Hermès : malgré une progression des ventes, les attentes des marchés déçues par le ralentissement de la demande chinoise

Les ventes du groupe français de luxe ont progressé au premier trimestre, à 3,8 milliards d'euros, au-dessus des prévisions des analystes. Mais malgré ces résultats, les marchés ont sanctionné Hermès, peu satisfaits des résultats sur le marché en Chine.
Le groupe français de luxe a publié ce jeudi un chiffre d'affaires à 3,8 milliards d'euros pour le premier trimestre.
Le groupe français de luxe a publié ce jeudi un chiffre d'affaires à 3,8 milliards d'euros pour le premier trimestre. (Crédits : Reuters)

Contrairement à Kering, Hermès continue sur sa lancée. Le groupe français de luxe a publié ce jeudi un chiffre d'affaires à 3,8 milliards d'euros pour le premier trimestre, en progression de 12,6% sur un an, tiré par ses ventes en maroquinerie.

« La solide croissance des ventes au premier trimestre 2024 témoigne de la fidélité de nos clients partout dans le monde, de la force du modèle artisanal du groupe et de la désirabilité des créations, dans un environnement plus complexe », s'est félicité Axel Dumas, gérant du sellier-maroquinier cité dans un communiqué.

« À moyen terme, en dépit des incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires dans le monde, le groupe confirme un objectif de progression du chiffre d'affaires à taux constants ambitieux », précisé le communiqué.

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En dessous des attentes

Des chiffres qui sont, en effet, au-dessus des prévisions des analystes sondés par Bloomberg qui prévoyaient 3,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Pourtant, malgré la progression des ventes, les marchés ne se montrent pas convaincus. Le titre perdait 4,84% à 2.239 euros aux alentours de 14h55 à la Bourse de Paris. En cause, les revenus de la division « montres » qui sont, selon les analystes de Citi, en dessous des attentes et les ventes de mars en Chine jugées faibles.

De leur côté, les ventes de maroquinerie-sellerie, cœur de métier de Hermès, font un bond de 20% à 1,6 milliard d'euros grâce à une « demande particulièrement soutenue », selon le groupe qui augmente ses capacités de production. Quatre projets de maroquineries sont d'ailleurs prévus dans les quatre prochaines années : Riom (Puy-de-Dôme) en 2024, l'Isle d'Espagnac (Charente) en 2025, Loupes (Gironde) en 2026 et Charleville-Mézières (Ardennes) à horizon 2027.

Le chiffre d'affaires des vêtements et accessoires est, lui, en hausse de 16% et passe le milliard d'euros, le métier de soie et textiles progresse de 8% quand le parfum et la beauté ainsi que l'horlogerie, de 4%.

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Croissance à deux chiffres dans toutes les régions

Géographiquement, « toutes les régions affichent des croissances à deux chiffres », a souligné le directeur général financier Eric du Halgouët lors d'un échange téléphonique avec la presse. Les ventes au Japon font un bond de 25% et atteignent 357 millions d'euros. Le chiffre d'affaires de la zone « Amérique » progresse de 12% à 614 millions d'euros et Hermès « dans le contexte des élections américaines reste confiant mais prudent », selon son directeur général financier. De leurs côtés, les ventes en Europe (hors France) atteignent 444 millions d'euros (+15%) et en France, 312 millions (+14%).

L'Asie hors Japon progresse de 14% à 1,9 milliard d'euros malgré une « légère inflexion du trafic en grande Chine observée à l'issue du nouvel an chinois ». Mais la baisse de consommation dans cette zone (qui comprend Macao et Taïwan) a été compensée « par une hausse des paniers moyens et le succès des pièces exceptionnelles », selon Eric du Halgouët.

« La clientèle qui achetait plutôt des produits de soie, plus accessibles, est moins présente dans les magasins mais la clientèle plus aisée a continué de venir », a-t-il expliqué, et a dépensé en bijouterie, prêt-à-porter féminin et maroquinerie.

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Kering en difficulté

Le secteur du luxe s'inquiète donc de la Chine, où il espérait une reprise rapide après la levée des restrictions sanitaires. Des anticipations douchées par la crise immobilière dans le pays et le taux de chômage élevé chez les jeunes. Car si le trafic a légèrement baissé pour Hermès en Chine, son concurrent Kering éprouve plus de difficultés, notamment avec la perte de vitesse de sa marque Gucci.

« Nous prévoyions un début d'année difficile, les conditions de marché, notamment en Chine, et le repositionnement stratégique de certaines de nos maisons, à commencer par Gucci, ont accentué la pression sur notre chiffre d'affaires », a commenté mardi le PDG de Gucci, suite aux résultats du groupe.

En effet, pour les trois premiers mois de l'année, Kering a déjà enregistré un chiffre d'affaires de 4,504 milliards d'euros, soit en baisse de 10% en données comparables par rapport aux revenus du premier trimestre 2023. Il ainsi prévenu, mardi, que « compte tenu de la dégradation des tendances de chiffre d'affaires, le groupe anticipe désormais un recul de son résultat opérationnel courant du premier semestre 2024 de l'ordre de 40% à 45% par rapport au premier semestre 2023 ».

(Avec AFP)

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