de locations de vacances.

La montagne n'est pas couverte

Attention cependant à souscrire cette garantie en toute connaissance de cause. Les périodes de souscription sont très encadrées. Par exemple, Pierre & Vacances propose son "Pack soleil" du 1er avril au 20 octobre. Marmara proposait cette assurance entre le 29 octobre et le 31 mars pour la dernière saison d'hiver. De plus, les séjours de moins d'une semaine n'y sont pas éligibles.
La garantie soleil n'est pas non plus disponible pour toutes les destinations. Marmara couvre les séjours au Maroc, en Tunisie, en Andalousie et en Egypte. Par ailleurs, les sites montagneux sont exclus de cette garantie. Explication : "Comme nous travaillons à partir de photos satellites, il est difficile d'avoir des mesures précises d'une vallée à l'autre. Nous avons donc préféré exclure les sites de montagnes, plutôt que de faire de fausses promesses", précise Julien Renaud, directeur de la branche conseil en gestion des risques chez AON France.
Enfin, les accros à la météo qui attendraient le dernier moment pour souscrire cette garantie s'en verront empêchés : elle doit en effet être prise au moins 7 jours avant le départ.
Si toutefois les conditions sont réunies pour que la garantie soleil puisse se déclencher, l'opération peut s'avérer payante, voire même couvrir le prix de votre séjour.

Entre 100 et 300 euros remboursés par personne

Les niveaux de remboursement ont été négociés par AON au cas par cas, et diffèrent selon les organismes de vacances. Ainsi, Aduciel, Foncia et Sunêlia remboursent 100 euros. Sunêlia double néanmoins la mise si aucun jour d'ensoleillement n'a été constaté sur votre séjour.
Dans le cadre de son "Pack Soleil", qui comprend une assurance multirisque et la garantie soleil pour 69 euros (dont une vingtaine d'euros pour la seule garantie soleil), Pierre & Vacances rembourse 150 euros, si vous n'avez pas constaté plus de 3 jours d'ensoleillement par tranche de 7 jours.
Et chez Marmara, si vous avez eu moins de 4 jours de soleil sur la semaine, il vous est remboursé 300 euros, pour une garantie qui coûte 12 euros par personne, quelle que soit la durée du séjour. C'est d'ailleurs avec Marmara que AON a effectué son remboursement le plus important : 1500 euros pour le séjour d'une famille sur une semaine. Au regard du prix des séjours dans la région à cette époque, en moyenne 400 euros selon le voyagiste, cette famille a pu y trouver son compte.
Sachant que le remboursement se fait automatiquement et sous une quinzaine de jours, sans demande de réclamation de la part de l'assuré.

Beaucoup de remboursements depuis avril

Les vacanciers partis en France métropolitaine ces derniers mois, peu ensoleillés, et qui aurait souscrit cette garantie avant leur départ, pourraient avoir été bien inspirés.
Le courtier relève en effet un niveau exceptionnel d'indemnisation cette année. "Du mois d'avril au 14 juillet, nous avons effectué beaucoup de remboursements", déclare Julien Renaud. Tandis que le courtier indemnise environ 5% des assurés les années "normales", il a réalisé 10 à 11% de remboursements cette année.
L'été 2011 avait déjà ouvert droit à une hausse des indemnisations, mais elle avait été compensée, pour le courtier, par un printemps et une rentrée meilleure. La garantie soleil avait suscité 20 000 souscriptions en 2011, et le courtier table sur 25 000 à 30 000 souscriptions cette année.

Croisières et circuits trop compliqués à assurer

AON réfléchit à nouer d'autres partenariats ou à élargir les périodes et les destinations couvertes, mais aussi à une d'autres utilisations de sa garantie. Une offre à destination des producteurs d'électricité par panneaux photovoltaïques, qui indemniserait l'assuré en cas d'ensoleillement insuffisant, est notamment dans les tuyaux.
Il est par contre difficile pour le courtier de s'associer à des sites proposant de trop nombreuses destinations, comme le site de réservations d'hôtels Booking.com pour lequel toutes les destinations ne sont pas couvertes par le satellite, ou encore les croisières et les circuits itinérants. D'autant plus que l'exploitation de données météorologiques coûte relativement cher au courtier.
Malgré le coût de ces données, le volume encore faible de souscriptions et la hausse des indemnisations cette année, le courtier estime cependant ne pas perdre d'argent avec ce produit.
 

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Commentaires 7
à écrit le 08/08/2012 à 17:19
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Rien de neuf. Cela existait il y a 50 ans. C'était alors le Groupe Concorde qui le proposait.

à écrit le 08/08/2012 à 15:22
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Et s'assurer contre la connerie c'est possible ? Le marché semble gigantesque ...

à écrit le 08/08/2012 à 12:13
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On invente vraiment n'importe quoi, de nos jours ! Et le pire, c'est qu'il y ait des clients pour ce genre d'assurance !!! Comme si de l'argent pouvait remplacer le soleil... Vraiment du grand n'importe quoi !

le 08/08/2012 à 15:11
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On a rien inventé de nouveau, les dérivés climatiques existent depuis 1997. Et dans les domaines ou la saisonnalité est importante, ça peut être très utile et jouer le rôle d'une assurance. En agriculture contre des températures trop froide ou chaude...

le 08/08/2012 à 16:46
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Vous comparez ce qui n'est pas comparable : une source de revenu ( l'agriculture....) et un moment de détente et de loisirs que sont les vacances. MDR a raison, l'argent ne peut pas remplacer des vacances ensoleillés.

à écrit le 08/08/2012 à 9:02
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Encore de l'arnaque dans un pays où les gens sont sur-assurés. Si les gens veulent du soleil garanti, qu'ils aillent passer leurs vacances dans des valeurs sûres (côte Méditerranéenne, Espagne...). Ceux qui partent en Bretagne et sur la côte Atlanti...

à écrit le 08/08/2012 à 8:44
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S'assurer contre le manque de soleil... n?empêche pas la pluie ... comme l'assurance vie qui n?empêche pas de mourir !

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