Catherine Guillouard, Pdg de la RATP, sera-t-elle nommée en fin semaine Pdg d'Air France-KLM comme l'avançait Le Figaro ce lundi ? Un conseil d'administration fera le point sur la gouvernance ce jeudi mais le fait qu'il se tienne par téléphone indique que les jeux ne sont pas faits. En attendant, quatre sources du dossier interrogées par La Tribune ne confirment pas cette information.
"Rien n'est fait car le dossier est reparti à zéro après le rejet, fin juin, du choix du comité de nomination de nommer Philippe Capron, le directeur financier de Veolia", explique l'une de ces sources.
Le modèle de gouvernance n'est pas encore tranché
"Le choix du modèle de gouvernance n'est pas encore tranché", ajoute une autre, en rappelant, comme La Tribune l'avait indiqué le 27 juin, que Delta, actionnaire à 10% du groupe depuis l'an dernier, veut imposer un système avec trois patrons opérationnels - un qui pilote le groupe qui ne soit ni un Français ni un Hollandais, et un dans chacune des deux compagnies -, tandis que la majorité des administrateurs (KLM inclus, contrairement à ce qui a été dit) estime que la meilleure solution est de conserver un système dans lequel le dirigeant opérationnel du groupe soit aussi celui d'Air France. Dans ce schéma, KLM demande que son président du directoire se voit confier des fonctions opérationnelles au sein d'Air France-KLM. L'Etat français a laissé la porte ouverte à la position de Delta. Dans ce schéma, Delta pousse à rechercher un étranger.
Enfin, selon une source proche d'AccorHotels, au courant de tout dans ce dossier de manière directe ou indirecte depuis qu'il a manifesté un intérêt pour reprendre tout ou partie des 14% que détient l'Etat dans Air France-KLM, "rien n'est fait car les chasseurs de têtes viennent juste de commencer à passer des coups de fil".
Catherine Guillouard n'est pas candidate
De son côté, l'agence Reuters, citant deux sources proches du dossier, explique que Catherine Guilouard n'est pas aujourd'hui candidate.
"Elle n'est pas candidate, non ! Mais comme son CV coche les cases, les gens pensent à elle", a déclaré l'une de ces sources à Reuters. "Beaucoup de gens rêvent qu'elle y aille!". "Elle n'est pas candidate mais elle est très intéressée, confie-t-on néanmoins à "La Tribune".
Selon Reuters, une troisième source au fait des discussions a écarté pour sa part l'hypothèse d'un soutien de l'exécutif à une telle candidature, soulignant qu'il était difficilement envisageable de changer à nouveau de patron à la tête de la RATP, à peine un an après sa nomination. Catherine Guillouard avait succédé à la tête de la régie de transports franciliens à Elisabeth Borne, nommée ministre des Transports en mai 2017.
"C'est vrai qu'on cherche toujours plutôt un spécialiste du transport aérien. La personne [Catherine Guillouard] n'est pas en cause. Elle est très bien, très sérieuse et connaît bien Air France. Mais on ne va pas changer le Pdg de la RATP tous les ans !", souligne cette source.
D'autres bons profils, particulièrement expérimentés
"Le processus est en cours, il avance. Ce serait bien de boucler rapidement, mais encore faut-il trouver la bonne personne", ajoute cette même source, qui juge par ailleurs infondée l'information figurant dans l'article du Figaro, selon laquelle Emmanuel Macron lui-même devrait "prendre sa décision dans la semaine" sur ce dossier. "Il n'y a pas d'autre nom (qui circule) à ma connaissance", ajoute par ailleurs l'une des sources citées.
D'autres profils pourraient toutefois susciter de nouveau l'intérêt, comme celui de deux Français expérimentés: Marc Rochet, ex-Pdg d'Air Caraïbes et président de French Bee, et Bruno Matheu, ex-directeur général délégué d'Air France, parti ensuite en 2014 chez la compagnie nationale des Émirats arabes unis (EAU) Etihad, qu'il a quittée en avril 2017. Ce dernier a le soutien de Christian Blanc, le Pdg qui avait sauvé Air France entre 1994 et 1997, dans le cadre d'une équipe composée de ses anciens coéquipiers de l'époque, Denis Olivennes et Rakesh Gangwal. "Cela fait un peu réchauffé, mais il faut reconnaître qu'ils portent un projet", explique-t-on.
La Bourse apprécie la bonne tenue du trafic de juin
Ce lundi, le titre Air France-KLM a progressé de 6,34% à 7,36 euros, enregistrant la plus forte progression de l'indice SBF 120 (0,3%), après les chiffres de hausse du trafic de juin publiés ce lundi.
"C'est plutôt une bonne surprise, qui a été saluée dans plusieurs commentaires", explique un analyste à Paris à propos du trafic.
Les grands concurrents d'Air France-KLM en profitent: Lufthansa gagne 2,59% et IAG, maison mère de British Airways et Iberia, 1,7%.
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