Nouvelle année record pour EADS grâce à Airbus

En 2005, et pour la sixième année consécutive, le géant européen de l'aéronautique et de la défense a dépassé ses objectifs financiers. Airbus a conforté sa position de leader dans l'aviation commerciale en réalisant sa meilleure année en termes de livraisons, de commandes et de rentabilité.

"EADS enregistre des résultats records et compte bien accentuer sa croissance pour conforter son rang de leader mondial", ont déclaré ce matin Thomas Enders et Noël Forgeard, co-présidents exécutifs d'EADS. Le chiffre d'affaires 2005 s'est élevé à 34,2 milliards d'euros, soit une amélioration de 8%. Le bénéfice net a atteint 1,68 milliard d'euros en 2005, soit une croissance de l'ordre de 39%. Des chiffres nettement supérieurs aux attentes du marché, qui prévoyait un bénéfice net compris entre 1,32 et 1,45 milliard d'euros, et qualifiés de "solides" par le courtier américain JP Morgan.

Cette hausse s'explique par les excellents résultats d'Airbus, dont le groupe détient 80%, avec 378 livraisons et 1.055 commandes d'appareils commerciaux. L'avionneur est resté numéro un devant Boeing avec un chiffre d'affaires de 22,1 milliards d'euros et une marge de 10,4% contre 9,5% en 2004.

L'activité défense a en revanche connu une stagnation de son chiffre d'affaires à 7,7 milliards d'euros due au "glissement sur le premier trimestre 2006 des recettes de l'A400M", a fait valoir le groupe. La division Avions de transport militaire a enregistré un résultat opérationnel avant amortissements de 48 millions d'euros, contre 26 millions en 2004. "Cette hausse reflète le succès des opérations et la fin du processus de restructuration de l'année précédente", précise le groupe. La division Espace a plus que quintuplé son bénéfice opérationnel à 58 millions d'euros, après être sortie du rouge en 2004.

Eurocopter a conservé son leadership mondial sur les marchés civils et parapublics, tout en progressant sur le segment militaire et en améliorant sa présence à l'international. Le chiffre d'affaires a crû de 15% à 3, 211 milliards d'euros, résultat de l'augmentation des livraisons d'hélicoptères (334 contre 279 en 2004) et de la première consolidation d'Australian Aerospace.

Seule la division Systèmes de défense et de sécurité a essuyé une baisse de son bénéfice opérationnel, de 11% à 201 millions d'euros, en raison des charges affectées aux activités Drones en 2005. La division a cependant connu une année faste en termes de livraisons et de prises de commandes. "Elle a renforcé ses capacités dans les secteurs à fort potentiel", a précisé la direction.

Concernant sa filiale de maintenance Sogerma, EADS table sur un retour à l'équilibre d'ici à 2007, grâce à une forte réduction de ses effectifs et à la vente de certaines de ses filiales.

Intérêt pour Thales

Pour 2006, EADS table sur une progression de son chiffre d'affaires à 37 milliards d'euros, alimentée par la hausse des livraisons d'Airbus et l'amplification des volumes d'affaires des activités dans la défense. Il prévoit une croissance d'au moins 10% des livraisons d'Airbus cette année. Le groupe prévoit également un bénéfice opérationnel compris entre 3,2 et 3,4 milliards d'euros en 2006, après 2,85 milliards en 2005. "Nous comptons atteindre un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros dans la défense en 2007 et un résultat opérationnel d'un milliard d'euros des activités autres qu'Airbus, à partir de 2008", a estimé Noël Forgeard.

"Nous devons cependant rester attentifs aux défis futurs, parmi lesquels la faiblesse du dollar, le regain de concurrence sur le marché aéronautique civil, la montée en puissance de nouveaux programmes et la gestions des ressources", précise la direction.

Le marché attendait également des explications sur les intentions d'EADS face à Thales. Noël Forgeard a déclaré ce matin lors d'une conférence de presse, qu'"aucune discussion n'est en cours avec la direction de Thales mais je continue à penser qu'un rapprochement entre Thales et EADS aurait du sens". Thales est également courtisé par Alcatel, qui aimerait porter sa part dans le capital du groupe de défense de 9,5% à 25 ou 30% (voir ci-contre).

L'action perd 1,77% à 31,16 euros en fin de séance.

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