Pour l'emporter, il ne suffit pas toujours d'être le mieux disant financièrement: Citigroup risque d'en faire bientôt l'amère expérience. Le géant bancaire américain pensait en effet avoir fait l'essentiel du chemin en présentant la meilleure offre de reprise pour la Guangdong Development Bank, un établissement chinois de taille moyenne.
On sait à quel point le marché bancaire de ce pays attise aujourd'hui les convoitises. La plupart des grandes banques occidentales y ont déjà pris pied par le biais de prises de participations, parfois coûteuses. Ce n'est pas encore le cas de Citigroup, ni d'ailleurs de la Société Générale qui lorgne la même cible. Jusqu'ici, c'est la banque américaine qui tenait la corde, notamment parce qu'elle avait soumis l'offre la plus élevée. Seulement sa proposition s'accompagnait d'une condition: détenir elle-même 40% de la Guangdong Bank en direct. Un niveau sensiblement supérieur au seuil maximum actuellement autorisé pour un investisseur étranger (25% dans le cadre d'un consortium, 20% lorsque l'investisseur agit seul).
La Société générale, de son côté, a présenté dès l'origine une offre "à législation constante". Ce qui pourrait lui apporter un argument décisif au moment du choix. Car après avoir longuement tergiversé, il semble désormais clair que les autorités de Pékin ne vont pas modifier leurs lois pour les beaux yeux de Citigroup. La banque américaine a eu beau enrôler l'ancien président George Bush pour plaider sa cause, rien n'y a fait. A leur façon, les autorités chinoises pratiquent sans trop s'en cacher le patriotisme économique. Et si elles sont d'accord pour accueillir les capitaux et le savoir-faire occidental, il n'est pas question de partager le pouvoir. Mais la force d'attraction de ce gigantesque marché est telle que les entreprises occidentales sont prêtes à prendre tous les risques...
Celui de la Société générale, si elle l'emporte finalement, restera tout de même limité. Son investissement financier sera de l'ordre de quelques centaines de millions d'euros. Ce qui n'est tout de même pas négligeable. Surtout, il lui faudra redresser une banque qui est plutôt mal en point. D'ailleurs une des conditions de son investissement est que la Guangdong Bank soit préalablement renflouée par le gouvernement chinois. Il s'agit ici de milliards de dollars. Cette condition remplie, la banque dirigée par Daniel Bouton, accompagnée de puissants partenaires locaux, pourra s'atteler à ce qu'elle sait plutôt bien faire: réorganiser et dynamiser un établissement dans un pays qui découvre tout le potentiel des services financiers.
La longue marche de la Générale
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