Si Alitalia doit s'arrêter : pourquoi ça serait "mieux" pour les passagers avant mardi

Un arrêt des vols dans les prochains jours est évoqué. Dans un tel cas, il est préférable pour les voyageurs que l'arrêt d'activité se fasse avant le 15 de chaque mois, échéance à laquelle les agences de voyages doivent verser aux transporteurs les sommes correspondant aux ventes de billets du mois précédent. Ces dernières peuvent être séquestrées pour rembourser les clients.
Fabrice Gliszczynski
Un conseil d'administration de la compagnie italienne se tient ce jeudi à Rome

Cinq ans après sa création fin 2008, la nouvelle Alitalia, qui était née de la fusion entre ce qu'il restait de l'ancienne compagnie nationale mise en liquidation et son challenger Air One, se retrouve aujourd'hui au bord du gouffre. Les caisses sont vides, les fournisseurs ne sont pas payés. L'éventualité d'un arrêt des vols d'ici à quelques jours est clairement posée. A l'issue mercredi d'une réunion avec la direction, les syndicats d'Alitalia ont évoqué  un risque de défaut dans quelques jours si aucune solution n'était trouvée. La compagnie pétrolière Eni a en effet indiqué qu'elle cessera ses livraisons de kérosène à Alitalia au-delà de samedi si la direction de la compagnie aérienne et le gouvernement ne s'entendent pas sur les moyens d'assurer la continuité de ses activités, selon Reuters citant une source proche du dossier. "Si Alitaliia n'est pas en mesure de garantir la poursuite de ses opérations après samedi, l'Eni cessera de l'approvisionner en carburant", a dit la source. Alitalia a déjà une ardoise de 30 millions d'euros à ENI. 

Besoins de 500 millions d'euros

En cas d'absence de recapitalisation (les besoins sont estimés à 500 millions d'euros,300 millions d'euros d'augmentation de capital et 200 millions de ligne de crédit bancaire selon les syndicats),  Alitalia déposerait son bilan dans quelques semaines. Alors que Rome cherche des solutions, un conseil d'administration est prévu ce jeudi. Le 14 octobre, l'assemblée générale des actionnaires (ils sont une vingtaine) devra se prononcer sur leur participation à une augmentation de capital de plus de 100 millions d'euros. Premier actionnaire avec 25% du capital, Air France-KLM ne participera pas si ses conditions ne sont pas respectées. D'autres actionnaires ne comptent pas suivre non plus.

L'échéance du 15

Face à une telle situation, les souvenirs de la pagaille qu'avait entraîné l'arrêt des vols de Swissair et Sabena en 2001, Air Lib en 2002, et plus récemment Malev ou Air Madrid, resurgissent. Sans même parler des passagers qui se trouveront bloqués aux quatre coins de l'Europe, ou qui ne pourront pas partir en voyage faute de vols, se poserait également la question de ceux qui ont déjà acheté leur billets pour un vol non effectué et qui chercheront à se faire rembourser. Dans ce cas là, il vaudrait mieux que, pour eux, les vols s'arrêtent avant le 15 octobre.  En effet, les agences de voyages pourront plus facilement les rembourser. Du moins celles qui sont agréées par l'association internationale du transport aérien (IATA).

"Nous avons une échéance, le 15 octobre, où les agences de voyages doivent payer les billets émis en septembre", explique Jean Pierre Mas, le président de la commission Air du Snav (syndicat national des agences de voyages), également président du réseau Sélectour Afat. Dans le système de l'IATA, les agences qui vendent les billets des compagnies aériennes membres de IATA, reversent les sommes aux transporteurs le 15 de chaque mois. Le 15 octobre elles devront en effet reverser les sommes des billets émis en septembre. Aussi, en cas d'arrêt des vols avant le 15 octobre, les agences de voyages (quelles soient physiques ou internet) pourraient séquestrer les sommes pour rembourser les clients. En revanche si un éventuel arrêt d'activité devait intervenir après le 15 octobre, les agences ne pourraient séquestrer que les sommes correspondant aux billets émis depuis le 1er octobre. En France, les agences de voyages membres du Syndicat national des agences de voyages (Snav) vendent pour environ 70 millions d'euros de billets par an. Ce système ne fonctionne pas pour les billets achetés en direct chez Alitalia.

Reste encore une inconnue, concernant Air France qui travaille en partenariat avec Alitalia en particulier sur l'axe franco-italien. En cas d'arrêt des vols de la compagnie italienne, la compagnie française devra traiter ses passagers disposant d'un billet "AF" mais prévus sur les vols d'Alitalia.

 
Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 6
à écrit le 15/10/2013 à 13:57
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Je ne sais pas pourquoi "ça serait mieux", mais peut être qu'il serait possible de savoir pourquoi "cela serait mieux"?

à écrit le 10/10/2013 à 17:51
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A mon avis, des négociations ardues sont déjà en cours avec Air France pour une reprise APRÈS dépôt de bilan pour pouvoir à la fois ne pas reprendre les dettes et faire une restructuration drastique, voire faire une scission avec les activités au sol...

à écrit le 10/10/2013 à 12:59
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De mon coté, j'ai entendu dire, à vérifier, que le mardi, la compagnie servait un bout de pizza complètement infect...

à écrit le 10/10/2013 à 9:55
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Faut avoir un problème pour prévoir son voyage sur cette compagnie envoyez hollande pour la couler définitivement.

le 10/10/2013 à 11:05
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Quel humour ! C'est bien simple, je pouffe....

à écrit le 10/10/2013 à 9:43
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Technique "Tapie" : on laisse couler et on rachète pour 1 euro symbolique le fonds et ne reprendre qu'une (toute petite) partie du personnel ?

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