Hermès International déçoit sur sa croissance. Au troisième trimestre, le groupe de luxe affiche une croissance de 3 %, à 351,6 millions d'euros. A données comparables, il progresse de 6,2%, soit une croissance inférieure aux attentes des analystes. "Ce niveau (de croissance interne) est inférieur au consensus qui était proche de 7 à 7,5%. Hermès avait indiqué en septembre que sa tendance d'activité était légèrement inférieure à l'objectif annuel de 7 à 7,5%, mais avec une amélioration attendue en septembre, qui n'a donc pas eu lieu", expliquent les analystes d'Oddo Securities dans une note. En Bourse, le titre a pâti de cette mauvaise performance et a reculé de 4,67% à 84,70 euros.

Cette évolution résulte de chiffres contrastés au troisième trimestre selon les métiers du groupe. La soie a progressé de 3,7%, les sacs et bagages de 4,1%, les montres de 2,5%. Les vêtements et accessoires ont pour leur part reculé de 0,4%. Seules les activités parfums et des arts de la table affichent une forte croissance. Les parfums voient leur chiffre d'affaires progresser de 36,3% et les arts de la table de 30,8%. Cette dernière activité contribue toutefois de manière assez marginale au chiffre d'affaires consolidé du groupe.

Côté perspectives, le groupe de Patrick Thomas a confirmé aujourd'hui attendre entre 7 et 7,5% de croissance annuelle à taux de change constant. Pour les analystes d'Oddo Securitites si les chiffres trimestriels ne remettent pas en question l'objectif de 7 à 7,5% de hausse du chiffre d'affaires pour 2006 à données comparables, c'est notamment grâce à un effet comparaison plus favorable au quatrième trimestre et à de nombreuses ouvertures de magasins importants qui joueront significativement sur la fin d'année.

Surtout, le marché reste attentif au caractère spéculatif du groupe. Hermès fait l'objet de rumeurs de prise de contrôle, après la montée en puissance de l'investisseur belge Albert Frère dans le capital du groupe, et le départ du président du groupe. Les analystes attendaient des informations sur le capital, "malgré les affirmations répétées du management sur la continuité de l'actionnariat, l'existence d'un Pacte Dutreil et d'un Pacte d'actionnaires solide", selon les analystes de Fideuram Wargny. A ce sujet, le groupe a d'ailleurs réaffirmé qu'il était "très serein" face au risque d'OPA car il a des "actionnaires familiaux qui sont tout à fait désireux de garder leur société", assurant une stabilité du capital.