Lufthansa revoit à la baisse son plan de croissance

Le groupe a fortement réduit ses pertes d'exploitation au premier trimestre mais, en raison d'une forte pression sur les prix, prévoit une hausse de ses capacités de 6% en 2016 contre 6,6% jusqu'ici prévus.
Fabrice Gliszczynski

Fort recul à la Bourse de Francfort pour Lufthansa. L'action du groupe aérien chutait de plus de 6% ce mardi après la publication des résultats financiers du premier trimestre 2016, traditionnellement mauvais car il correspond à une période de basse saison.

Amélioration de la performance économique

Lufthansa a fortement réduit sa perte d'exploitation ajustée à 53 millions d'euros, contre -167 millions au cours de la même période 2015, pour un chiffre d'affaires en légère baisse de 0,8% du chiffre d'affaires, à 6,916 milliards d'euros. Mais cette augmentation de la performance économique de 114 millions d'euros reste insuffisante pour les analystes qui s'attendaient à plus.

Le résultat net affiche quant à lui une perte nette de 8 millions d'euros, contre un bénéfice de 425 millions un an plus tôt, gonflé à l'époque par la cession d'une part dans la low-cost américaine JetBlue.

Forte baisse de la recette unitaire

Lufthansa a confirmé sa prévision d'une légère amélioration de ses résultats cette année après avoir dégagé un bénéfice de 1,8 milliard d'euros sur l'ensemble de 2016. Le consensus est actuellement de 1,9 milliard, selon les estimations collectées par Thomson Reuters.

Mais les investisseurs ne s'attendaient pas à une telle pression sur les prix. Jugée significative par le groupe, la baisse de la recette unitaire (hors change) est de 6,6% (contre 4,7% pour IAG), en raison notamment de la concurrence des compagnies du Golfe, des low-cost mais aussi de forte chute d'activité entre l'Europe et l'Amérique latine.

"Nous ressentons dans le segment passagers et encore plus chez Lufthansa Cargo (l'activité fret, ndlr) une considérable pression sur les prix", a constaté dans un communiqué la directrice financière Simone Menne.

Facture carburant

Lufthansa affirme avoir fait face grâce à un abaissement "notable" de ses coûts (-4%, hors carburant et effet change)), d'autant plus fort que le prix du baril de pétrole a baissé. Néanmoins, contrairement à l'an dernier, Lufthansa profite moins de la baisse des cours du prix du baril qu'Air France-KLM. La facture carburant a baissé de 240 millions d'euros au premier trimestre (en tenant compte de l'effet change), tandis qu'elle a dû baisser, selon un analyste, de 440 millions d'euros pour le groupe français qui publie ses résultats ce mercredi.

Croissance ralentie

La direction prédit que "l'intensité de la concurrence, et la pression sur les prix, vont rester élevées" et a réduit la hausse de capacité prévue sur l'année. En effet, la compagnie aérienne allemande prévoit désormais d'augmenter ses capacités annuelles, non plus de 6,6% comme elle prévoyait, mais de 6%. Simone Menne n'a pas exclu que cet objectif soit encore revu à la baisse. IAG a également annoncé un ralentissement de la croissance.

Vendredi, le groupe composé de British Airways, Iberia, Vueling et Aer Lingus, a fait état d'un bénéfice d'exploitation de 155 millions d'euros, dépassant le consensus qui le donnait à 145 millions d'euros grâce à la baisse des prix du kérosène et à son programme en cours de réduction des coûts. Un an auparavant le bénéfice d'exploitation était de 25 millions d'euros.

Fabrice Gliszczynski

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